Project Mémoire

Janet Hester Watt (Source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Janet Watt
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Janet Watt à Toronto en 1945.
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Photo de Janet Watt et son amie à Galt, Ontario en 1945.
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Photo de l'amie de Janet, Gwen Waterman de Windsor, Ontario. Corvé de poubelles. Février 1945, HMCS <em>Conestoga</em>.
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Livret de ration de Janet Watt.
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Photo prise au HMCS <em>Conestoga </em>à Galt, Ontario en février 1945.
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Nous a envoyées à Toronto pour faire notre formation d’assistantes dentaires. Et comme les dentistes faisaient partie de l’armée de terre, on était logées avec les filles de l’armée de terre
Je m’appelle Janet Hester Watt. Et je suis née dans un petit endroit qui s’appelle Onoway en Alberta, et qui est à une cinquantaine de kilomètres environ à l’ouest d’Edmonton. Et j’ai grandi à Edmonton. On est partis de la ferme quand j’avais un an et demi à peu près, alors j’ai grandi à Edmonton, et je suis allée à l’école là-bas, et j’ai eu mon premier travail à Edmonton. Et puis on est partis à Vancouver en 1943. Quand je me suis engagée dans la Marine, je me suis engagée quand j’étais à Vancouver. Ma petite histoire c’est que je suis partie de la maison pour être matelot. C’est juste une petite plaisanterie à moi. La société pour laquelle je travaillais nous donnait une demi-journée pour faire nos emplettes de Noël. Et avec le transporteur on avait eu un petite différence d’opinion ce matin-là et j’avais raison et lui avait tort mais il n’était pas prêt à le reconnaître et alors ça m’a mise tellement en colère, qu’au lieu d’aller faire mes achats de Noël, je suis descendue pour m’enrôler. Mais quoiqu’il en soit, mes deux frère et ma sœur étaient déjà dans la marine et alors je voulais y aller, mais d’une manière ou d’une autre, je n’avais jamais vraiment été jusqu’au bout jusqu’à ce jour-là, et je me suis engagée. Alors ça l’a fait cette fois, on était le, le groupe dans lequel j’étais, on a été le dernier le dernier contingent de Wren à faire notre entrainement à Galt (Ontario). Et c’était au mois de février 1945. Du groupe, je ne sais pas qui, combien on était dans cette dernière classe, mais des 75 d’entre nous, et on nous a envoyées à Toronto pour faire notre formation d’assistantes dentaires. Et comme les dentistes faisaient partie de l’armée de terre, on était logées avec les filles de l’armée de terre à Harbord et St George et chaque jour, on défilait jusqu’à la clinique dentaire pour suivre notre formation d’assistantes dentaires. On a passé un mois là-bas je crois et ensuite quand on a eu terminé on nous a envoyées à différents endroits surs tout le Canada. Et 18 d’entre nous sont parties à Cornwall (Ontario), c’est le groupe dont je faisais partie. C’était dur de recevoir des ordres tout le temps. Comme par exemple pendant l’entrainement de base, on vous disait de, jamais on ne vous, ils ne vous demandent jamais rien, on vous dit de faire. Et je trouvais que c’était un peu dur de s’habituer à ça la première semaine. Après un moment c’est la routine. Et ça, vous êtes tellement prise par ce qui se passe et aller dans vos classes, faire la navette, que vous commencez à vous y faire. Et quand on était à Galt, j’étais dans un dortoir et je n’arrive pas à me souvenir combien on était dans ce groupe, mais on avait des lits superposés. Et le jour où on est arrivées, il a fallu pelleter la neige. Et ensuite on est parties pour les vaccins, dans les deux bras. Et le lendemain on avait les bras tellement raides, douloureux à cause des piqûres et de la neige pelletée. Bon, c’était une sacrée expérience, mais on a survécu. C’était intéressant dans la mesure où pendant qu’on faisait la formation d’assistantes dentaires, on est entrées dans l’histoire. Parce que c’était en quelque sorte les tout débuts de l’intégration, l’armée et la marine qui travaillaient ensemble comme ça. Et on a eu un compte-rendu dans le Toronto Telegraph, j’ai un exemplaire du journal. Et raconter notre, on était, chaque jour on défilait de, c’était à la caserne Trinity et on était à Harbord et St George. Et on défilait jusqu’à la clinique dentaire. On avait une femme sergent de l’armée de terre qui s’appelait Eileen Clulo. Elle faisait dans les 1,80 m et elle s’est toujours souvenue de ce premier jour où elle nous a eues là-bas comme groupe, et personne ne l’avait prévenue que dans la marine on faisait toujours tout au pas de course. Et alors elle a demandé à notre guide de venir et cette fille est sortie précipitamment et en tant que guide elle a ensuite appelé le reste du groupe. Bon, alors on a formé les rangs. Elle a dit qu’elle était à deux doigts de faire demi-tour et partir en courant à cause de ce groupe qui traversait la place d’armes en pétaradant comme le tonnerre. Mais en tout cas, elle a tenu bon et s’est habituée à nous et c’était une personne adorable. Et quand nous sommes parties en avril 1945 je pense, pour aller dans nos différentes affectations, on ne l’a pas revue jusqu’à, laissez-moi voir, je n’arrive pas à me souvenir du jour, mais c’était il y a plusieurs années, je vais dire aux alentours de 1990. On était un groupe de Wren et nous sommes allées dans la résidence pour personnes âgées St Hilda, une maison de retraite, pour une visite. Notre guide pour la visite a dit qu’il y avait une femme de l’armée de terre là et voici, qui sortait de l’ascenseur, il y avait cette petite bonne femme et j’ai pensé, mon Dieu, est-ce que ça pourrait être. Elle avait un livre à la main et elle dit : « vous savez à l’époque j’étais responsable de 75 Wren. » Alors j’ai dit : « Êtes-vous Sergent Clulo ? » Et c’était bien elle. Alors je ne l’avais pas vue depuis 1945, ça a été de sacrées retrouvailles pour nous, et puis nous sommes restées en contact avec elle et puis elle est décédée il y juste quelques années. Un officier dentiste est arrivé de Lunenburg, Nouvelle Écosse, et j’ai été affectée à son service. Il est arrivé aux environs de midi et le dentiste, tout était prévu pour le travail sur le terrain. Alors ils avaient ces deux énormes sortes de coffres, deux coffres, qui étaient, qui contenaient tout l’équipement dentaire. Pour une part c’était par exemple le fauteuil qu’il fallait assembler et la roulette qu’on faisait marcher au pied, comme une machine à coudre à pédale. Dans l’autre il y avait les instruments, le stérilisateur et ce genre de choses. Et il fallait qu’on monte tout ça. Et quand j’ai monté fauteuil, il manquait une pièce alors comme l’officier dans la pièce voisine était absent parce qu’il était en permission, on a emprunté sa chaise de bureau. Et notre premier patient, la chaise s’est écroulée. Et je suis encore reconnaissante du fait que ce n’était pas le fauteuil que j’avais monté moi-même. Alors ça a été une sacrée expérience pour ce jeune homme. Je pense qu’il n’était jamais allé chez le dentiste avant, il était complètement terrifié. Et donc on ne l’a jamais revu. Il fallait lui arracher une dent et on lui a donné une note pour qu’il revienne, quelques jours pour enlever les points de suture. Mais on ne l’a pas revu. Je comprends parfaitement ça.