Project Mémoire

Jessica Clayton

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Jessica Clayton
Jessica Clayton
Canadienne en service travaillant pour le gouvernement des États-Unis.
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Membres du Corps des Femmes de l'Armée Canadienne en uniforme.
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Défilé du groupe de joueurs de cornemuse du Corps des Femmes de l'Armée Canadienne (CWAC).
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Commandant du groupe de joueurs de cornemuse appelant le Corps des Femmes de l'Armée Canadienne lors d'un défilé dans un champ allemand.
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Membres du Corps des Femmes de l'Armée Canadienne lors d'un exercice de cornemuse.
Jessica Clayton

Transcription

Je m’appelle Jessica A. Clayton. J’étais connue sous le nom de W1678, Anderson, J.A., batteuse, corps de cornemuse du Service féminin de l’Armée canadienne. Je me suis d’abord engagée dans l’armée et j’ai été commis à l’école de mécanique automobile. Il y avait là un petit corps de cornemuses avec un type plus âgé qui nous a appris, à Eleanor, Irene, Mary, Hogan, et à moi, à jouer du tambour ténor. Pour que nous puissions défiler avec leur petit corps de cornemuse. Eh bien, à un moment, le cornemuseur-major du corps de cornemuses du Service féminin de l’Armée canadienne a entendu parler de nous. Et on nous a emmenées à Kitchener pour une audition. J’étais morte de peur, tout comme Hogey. Mais, on nous a acceptées, et nous avons été transférées au corps de cornemuse. Hogey a dû renoncer aux galons de caporal. J’ai juste échangé un bureau pour un tambour. Nous avons fait une tournée de neuf mois à travers le Canada. La fanfare partait outre-mer et nous allions aux États-Unis pour travailler pour le gouvernement américain. Bien sûr, beaucoup de lamentations se sont fait entendre. On voulait toutes aller outre-mer. Mais, nous sommes allées aux États-Unis. Et on a travaillé avec les « collaborateurs bénévoles ». On a fait des tournées d’inspection et des campagnes de recrutement. Et c’était une sacrée expérience. Et je crois que la meilleure chose, c’est qu’on nous donnait cinq dollars par jour pour nos dépenses, et que l’armée nous payait 90 cents par jour, plus 25 cents par jour pour les métiers. L’autre grande déception était qu’ils avaient décidé que nous pouvions porter des kilts, en tant que groupe de cornemuses. Ils les avaient tous faits sur mesure, et ils étaient magnifiques. Et un idiot à Ottawa a décidé que les femmes de l’armée ne devaient pas montrer leurs genoux. Donc, nous n’avons jamais pu porter les kilts. C’était un triste moment de l’histoire, car jusqu’à ce jour, nous avons été le seul corps de cornemuses militaire entièrement féminin de l’armée. Nous avions dix batteuses et quatorze cornemuseuses. De très bonnes cornemuseuses, très talentueuses. Nous étions des tambours ténors. Nous sommes celles qui faisons virevolter les baguettes. Il y avait une base, quatre ténors et six caisses claires. Je suppose que c’était pour les relations publiques et pour remonter le moral. On nous envoyait dans différents camps pour des parades de remise de diplômes, de grandes inspections. C’étaient des ordres, on devait se mêler aux hommes et leur parler, parce que certains d’entre eux n’étaient pas très heureux de la durée du service. Vous savez, c’était long. Il s’agissait essentiellement de relations publiques et de susciter le désir des gens de s’engager dans l’armée. Nous sommes allées à l’étranger. Nous avons répété les mêmes exercices que nous avions faits aux États-Unis et au Canada. Hogan et moi partagions une petite pièce qui était presque comme un placard. Mais, il y avait un évier. La plomberie n’était pas terrible. La nourriture était minable. Mais, on s’est beaucoup amusées. On nous a emmenées à Paris, on a défilé sur les Champs-Élysées et on a joué pour le général de Gaulle au jardin des Tuileries. Le général de Gaulle a fait un discours et a dit à notre cornemuseur-major que plus de 500 000 personnes nous regardaient ce jour-là. Un travail difficile. Des repas pas terribles. Pas d’eau chaude. Nous avions l’habitude d’aller aux bains publics pour prendre une douche et laver ces horribles imperméables qu’ils nous donnaient, jusqu’à ce que le directeur découvre ce que nous faisions et nous interdise l’accès aux bains. Nous avions les pires bas à liseré vert pois que l’on ait jamais permis à une femme de mettre sur ses jambes. Nous étions un peu fâchées quand nous sommes arrivées aux États-Unis et que nous étions avec les filles du WAC : les filles de la marine et les filles des garde-côtes. Elles avaient de jolis bas de soie et des escarpins noirs à talons cubains, et nous étions là avec ces satanées vieilles chaussures Richelieu et ces bas vert-pois. Mais, on a quand même pris du bon temps. Les filles avec lesquelles vous serviez étaient plus proches que des sœurs.