Project Mémoire

Jean-Louis Anctil

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Entraînement physique.
Sergent-mitrailleur Jean-Louis Anctil.
Certificat de demobilisation de Jean-Louis Anctil.
Extrait de carnet de vol d'opérations effectuées au début de 1945.
Groupe d'aviateurs canadiens au garde-à-vous.
Au début, c'est certain qu'on était pas mal énervé. Mais, après deux ou trois envolées, on n'y pensait plus.

On m'a envoyé à Montréal, à Toronto, différentes places comme ça. Mais la place importante c'était surtout la place à Toronto. Parce qu’on est resté là deux mois et demi, je pense. Après ça, on a eu une école anglaise pour apprendre l’anglais, parce qu’on ne sait pas beaucoup. Alors on a suivi un cours d'anglais, ils appelaient ça plutôt le « English school ». Alors, on était là à Toronto. On couchait dans le « bull pen », un endroit où ils mettaient les chevaux et les vaches pendant les expositions d'agriculture. On était trois. On voulait tous être aviateurs.

À l'automne 1944, on est arrivé là, à l'escadrille. On n’avait pas beaucoup – mais on n’avait pas d'expérience. […] Il fallait que tu fasses 30 envolées. Chaque fois quand tu faisais ça, tu te reposais, et puis tu recommençais. Il y a une préparation; tout ça se prépare dans les bureaux des patrons : les avions, les officiers, tout, tout, tout. On avait des bureaux un peu partout en Angleterre chargés de récolter les informations, ensuite c'était passé aux escadrilles.

Au début, c'est certain qu'on était pas mal énervé. Mais, après deux ou trois envolées, on n'y pensait plus. C’est vrai, on n’y pensait plus de tout. C’est comme – je ne sais pas comment commencer à expliquer ça, c’est un peu comme…La première envolée, c’est certain, c'était l’inconnu. On avait l’impression qu’ils envoyaient du « ack-ack » [tir anti-aérien], des bombes qui sautaient un peu partout.