Project Mémoire

John Henry "Jack" Eaton

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Jack Eaton à Chilliwack, Colombie Britannique le 19 octobre 2010.
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Jack Eaton
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Jack Eaton, Caporal-Chef, pose devant un Bristol Beaufighter de l’Escadron n°404, RCAF qui s’est écrasé. Le pilote a survécu à l’accident . RAF Wick, Ecosse, 1943.
Jack Eaton
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Personnel au sol de l’Escadron n°404, RCAF rassemblé autour d’une pause-café, RAF Wick, Ecosse, 1943. Jack Eaton, Caporal-Chef se trouve tout à gauche.
Jack Eaton
J’étais dans l’armement en ce qui concernait les canons et les bombes, vous savez, s’occuper de l’entretien des canons et des bombes.
Ça n’allait pas trop bien dans la Prairie dans les années trente et, je suppose, tous mes amis s’engageaient. Je crois qu’une des principales raisons, et j’éprouvais une forte envie de partir de toute façon. Je voulais voir un peu plus du monde, je crois. Et alors je me suis engagé en novembre 1941. L’armée de l’air me tentait plus que l’armée de terre et la marine, je ne voulais pas y aller, parce que j’avais le mal de mer. (rire) J’ai eu une affectation outre-mer. J’y ai passé sept mois, et ensuite on m’a envoyé à, je suis parti à Wick en Écosse (base de la RAF) dans le 404ème escadron (armée de l’air canadienne). Et j’ai pas mal bougé avec eux, mais c’est là que je me trouvais quand j’ai fini la guerre avec le 404ème escadron. On bougeait toujours après quelques mois en fait, dans différentes bases en Écosse. J’étais dans l’armement en ce qui concernait les canons et les bombes, vous savez, s’occuper de l’entretien des canons et des bombes. Le 404ème escadron transportait 12 roquettes sous les ailes et ils avaient quatre canons de 20mm, c’était sur des Beaufighter (chasseur lourd long courrier), c’était. On a changé pour des Mosquito (chasseur bombardier) finalement, ce qui a rendu tous les pilotes très heureux ; et ils transportaient des roquettes et des canons de 20mm. Le Mosquito était un avion plus facile pour travailler, c’était plus facile de sortir les canons, les sortir et les entretenir. Mais c’était de gros canons bien sûr. Il fallait deux hommes pour les sortir, en sortir un, s’occuper de l’entretien et les remettre en place. Et ensuite il fallait charger les munitions à bord. Ça ne me dérangeait pas. C’était intéressant du point de vue mécanique. Quand je me suis engagé, ils m’ont demandé ce que je voulais faire et quel métier je voulais ; et j’ai dit que je ne voulais pas quelque chose de trop minutieux, que j’aimerais quelque chose dans la mécanique. Et c’est comme ça que je suis rentré là-dedans. On était à Wick et il y avait un escadron canadien, un escadron australien et un escadron anglais ; ils prenaient la tête des opérations à tour de rôle, le canadien étaient à la tête une fois, l’anglais la fois suivante, l’australien la fois d’après. Et cette fois-là il se trouvait que c’était les australiens qui avaient pris la tête et ils volaient au large des côtes norvégiennes, dans une mission antinavire. Et habituellement, ils y allaient et larguaient leurs roquettes sur la marine marchande et s’en allaient car les Beaufighter n’étaient pas très rapides. Et il fallait qu’ils s’en aillent parce qu’ils avaient des avions de chasse là-bas (les allemands). Bon, cette fois-là, les australiens ont essayé, ont décidé d’aller plus avant, de jeter un coup d’œil et de faire demi-tour, et de les attaquer au deuxième passage. Et c’était trop tard. Ils ont eu onze des douze avions descendus par les avions de chasse allemands. Un seul avion est rentré. Et des gars ont atterri sur des plaques de glace et autre en Norvège, et il y en a eu quelques uns qui sont revenus après la guerre. Mais ça a été le pire incident qui s’est produit. On n’a pas perdu beaucoup de personnel au sol. Il y avait très peu d’accidents. On a perdu beaucoup de pilotes et de membres d’équipages. Bon, après la guerre, je vais parler de ça ici, après la guerre, il n’y avait rien à faire. Alors ils nous ont tous fait faire le sport de notre choix. Alors comme j’avais l’habitude de jouer beaucoup aux fers à cheval chez moi, j’ai pris les fers à cheval. Et j’ai eu un équipier qui venait de l’Ontario. Et tout ce qu’on avait à faire c’était de s’entrainer à jouer aux fers à cheval. Et on s’est entrainés chaque jour et on est devenus drôlement bons. Et il a fallu qu’on aille à Londres pour les éliminatoires. Alors on est allés à Londres et on, pour le championnat de l’armée de l’air, et on l’a gagné. Puis, ils voulaient que j’aille en Hollande pour rencontrer le gagnant de l’armée de terre canadienne là-bas. Et entre temps, mes papiers de rapatriement étaient arrivés, Ils ont dit, bon, on te mettra sur le prochain bateau après ça, mais qu’est-ce qui se passe si vous perdez ça, ces papiers. Or, je ne suis pas allé en Hollande pour jouer contre l’armée de terre. Je suis resté avec ce que j’avais, je suis rentré chez moi. Et je suis content d’avoir pu faire ça.