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- CHICAGO 17TH édition
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James Foch "Jim" McAvoy
Date de publication en ligne le 3 août 2022
Dernière modification le 3 août 2022
Je me suis engagé dans l’armée en Janvier 1940. J’avais 21 ans à l’époque et mon travail à ce moment-là c’était principalement ce que je pouvais arriver à trouver. J’avais dû quitter l’école en 9ème année (3ème en France) parce que ma famille n’avait pas les moyens d’acheter les livres. Et mes chaussures étaient dans un tel état que je ne… j’avais honte d’aller à l’école.
En tout cas, c’était pendant la Grande Dépression. C’était une époque difficile pour être adolescent. Alors quand l’occasion s’est présentée d’aller s’engager dans l’armée, j’étais très partant et heureux d’y aller, comme beaucoup d’autre dans mon cas. Et comme l’armée offrait une solde, comme ils disaient, une solde, loger et nourri gratuitement et les soins gratuits, les vêtements ainsi qu’une chance de voir le monde, voilà à quoi ça ressemblait. Ils faisaient du bon boulot pour la vendre je dois dire. Mais je suis resté avec les corps royal du génie canadien jusqu’à la fin des cinq ans et demi. J’ai passé la plus grande partie de cette période loin d’Halifax, outre-mer en fait, plus de cinq ans, j’ai passé plus de cinq ans outre-mer.
En partant outre-mer… ma mère s’est arrangée pour aller au quai 23, juste avant que le bateau s’en aille. Il y avait plusieurs milliers de gens à bord, le (SS) Sobieski, et à cette époque les mesures de sécurité étaient vraiment très strictes ici. Mais d’une façon ou d’une autre, elle avait un membre de sa famille qui connaissait quelqu’un qui était aux commandes ici et elle a appris que ce bateau partait alors elle a juste tenté sa chance en pensant que je serais à bord. Alors une dizaine de minutes environ avant que les haussières soient enlevées, ma mère est apparue sur le quai là en bas. Et j’ai reçu un appel par le mégaphone disant qu’on me réclamait, ils appelaient ce sapeur untel qui était demandé en bas sur le quai. Et je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait, je suis sur le point de partir et il y a un millier de personnes, alors je me suis extirpé de là, on m’a escorté jusqu’en bas et ma mère était là. Et voilà que tous ces gars se mettent à hurler, hé, hé. C’était quelque chose, vraiment.
Je suis parti avec le peloton de pontage N°3 ça s’appelait, la compagnie d’atelier er de parc de campagne N°1. Mes tâches à moi c’était principalement, et particulièrement pendant la partie principale de la guerre, c’était de voir si les compagnies de campagne qui en fait montaient le pont recevaient les bonnes pièces et les panneaux et les poutres et tout le matériel nécessaire à la construction du pont. Construire des ponts c’était une partie vraiment très importante de l’opération en entier. Il y avait des moments où les compagnies de campagne essuyaient le feu des mortiers. Ç a m’est arrivé une fois. Je m’en suis bien sorti à part un trou dans une jeep. C’était à une soixantaine de centimètres de moi à peu près. Mais d’autres avaient été tués là-bas à la même tête de pont et c’était dur pour leur moral.
Construire des ponts c’était lourd. Et le problème avec ce genre de groupe, si vous pesiez 56 kilos vous faisiez le même travail qu’un gars qui en pesait 72. Et puis j’ai eu quelques problèmes de dos. La dernière fois où j’étais sur la construction d’un pont, ils étaient encore, c’était quelque part vers, je crois que c’était quelque part sur la Meuse si je me souviens bien, mas c’était en Hollande de toute façon.