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- MLA 8TH édition
- . "John Campbell ". l'Encyclopédie Canadienne, 03 août 2022, Historica Canada. development.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/mpsb-john-campbell. Date consulté: 28 novembre 2024.
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- APA 6TH édition
- (2022). John Campbell . Dans l'Encyclopédie Canadienne. Repéré à https://development.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/mpsb-john-campbell
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- CHICAGO 17TH édition
- . "John Campbell ." l'Encyclopédie Canadienne. Historica Canada. Article publié août 03, 2022; Dernière modification août 03, 2022.
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- TURABIAN 8TH édition
- l'Encyclopédie Canadienne, s.v. "John Campbell ," par , Date consulté: novembre 28, 2024, https://development.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/mpsb-john-campbell
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John Campbell
Date de publication en ligne le 3 août 2022
Dernière modification le 3 août 2022
J’ai eu un ticket pour aller de Victoria à Halifax et le voyage a pris sept nuits et six jours. Et sur le chemin, j’ai eu une permission de 10 jours pour aller chez moi. On était à Halifax juste pendant un jour et le lendemain on a embarqué sur le bateau et la traversée a été dure parce qu’on était en mars 1942. Je pense qu’on était sur le pont D, qui était le pont le plus bas, directement à l’arrière du bateau. Quand la mer devenait houleuse, les hélices sortaient complètement de l’eau et quand elles retombaient dans l’eau, elles heurtaient l’eau comme un bloc de béton. On savait qu’on était sur le pont du fond parce que chaque fois qu’ils avaient besoin d’un sac de pommes de terre ou de navets ou de quelque chose de ce genre, ils ouvraient la trappe au fond de notre pont et ils les sortaient de la cale. On pouvait voir le fond, il y avait des lingots de plomb qui servaient de ballast [pour l’équilibre du navire].
À Londres, j’ai pu voir ma grand-mère maternelle. On était mécaniciens de cellules d’avions et ils nous ont donné un cours sur la défense des aérodromes [terrain d’aviation]. L’armée britannique avait un régiment de la RAF [Royal Air Force] qui assurait la défense des aérodromes, mais ils manquaient de personnel parce qu’ils étaient probablement outre-mer, donc ils ont entraîné l’équipage d’aviation au sol à se conduire comme des soldats de l’infanterie, vous voyez.
J’étais employé dans la maintenance des aéronefs, sur les vols vous voyez. Ils étaient dispersés dans l’aéroport sur des aires de débarquement. On allait là-bas en bicyclette et on revenait en bicyclette et on retournait dans le hall du mess à midi et pour le repas du soir. Ensuite, s’il y avait des opérations la nuit, on y retournait et on était là pour le décollage de l’avion. Là, le pilote a pu voir qu’il ne pouvait pas survoler ça, alors il a décidé de larguer [son chargement] avant d’atteindre le dépôt de bombes. Il avait 5000 bombes sur lui avec des bombes incendiaires autour [conçues pour provoquer des incendies]. Et quand il les a larguées, il y a eu des éclairs blancs parce que ça brûlait avec une flamme blanche très chaude. Ensuite, quelques secondes plus tard, la bombe de 5000 livres a explosé en mille morceaux. Six hommes sont morts comme ça, mais j’ai entendu que le pilote avait survécu parce qu’il avait une plaque en acier installée sous son siège et dans le dos. Il a été éjecté et il a été blessé mais il a survécu. Des autres hommes, il ne restait que des bouts de peau et de cheveux; des fenêtres soufflées, cassées, dans les hangars à 1 km de là; et ça a creusé un trou de la taille d’une fosse de ferme si vous voyez à quoi ça ressemble.
J’étais au départ de la piste d’aviation cette nuit-là. Il y avait un officier, il était là et il criait « couchez-vous, couchez-vous » alors je me suis allongé par terre, on a été recouverts de deux ou trois vagues d’air chaud. C’était ça. C’est quelque chose que je ne voudrais vraiment pas avoir à revivre. Ça m’a montré à quoi ressemble une bombe qui explose.
On a commencé à travailler vers 8 h et peu après, [on a] vu un petit véhicule circuler le long de la piste. Il traînait un chiffon imbibé d’huile, un chiffon en feu et chaque fois qu’il passait près d’un ajutage le long de la piste, ça mettait le feu au gaz. Ils faisaient ça de chaque côté de la piste et ensuite ils ont mis le feu à l’essence et ça a fait des flammes de 28 pieds [8 m environ] de haut. Ensuite un rectangle s’est ouvert dans les nuages et on voyait le ciel bleu et le soleil. Après ça, un escadron de bombardiers américains est arrivé et ils ont atterri les uns après les autres. Le système s’appelait FIDO [Fog Investigation and Dispersal Operation], c’est l’acronyme pour l’opération d’inversion et de dispersion du brouillard. C’était tellement secret que je n’en avais jamais entendu parler auparavant.