Project Mémoire

John Grant

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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HMS<em> Fortar </em>en 1940.
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John Grant en 1939 quand il a rejoint la Marine Royale.
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Photo de l'équipage à bord du HMS <em>Fortar</em>. M. Grant est photographié à l'extrémité droite.
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Portrait de John Grant pendant son service dans la Marine Marchande en 1943.
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Libération de l'Europe - Compte de salaires, 1945.
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Je suis monté sur le rebord et j’ai sauté dans l’eau. Une chute de 13 mètres environ je pense. Et ensuite on a passé quatorze heures là.
Et j’étais le messager du capitaine à son bord (NSM Forfar), et partout où le capitaine se rendait, je le poursuivais. Jusqu’au moment où on s’est perdus, ça a été la même chose. Jour après jour, quelque soit l’endroit où le capitaine allait, j’y allais. La nuit où on s’est perdus, il était toujours à cinq pas devant nous quand ils faisaient le tour des ponts, mais il marchait devant nous ; et quand il marchait sur le bateau, il s’est cassé en deux ; et il est tombé entre les ponts. Il nous a crié, reculez. Alors on a fait demi tour et on est retournés. Mais il est sorti, il est tombé, il a atterri en bas, il est reparti vers l’arrière et est ressorti sur le pont. Et j’ai avancé et je suis passé par dessus bord. Je suis monté sur le rebord et j’ai sauté dans l’eau. Une chute de 13 mètres environ je pense. Et ensuite on a passé quatorze heures là. Aucun canot de sauvetage n’est descendu, ou un ou deux sont descendus. Il y avait quelques canots de sauvetage, mais ils ne pouvaient pas les faire descendre parce que les treuils étaient électriques. Et les treuils électriques ne fonctionnent pas sans électricité. Donc on avait dans les 28 canots de sauvetage mais pas de moyen pour les faire descendre du bateau. Il y avait des corps qui partaient de tous les côtés. Bon, on a quitté l’Italie. On est descendus à Casablanca, pour prendre un chargement. On a embarqué des cacahouètes. Croyez-le ou non, ils s’en servaient pour faire des munitions. Et en sortant, on s’est fait rentrer dedans par un convoi qui arrivait, un convoi à l’arrivée. On était à la sortie dans le brouillard. On a eu le côté tribord du bateau arraché et deux canots de sauvetage, les radeaux. Tout le côté tribord était nettoyé… et on est rentré à nouveau dans Casablanca, et on l’a rafistolé un peu et on est repartis, et on l’a ramené en Angleterre, il n’a jamais été réparé, rien, vraiment. On l’a rendu hermétique. On l’a remonté. On a utilisé le même navire pour l’invasion de l’Europe et on a fait la traversée avec, et on l’a coulé à Port Mulberry (port artificiel) à Arromanches. Dix ans après la guerre il était toujours là, il y est encore, exactement comme le jour où on l’a laissé là-bas. Lui et le (NCSM) Queen Wilhelmina (vaisseau d’escorte), le vieux cuirassé hollandais. J’étais en Hollande quand la guerre s’est arrêtée, là-haut à Venhuizen. Il était 8 heures du soir et ils nous ont dit que la guerre était terminée. On était en chemin pour Gand en Belgique. Et on s’est arrêtés là.