Aux Pays-Bas
On était à découvert et les Allemands maitrisaient toutes les hauteurs, sur la gauche, sur notre droite et ils étaient bien au fait de la situation parce qu’ils vivaient là depuis plusieurs années. Nous on y était depuis, oh, deux ou trois jours, avant de devoir laisser tomber le vendredi 13, parce qu’ils nous avaient écrasés et le « Calgary » (surnom du 14ème régiment blindé) est arrivés le lendemain et ils ont dit que les Allemands et les Canadiens gisaient face à face pratiquement morts sur le bloc rocheux. Et ils disent qu’on a perdu entre 40 et 60 hommes ou quelque chose comme ça, à peu près une centaine d’hommes tout compris, morts, blessés et prisonniers.
Au fur et à mesure qu’on avançait dans l’hiver (1944), on a finalement réussi à atteindre Groesbeek (Pays-Bas), en ce qui me concerne en tout cas, parce que les véhicules ne pouvaient pas avancer plus loin. Ils avaient besoin de renseignements alors j’ai dit : « D’accord Dale, tu viens avec moi, on va voir ce qu’on peut trouver. » On a descendu la colline par notre côté et on est entre dans cette cour de ferme, je vois deux Allemands et j’ai dit à Dale : « Descendons en un tout de suite. » Il dit : « Non, non, non, on va les poursuivre. » Et pendant qu’il disait ça, je me suis pris, on s’est fait avoir, il y avait des Allemands derrière nous. M’ont tiré dans la jambe droite, avaient des grenades à main et quelques marques sur le visage.
Dale a réussi à me sauver, il a réussi à me tirer de là. Il a franchi les gars qui nous avaient eus, les a repoussés, je ne sais pas s’il les a tués ou pas mais ça m’était égal. Et il m’a tiré par l’arrière jusqu’à notre emplacement. Comme je l’ai dit, sans sa force, j’y serais resté.