Project Mémoire

Jean-Marcel D'Aoust

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Jean-Marcel d'Aoust
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Photographie de Jean-Marcel D'Aoust en 1995.
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Jean-Marcel D'Aoust, avec ses mécaniciens en Angleterre, en 1941.
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Soldats en marche à Saint-Jérôme, Québec en 1943. Jean-Marcel D'Aoust était responsable de l'entraînement des soldats.
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Photographie de Jean-Marcel d'Aoust sur une moto en Angleterre, en 1943.
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Convoi de véhicules militaire en 1945.
Jean-Marcel d'Aoust
Ça n’a jamais été forcé, ça a toujours été volontiers que chaque soldait a accepté notre suggestion de l’invasion de Dieppe ou l’invasion de Normandie.

Mon nom est Jean-Marcel D’Aoust. Comme tout le monde le sait, à l’âge de 21 ans, il fallait absolument servir son pays! Et comme moi, brave, pas plus que tous les autres, mais un peu brave, je me suis enrôlé et j’ai été invité sur un cours de soldat et de sous- lieutenant au camp de Saint-Jérôme que vous connaissez tous. Et après avoir eu des bonnes notes à ce camp, comme élève attentif, on m’a suggéré de devenir officier. Et j’ai accepté avec plaisir. Mais, pas la punition, mais l’ordonnance [le leadership], m’a demandé de marcher avec un groupe de Saint-Jérôme à Brockville,Ontario. Ça nous a pris sept jours et sept nuits de tout faire, manger, et tout ce qui arrivait, dehors durant sept jours. Le but c’était de prendre le camp militaire de Brockville qu’était plutôt anglophone pour nous montrer, enseigner ce qui était quoi devenir un officier militaire.

Et après mon cours, à Brockville que j’ai réussi, je suis devenu sous-lieutenant. Et on m’a envoyé à Farnham dans la province de Québec pour me qualifier lieutenant, « full » lieutenant. Et après quelques mois d’entraînement à Farnham, on m’a envoyé en Angleterre. En Angleterre, j’ai été lieutenant et [ensuite] capitaine du régiment 6th CITRU [Canadian Infantry Training Regiment], en français c’est Régiment canadien français de la 6e brigade. Donc, je me suis qualifié à préparer les troupes pour aller souffrir et peut-être mourir à la plage de Dieppe. Comme vous le savez tous, Dieppe a manqué son coup. Mais avec l’expérience de Dieppe, nous avons appris beaucoup de choses. C’est ça qui nous a aidé à gagner la guerre en Normandie, à la plage de la Normandie.

Je suis Capitaine du camp de Saint-Jérôme et c’est là que je montre aux soldats qui sont enrôlés volontairement ou appelés par le gouvernement comment marcher la tête haute, les mains très basses et regarder très haut et avoir le pas gauche droite gauche droite gauche droite tout le monde ensemble. Et se sont ces marches là qui m’ont aidé à devenir Capitaine et à être transféré dans un camp militaire à Whitley qui n’était pas loin de Londres. J’ai toujours aimé être professeur. J’ai toujours aimé montrer aux autres comment parler, de quoi dire, comment marcher et la manière d’être soldat. Si vous n’êtes pas un bon soldat, à l’ouvrage, à l’attention, où que ça soit, vous ne pouvez pas gagner une guerre. Mais heureusement que tous mes soldats étaient bien entraînés. Ils ont bien voulu, je crois, à une guerre qui était bien faite, qui est bien écoutée, et qui est, dont les guerriers sont volontiers. Vous savez que, comme guerrier, il fallait le vouloir. On nous a peut-être poussé. Le gouvernement s’attend pour servir le Canada dans une guerre. Mais pour aller se battre contre un ennemi, c’est ce monsieur là qui a décidé, qui a été sollicité et qui a accepté d’aller au front et de battre l’ennemi. Ça n’a jamais été forcé, ça a toujours été volontiers que chaque soldait a accepté notre suggestion de l’invasion de Dieppe ou l’invasion de Normandie.