Project Mémoire

James Fairnie

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

James Fairnie
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James Fairnie en uniforme, 1944.
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James Fairnie à Honolulu, Hawaï, le 5 décembre 1941.
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Équipage du HMCS Haida, 1946.
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HMCS Prince David, 1942.
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James Fairnie (à gauche) avec sa soeur Francis et son frère Robert, en 1945.
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Et deux des autres destroyers qui étaient avec nous nous avaient encerclés et avaient projeté un écran de fumée pour nous donner le temps de remettre les moteurs en marche et foutre le camp de là le plus vite possible.
Mon nom complet est James Fairnie, F-A-I-R-N-I-E. Au début, je vais vous dire, ce que vous devriez savoir c’est que la marine canadienne, lorsque la guerre éclata, acheta trois paquebots de ligne à la Canadian National Steamship et les avait transformés en croiseurs marchands armés. Ce sont des bateaux de six à sept mille tonneaux et on les avait équipés de quatre canons de quatre et six pouces et d’armes plus légères. Et les trois patrouillaient à la recherche de navires ennemis. Et puis l’un d’entre eux, le Prince Henry, au début le l’année 1940, avait surpris deux cargos allemands entrain de s’échapper de ports sud américains la nuit. Il n’arrivait pas à s’en emparer et les allemands avaient fait feu sur eux, alors le navire canadien Prince Henry les avaient pourchassés et leur avait réglé leur compte et coulés tous les deux. Et puis un peu plus tard, le Prince Robert, avait intercepté le bateau nommé Weser, en automne 1940. Et il avait été arraisonné et ramené à Victoria et on lui avait fait prendre du service sur l’atlantique, pour transporter du ravitaillement en Europe. Non, j’ai fini mon entraînement autour du 1er avril 1941 et le Prince Robert était de retour. Il n’avait pas passé plus d’une semaine au port quand on m’a affecté sur ce bateau. Et on est parti pour Honolulu. C’était en avril 1941. Et puis ce qui est arrivé c’était, on avait passé seulement 4 heures à Honolulu pour faire le plein de carburant, on était reparti pour le Canada, en chemin on avait stoppé un grand navire marchand, un paquebot, et emmené quatre experts en aéronautique allemands qui tentaient de retourner en Allemagne. Alors on les avait sortis du paquebot –ce paquebot américain – et on les avait emmenés à Esquimault pour les remettre aux autorités. On était en train d’attaquer un – on avait coulé un sous-marin un jour et deux jours plus tard on avait détecté un deuxième sous-marin, ou on pensait que c’était un sous marin alors on a commencé l’attaque et ce qui s’est passé c’était, en fait c’était un cargo englouti. Et tous les détritus étaient remontés à la surface. Et j’avais demandé au capitaine de rentrer au poste, la routine quoi. Il avait répondu accordé. Je suis sorti de la cabine, pour commencer les manœuvres de retour ; et à 300 pieds derrière le bateau, allongés dans notre sillage, il y avait trois obus qui provenaient d’une batterie allemande à terre. Et j’ai crié au capitaine « Trois obus, en arrière ! » Il a hurlé dans les tuyaux reliés à la salle des machines, « En avant toutes, avec les deux moteurs ! » Et tout à coup ils étaient en surchauffe, les moteurs se sont arrêtés et on était là immobiles, foutus. On était déjà passé à travers toutes les ordures, on avait eu le dôme du sonar en dessous du bateau arraché. Et deux des autres destroyers qui étaient avec nous nous avaient encerclés et avaient projeté un écran de fumée pour nous donner le temps de remettre les moteurs en marche et foutre le camp de là le plus vite possible.