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James Oscar "Jim" McEachern
Date de publication en ligne le 3 août 2022
Dernière modification le 3 août 2022
Après ma formation sur les vapeurs à la base NCSM Cornwallis (Nouvelle Écosse), on a été transférés à Halifax pour attendre un bateau. Et cet officier est venu ce jour-là pour rechercher des volontaires pour la flotte aérienne, l’aéronavale du Canada. Et, bien sûr, j’ai dit, bon d’accord, inscrivez-moi, et environ une semaine plus tard, j’étais en route pour l’Angleterre.
On s’est entrainés avec la Marine royale. Tout d’abord, on est arrivés à Greenock en Écosse, et ensuite on est allés à la base NCSM Niobe, qui est une base navale canadienne en Écosse. De là, on a pris un train de nuit pour aller à Londres à, c’était le NSM Turnstone, un établissement d’entrainement aérien de la Marine royale.
Bon, ça avait à voir avec mécanicien de cellule d’avion. Par exemple on avait des conduites si vous savez ce que c’est, vous voyez, on travaillait avec des limes et des scies à métaux, et tout ce genre de choses. On faisait la cellule de l’avion, vous voyez ce que je veux dire ? On est allés à Belfast, Belfast en Irlande. Et à Belfast, ils étaient en train de construire le porte-avions canadien, le (NCSM) Warrior, pour lequel on s’entrainait. On a passé beaucoup de temps là-bas à faire la maintenance des appareils, à les charger sur les porte-avions, et ils devaient partir dans le Pacifique. Voyez, à ce moment-là, la guerre s’était terminée en Europe et ils se préparaient pour partir dans le Pacifique.
Nous sommes allés à Arbroath en Écosse et c’était une autre base aérienne de la Marine royale. Et c’est là que j’ai rejoint le 803ème escadron (aéronavale britannique), qui s’entrainait pour le Warrior, pour aller dans le Pacifique. Pendant qu’on était là-bas, trois de nos pilotes se sont en fait tués pendant l’entrainement. Le (Supermarine) Seafire (avion de chasse utilisé sur les porte-avions) est pareil que le (Supermarine) Spitfire (avion de chasse) à part qu’il a des crosses d’appontage pour l’atterrissage sur un porte-avions et que les ailes se replient. À part ça, c’est le même avion que le Spitfire.
Dans le 803ème escadron, on travaillait seulement sur ceux-là, ces avions Seafire. Il y avait d’autres types d’avions, mais on ne s’en occupait pas. Quand on était à Belfast, évidemment, on travaillait sur toutes sortes d’avions.
Bon sang, vous aviez des mécaniciens de cellule d’avion, des mécaniciens de moteur, des armuriers qui s’occupaient des canons ; il y avait des mécaniciens radio, toutes ces branches différentes. Et on travaillait tous ensemble. Comme par exemple, une chose dont je me souviens c’est quand les mécaniciens de moteurs emballaient le moteur pour les vérifier, il fallait qu’on maintienne la queue de l’avion vers le bas. (rire) C’était le boulot du mécanicien de cellule. Et le bruit et le vent étaient incroyables. Et si vous ne faisiez pas ça, ça faisait sauter les amortisseurs de l’avion quand il emballait le moteur, et vous aviez des ennuis.
On s’est portés volontaires pour le Pacifique. C’était l’étape suivante parce que la guerre en Europe était terminée. Notre escadron s’entrainait pour le Pacifique, pour combattre les japonais. Donc, en se portant volontaire pour le Pacifique, ça nous donnait droit à une permission de 30 jours chez nous. Je suis rentré à la maison. Je suis allé à la base NCSM Niobe et puis à Greenock, on est montés sur un destroyer (vaisseau d’escorte), le (NCSM) Restigouche. Et on l’appelait le Rusta-guts (tripes rouillées), (rire) c’était un vieux bateau, je crois qu’il avait été construit en 1932 ou quelque chose comme ça (en fait en 1931). Nous sommes rentrés au pays et alors qu’on s’éloignait du nord e l’Irlande on a essuyé une tempête terrible. Oh, c’était tout simplement épouvantable. Et je me souviens, dans le mess, ils ont un placard à peinture et la peinture s’était renversée et l’odeur de la peinture, il y avait des fuites dans les raccords. Il y avait de l’eau, et j’étais tellement malade, je ne suis même pas arrivé à accrocher mon hamac les deux premières nuits, alors j’ai dormi sur une pile de gilets de sauvetage. (rire) Et vous savez, le matin, vous descendiez dans la cuisine et pensiez, oh je vais manger un morceau ce matin et juste une bouffée de l’odeur de la nourriture et, vous savez. (rire)
En tout cas, c’est à ce moment-là que la guerre avec le Japon s’est terminée, quand on était en plein milieu de l’Atlantique. Mais on n’a pas fait la fête parce qu’on était trop malades la plupart d’entre nous.