Project Mémoire

Jean-Claude Dubuc

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Jean-Claude Dubuc
Jean-Claude Dubuc
Écusson obtenu des Allemands entre décembre 1944 et janvier 1945.
Jean-Claude Dubuc
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Jean-Claude Dubuc
Carte d'identité d'un Allemand obtenu entre décembre 1944 et janvier 1945.
Jean-Claude Dubuc
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Colonel Jean-Claude Dubuc.
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Le bracelet d'identité de Colonel Jean-Claude Dubuc.
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Jean-Claude Dubuc
Étampe obtenue des Allemands entre décembre 1944 et janvier 1945.
Jean-Claude Dubuc
… quelques-uns, dont moi, avons plus ou moins été laissés comme morts pendant 48 heures dans un fossé sans que personne ne sache que je vivais, d'ailleurs un télégramme avait déjà été envoyé à ma famille disant que j’étais disparu …
Je suis le colonel Jean-Claude Dubuc, ancien membre des Forces armées canadiennes. Je me suis enrôlé par le corps des cadets de mon collège qui était le Mont St. Louis, ça c'était vers 15 ans. Et à 17 ans, on nous demandait de faire partie du CEOC qui était le Cours École des Officiers Canadiens (COTC, Canadian Officers' Training Corps). Et à l'âge de 18 ans, je graduais au collège et là, un certain général important est venu nous voir pour parler à la classe finissante et leur dire que l'Armée canadienne, ou les Forces armées canadiennes, avaient besoin d'officiers techniciens puisque au Mont St. Louis, quand nous graduions en sciences, nous avions passé les examens de la première année de l'école polytechnique. Alors déjà, on nous dit, vous êtes admis à l'Université de Montréal et, si vous le voulez, vous serez admis en deuxième année de sciences à l'université, tout ça pour votre commission éventuelle comme lieutenant dans les Forces armées canadiennes dans une branche ou dans un secteur où vos connaissances seraient utilisées. Et voilà que nous avons gradué quelque part au mois de mai, et là ce fameux général n'est pas revenu nous dire qu'ils n'avaient plus besoin d'officiers, mais des officiers techniciens. Et à cause de ça, nous passions du grade de cadet-officier à simple soldat. Et ça a été deux camps d'entraînement et enfin nous sommes arrivés en Angleterre comme renforts et comme soldats. Et ensuite nous sommes traversés sur le continent pour descendre en France, après que la guerre était même finie en France, ensuite ça a été la Belgique et la plupart d'entre nous qui sommes traversés sommes « entrés en action », si vous voulez, en Hollande, pour finir évidemment en Allemagne le 8 mai. Et c'était peut-être une expérience enrichissante mais tout de même qui a été un peu dangereuse : un de nous s'est fait tuer, quelques-uns, dont moi, avons plus ou moins été laissés comme morts pendant 48 heures dans un fossé sans que personne ne sache que je vivais, d'ailleurs un télégramme avait déjà été envoyé à ma famille disant que j'étais disparu. Mais quelqu'un est passé parmi les morts et les blessés et a crié : il est pas mort, j'ai vu ses yeux s'ouvrir ! Et là ils sont venus me chercher et puis après quelques jours à ce qu'on appelle le «béchelon» qui est environ 30 kilomètres en arrière, j'ai pu revenir à mon peloton et continuer mon rôle de fantassin. Et puis j'ai fini la guerre comme ça mais aussitôt après que c'était fini, au lieu de faire du service d'occupation en Allemagne ou ailleurs, j'ai été accepté à l'Université de Londres qui avait fondé à ce moment-là le Khaki University et puis j'ai fait donc la première année de commerce à l'université là-bas et au retour, après le licenciement, immédiatement après, je suis entré en deuxième année à l'Université McGill pour graduer trois ans après.