Project Mémoire

James Webb

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

James Webb
James Webb
James et Vyvyan Webb (née Irving) devant une écurie à Toronto, à Dovercourt et Bloor. Elle habitait dans un appartement au dessus des écuries, 1942.
James Webb
James Webb
James Webb
Photo prise juste après l'enrôlement. Au début, James Webb a du porter des habits de civils car il n'y avait pas assez d'uniforme à sa taille.
James Webb
James Webb
James Webb
Navires en bouteille. Ils ont été fabriqués par un marin marchand britannique pendant qu'il était à l'hôpital à Halifax, Nouvelle Écosse. M. Webb a rencontré le marin à bord du H.M.T. Andes, navigant vers l'Angleterre. M. Webb, qui "a toujours eu de l'admiration pour l'artisanat", a payé 10 $ pour ces deux bâteaux et les a fait nommé avec son nom et celui de sa femme, Vy.
James Webb
James Webb
James Webb
Photographie contemporaine prise au Spectacle Aérien Canadien International, en septembre 2006.
James Webb
James Webb
James Webb
Adjudant James Webb en 1946.
James Webb
« Pourquoi s’inquiéter de quelque chose qui pourrait ne jamais arriver ? Voilà ce que j’ai dit. Si une torpille croise mon chemin, qu’est-ce que je peux y faire ? »
Je m’appelle James Webb, W-E-B-B. Je suis né le 17 octobre 1918, à Toronto. Je me suis enrôlé le 22 juillet 1940. J’ai obtenu une promotion au rang de Caporal sans aucun entraînement militaire. J’étais correcteur officiel des cas publiés parce que je pouvais déchiffrer l’écriture des médecins. Alors, j’ai obtenu cette promotion. Bien, après 18 mois à l’hôpital militaire, j’ai été mobilisé au beau milieu de mon congé du Jour de l’An, 1941-1942. Les membres mariés de l’unité avaient quatre jours de congé à Noël. Les membres célibataires avaient quatre jours de congé au Jour de l’An. Après deux jours de congé, j’ai été mobilisé. Après l’examen médical, on m’a envoyé au Corps des magasins militaires qui est devenu aujourd’hui le Centre Air Canada. À l’origine, c’était un centre de triage des services de Postes Canada. Mais, le Corps des magasins militaires s’en est accaparé. On m’a donné un casque d’acier, un masque à gaz et un billet pour Halifax avec l’ordre de me rapporter à la jetée 21 à Halifax, à une unité d’embarquement des troupes. À l’époque, j’étais commis médical et je suis resté commis médical jusqu’en avril 1942, je crois. Par la suite, l’officier commandant a renvoyé son sergent de la salle des rapports à Kingston et il m’a sorti de la section médicale pour me mettre en charge de la salle des rapports. Et, j’ai obtenu une promotion au rang de sergent, toujours, sans entraînement. La salle des rapports est comme un bureau central des opérations. Il s’occupait de contrôler toutes les directives associées aux troupes dont nous avions la charge. Et, le responsable de la salle des rapports faisait plutôt de la gestion de bureau. Nous avons mis la voile le 6 janvier et deux semaines plus tard nous étions en Écosse. Une nuit, nous voyagions vers l’est, une tempête de vent du nord a frappé. Le navire a été quelque peu endommagé mais ils ont tout arrangé ça. Notre pharmacien a décidé qu’il ne dormirait pas dans sa couchette. Il dormirait dans le lit de la pharmacie. Bien, il est resté pris là à cause de l’effet du roulement du navire….les médicaments étaient transportés dans des boîtes d’acier. Il fallait passer d’un navire à l’autre et le seul moyen de les transporter étaient de les mettre dans des boîtes d’acier qui se fermaient à clé. Mais, à bord du navire, ces boîtes n’étaient pas fermées à clé. Ces boîtes étaient empilées l’une sur les autres, jusqu’à raison de trois boîtes. Avec le roulement du navire, ces boîtes sont tombées et le plancher était recouvert de verre brisé et de médicaments. Il était pris dans sa couchette et il ne pouvait pas s’en sortir. On est entré dans l’hôpital et on a défoncé la porte de la pharmacie pour le rescaper. Le prochain navire fut le Rangitiki, le navire jumeau du Rangitata. Le Rangitata, un navire néo-zélandais, a été coulé avec un autre navire canadien suite à des combats avec des U-boats Nous avions 900 prisonniers allemands à bord. Maintenant, pourquoi les amener au Canada ? Il y avait une peur que l’armée allemande envahisse l’Angleterre. Et, l’Angleterre ne voulait pas de 900 prisonniers de guerre, des prisonniers importants, qui pourraient être relâchés par l’armée allemande parmi la population. Alors, on les a envoyés au Canada. Ce fut la seule fois qu’on a eu l’appui une escorte canadienne armée. Et, quand les Allemands on vu qui était derrière les canons, ils se sont conformés au mot d’ordre. Ils avaient eu en masse d’expérience avec les Canadiens par le passé. Ils nous ont dit eux-mêmes qu’on les traitait comme s’ils étaient des Canadiens. Quand j’étais avec le Corps médical, j’étais associé avec l’hôpital et il nous est arrivé un patient qui était un pilote allemand très connu. Hitler lui-même lui avait décerné une décoration militaire de très haut niveau, un aigle incrusté de joyaux. Et, une fois rentré à Halifax, on a annoncé à l’intercom que personne ne descendrait du navire tant et aussi longtemps que la décoration ne soit pas remise. Quelqu’un l’avait confisquée. Bien, la décoration a été retournée et nous avons procédé à faire descendre les prisonniers de guerre. Sous l’égide d’une entente internationale de la Croix Rouge, nous devions remettre la décoration. Il est arrivé que les Yankees nous ont arrêtés lors de nos voyages. Il nous demandaient si nous avions peur d’être torpillés. Je répondais, ‘’Pourquoi s’inquiéter de quelque chose qui n’arriverait peut-être même jamais ?’’ J’ai continué, ‘’Si une torpille ‘’a mon numéro’’, qu’est-ce que je peux bien y faire ?’’ Alors, en 1945, alors qu’on quittait le HMS Queen Elizabeth, on a été avisé que, dans le cas d’un torpillage, qu’on était responsable de l’évacuation d’une certaine section du pont du navire. On devait se rendre à l’armurerie pour prendre des armes et des munitions. Bien, je n’aurais pas su ou se situait l’armurerie sur le navire.