Project Mémoire

Joe Gerald Bill

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Joe Bill
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Télégramme reçu par les parents de Joe Bill après qu'il ait été blessé, ici avec l'annonce qui a suivi dans le journal local.
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L'Institut Historica-Dominion
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Joe Bill à Red Deer, Alberta, décembre 2009.
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Joe Bill photographie ici (à droite) avec son frère et sa soeur à Red Deer, Alberta, 1942.
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Article de journal du Red Deer Advocate montrant Joe Bill et ses cinq frères en uniforme, 1943.
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Joe Bill photographié ici à droite pendant un entraînement en 1942.
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Il m’a appelé et a inscrit mon nom sur la liste des « laissés hors de la bataille » parce qu’il pensait que j’étais trop jeune.
Je m’appelle Joe Bill. Je suis entré dans l’armée en avril 1942, à 16 ans… les Calgary Highlanders, en France. J’ai été blessé le 13 août 1944 et je suis resté à l’hôpital jusqu’à ce que nous rentrions au pays, le 13 janvier 1945. Nous avons eu une permission de 30 jours, puis nous sommes retournés à l’hôpital pour convalescents jusqu’en mai 1945. Ensuite, je suis allé à l’hôpital Colonel Belcher, puis au Queen Mary Park, à Edmonton, et j’ai eu deux autres chirurgies. Enfin, j’ai quitté l’armée le 26 juillet 1945. Eh bien, j’allais à l’école au couvent… ils étaient un peu… je ne sais pas. J’ai simplement quitté l’endroit à vélo après l’école. J’ai d’abord été dans la réserve là-bas, et j’ai levé les voiles le 5 avril, à vélo, jusqu’à Camrose [Alberta]. J’ai joint l’armée à Camrose, parce que le médecin qui m’avait mis au monde à Vancouver pratiquait à Camrose. Quant il a vu mon dossier médical, il m’a demandé ma date de naissance. J’ai répondu « le 23 mai 1923 ». Il m’a dit « Tu as l’air jeune. » Alors j’ai ajouté : « Eh bien, vous m’avez mis au monde à Vancouver. » Il a répondu : « Ah oui, c’est vrai, je me rappelle de ta famille. D’accord, tu es assez vieux. » Alors, j’ai été recruté. J’ai suivi mon entraînement de base à Camrose avant d’aller au camp Petawawa [Ontario], où j’ai reçu mon entraînement dans l’artillerie. De là, on nous a envoyés à l’île du Cap Breton [Nouvelle Écosse]. Nous avons eu un congé d’embarquement. Je suis revenu un jour en retard, et on avait mobilisé les troupes outre-mer. Alors je suis allé à Windsor, en Nouvelle Écosse, pour un entraînement. De là, un navire nous a amenés à Aldershot [Angleterre], où j’ai appris à utiliser des canons antichars de six livres [canon QF 57 mm]. D’Aldershot, on nous a envoyés outre-mer. J’étais dans la compagnie E, les Calgary Highlanders. De là, nous sommes passés dans l’infanterie. J’ai été affecté à la compagnie A, puis à la compagnie C. Je suis allé en France avec la compagnie C et j’ai ensuite été muté à la compagnie d’appui. Nous sommes allés à Folkestone [Angleterre] le jour J. Nous avons suivi un autre entraînement, puis nous sommes allés à Lewes [Angleterre] et, de là, en France. Nous avons touché terre en France puis nous nous sommes rendus à l’aéroport de Carpiquet, où nous avons passé la nuit. Le lendemain, nous avons mis le cap sur la côte 67. L’officier a toutefois refusé que j’accompagne l’unité. Il m’a appelé et a inscrit mon nom sur la liste des « laissés hors de la bataille » parce qu’il pensait que j’étais trop jeune. Environ six semaines plus tard, j’ai été muté de l’unité d’infanterie à l’unité d’appui, comme canonnier, pour le service des canons antichars de six livres. J’avais déjà suivi l’entraînement nécessaire. Nous sommes partis, et nous avons vu une « moaning minnie », qui est une pièce de mortier allemande. Les Allemands se sont réveillés et nous ont vus. Ils ont décollé vers nous et ont ouvert le feu. C’est à ce moment-là que j’ai été blessé. Ma cheville gauche a pratiquement éclaté. Nous avons tous couru pour nous mettre à l’abri. Nous sommes retournés, mais nous avons dû nous mettre à l’abri de nouveau. Et je me suis retourné, les pieds en premier, ou la tête en premier… je me suis retourné de l’autre côté et j’ai été touché à la cheville. Les tirs se sont arrêtés, et j’ai dit : « Je suis touché. » Mais je ne sentais rien parce que… je ne sais pas trop pourquoi… le shrapnel était chaud, j’imagine, et j’étais insensible. Les copains ont appelé les brancardiers, qui m’ont mis dans la jeep et transporté au poste de premiers soins. Là, on m’a soigné, puis on m’a expédié à la tête de plage, à l’hôpital de campagne. J’y ai subi une chirurgie, et j’y suis resté jusqu’au 19, je crois, jusqu’au 19 août. Ensuite, je suis allé en Angleterre en avion. De Colchester, on m’a amené à un autre hôpital, où j’ai eu ma deuxième chirurgie, en attendant d’être envoyé au Canada. Nous y sommes restés un temps et, après Noël, nous sommes partis pour Watford, juste en dehors de Londres. Le 13 janvier, nous sommes rentrés au pays. Le voyage s’est fait en navire-hôpital et a été long. Nous avons mis 13 jours en tout pour franchir la distance entre l’Angleterre et Calgary. Nous avons été dix jours à bord du navire. Mes deux jeunes sœurs sont venues m’accueillir et nous sommes rentrés à la maison. Ma mère ne voulait pas venir à la gare. Quand je suis parti, elle m’avait dit : « Tu pars de la maison, je vais y être quand tu vas revenir. » Ouais, c’était notre devoir, mais je ne le referais pas. [rires]