Project Mémoire

John Gilbert Shaw

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

John Shaw
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Certificat de formation en mécanique certifiant que John Shaw a brillamment réussi son apprentissage de contremaître de salle des machines, le 6 octobre 1944.
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John Shaw (rang du haut à gauche) avec les autres étudiants de la Marine à l'École d'aviation division #5 à Galt, Ontario, de décembre 1942 à août 1943.
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Portrait de John Shaw en tant qu'apprenti contremaître, 1942.
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Nouvelles recrues des Volontaires de Réserve de la Marine Royale Canadienne, <em>HMCS Prevost</em> à London, Ontario, décembre 1942. De gauche à droite: Bob Withrow, Jack West, Cam Stewart, John Shaw, Ray King, Glen Bain et Lou Campbell.
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Écusson de la Marine Canadienne avec la représentation d'une hélice au centre. APrès deux ans de formation au sein des ingénieurs de la Marine et six mois en mer, John Shaw est devenu contremaître.
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C’était des canots à provisions, des bumboats comme on les appelait, remplis de fruits, de légumes, de vin et d’alcool. Sans parler des singes. Nous avons pris un singe avec nous et c’était une très mauvaise idée.
Nous sommes partis de Liverpool et nous avons navigué dans les parages pour être sûrs que tout fonctionnait correctement. Par exemple, ils ont fait voler un avion au dessus de nous, qui tirait un cône, c’est un énorme manche à air ronde, vous savez, c’est immense. Et alors nous avons tiré là-dessus pour nous assurer que les canons fonctionnaient et que les gars savaient qu’ils pouvaient atteindre cette chose. Les Açores, les îles qui sont au large de l’Espagne, à mi-chemin au milieu de l’océan en fait. Alors on s’est installés là et on a jeté l’ancre là et ils avaient des bateaux qui sortaient, on les appelait des canots de provisions, ils sortaient avec des chargements de fruits et légumes, et du vin surtout, et des boissons alcoolisées, et des singes. On a pris un singe d’ailleurs, ça a été une erreur. Un des gars l’avait acheté. Donc on est resté là pendant quelques temps et on est reparti de là, faire la traversée de l’océan et je passais une partie du temps dans la salle des machines et une partie du temps dans la chaufferie. Et à un moment, il a commencé à faire très frais. Et dans la chaufferie, il fait très, très chaud. Alors à la fin du quart, je suis monté sur le pont et on se trouvait au milieu des icebergs, ce qui faisait un sacré changement. J’ai beaucoup fait ça. J’étais intéressé en quelque sorte par ce qui se passait alors je montais sur le pont et j’observais alentour et je voyais ce qu’il y avait là. Et quelquefois, il faisait un temps superbe, la mer était plate. J’étais sur une frégate, ça fait 90 mètres de long et une fois, on montait et on descendait, la proue s’élevait de près de 45° je dirais. Puis elle descendait, ça chutait, boom, et elle touchait l’eau et on aurait pu penser qu’on avait heurter un énorme billot de bois, c’était juste un vlan. Et ensuite elle remontait, lentement, et elle redescendait et je suis allé dehors et j’ai vu que les vagues faisaient, je dirais qu’elles faisaient entre quinze et vingt mètres de haut. On larguait les grenades et on était dans la salle des machines et on recevait un appel du pont : « Parez à larguer les grenades. » Et alors si vous êtes dans la salle des machines, on communiquait par téléphone avec la chaufferie et on leur disait, « Parez à larguer les grenades. », et donc ils larguaient les grenades sous-marines, qui explosaient et faisaient une explosion et ça se réverbérait et le bateau tanguait. Une demi douzaine de charges étaient larguées et vous aviez intérêt à vous tenir prêt. L’ASDIC [la commission commune franco-britannique de lutte anti-sous-marine] vous disait s’il y avait un sous-marin en dessous. C’était là qu’ils larguaient les grenades sous-marines, parce que l’ASDIC envoyait le signal en bas et ça faisait bing-bing, bing-bing, bing-bing. Et puis il remontait, bing-bing, bing-bing, bing-bing, bing-bing et vous disait qu’il y avait quelque chose par là. Maintenant, ça aurait pu être le fond de l’océan. Heureusement, c’était un sous-marin. C’était une indication qu’il y avait quelque chose par là, puis on suppose que c’est un sous-marin quand on est au beau milieu de l’océan. Alors c’est à ce moment-là qu’on larguait les grenades sous-marines. Et vous les réglez pour aller à différentes profondeurs et vous pouviez dire grâce au bing-bing, bing-bing, à quelle distance se trouvait le sous-marin, vous savez, à quelle profondeur. Et alors vous régliez la charge pour qu’elle explose à disons 50 pieds ou 100 pieds, ou 200 pieds. Ils en larguaient de chaque côté. On avait un lanceur de chaque côté, à bâbord et à tribord. La grenade sous-marine c’était une gros bidon en fait, si vous arrivez à imaginer un gros bidon d’essence de 45 cm de diamètre et de 65 cm de long. Et il lançait ce truc à 50 pieds, je dirais. Et elle s’enfonçait et ensuite, vous aviez réglé la grenade pour qu’elle explose à une certaine pression, elle explosait. Et le but de la grenade c’était de créer une énorme pression, qui faisait exploser le flanc du sous-marin, ou même de bateau – ça pouvait faire un trou dans votre bateau si c’était trop près.