Project Mémoire

John James Thompson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

John Thompson
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John Thompson et ses camarades à Apeldoorn, Pays-Bas, prêts pour retourner à la maison en 1946.
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John Thompson (à droite) avec ses camarades à Gand, Belgique, 1945.
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John Thompson (à gauche) avec son camarade artilleur Sinclair, sur la rue King Est à Hamilton, Ontario, avant d'aller en outremer, le 15 janvier 1944.
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John Thompson et son camarade Brownie à Calais, France, en 1945.
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John Thompson avec ses camarades à Apeldoorn, Pays-Bas, en mars 1946.
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« Ils ont décidé de se rendre. Environ 250 d’entre eux se sont rendus et je crois que nous totalisions plus ou moins 80 hommes. »

J’ai été transféré à Eastern Passage en Nouvelle Ecosse. Et on m’a mis dans l’infanterie légère et j’ai suivi l’entraînement dans l’infanterie légère à Eastern Passage. Et de là, on nous a envoyés en Angleterre, je ne me souviens plus de la date, quelque part vers la fin 43. Je suis arrivé là-bas et j’ai suivi l’entraînement dans l’artillerie en Angleterre et tout à coup, ils ont décidé qu’ils avaient trop de monde dans les armes antiaériennes légères, ou infanterie légère, alors ils ont transféré, je crois, deux cents d’entre nous dans l’infanterie pour un entrainement rapide avant le jour J là-haut à Helmsley en Angleterre, au nord de l’Angleterre. Et on a fait environ deux semaines et demies d’entraînement là-bas et le jour J, on était à Helmsley en Angleterre, et ils nous ont fait descendre direct à, je ne me souviens plus où c’était, Southampton ou quel que soit l’endroit, et ils nous ont envoyés en France comme renforts.

On a débarqué, je crois que ce n’était pas très loin de Caen mais c’était, je ne me souviens plus où c’était, en tout cas, mais c’était jour J plus 6 (débarquement six jours après le jour J), j’en suis presque sûr ; et on n’a pas su jusqu’à ce qu’on arrive là-bas quel détachement on allait rejoindre et on était tous en rangs avant qu’on nous retire de la plage vous pourriez dire, et on a été très nombreux à aller dans le Regina Rifles (Royal Regina Rifles Regiment), et très nombreux dans le North Novas (North Nova Scotia Highlanders) et beaucoup aussi avec d’autres détachements. Et on était les trois seuls à venir de l’île (du Prince Edouard) que je connaissais à ce moment-là et qui sont allés dans le Regina Rifles.

Mais quoiqu’il en soit, j’ai été avec eux à partir de là jusqu’à la fin de la guerre, à remonter à travers la France, la Belgique, la Hollande. Après on est allés quelque part en Belgique en haut et le canal Léopold, je crois que c’était. Et on était quatre-vingt et quelques dans notre compagnie et on avait pris d’assaut un groupe de casemates cet après-midi là, et ceux dans les blockhaus ils se sont tous rendus. Il y avait 250 et quelques allemands dans les casemates, ceux là c’était des casemates en béton aussi. Et ils les avaient construites comme un petit village et elles étaient toutes en béton et une ressemblait à un coiffeur pour hommes et une autre avait l’air d’une boucherie, et je le jure devant Dieu, c’était juste fait à l’image d’un petit village, vous savez. C’était tout en béton, mais, à cette époque, apparemment, ils les pilonnaient tellement qu’ils ne sortaient pas de leurs blockhaus ou quoi que ce soit.

Donc on devait se précipiter, après que la branche de l’artillerie ait lâché prise, on a dû se précipiter droit sur les trucs avant qu’ils puissent nous viser ; et tout à coup, ils ont décidé de se rendre. Et les deux cent cinquante et quelques se sont rendus et nous on n’était que 80 et quelques je pense. Et moi avec quatre autres gars, on les a tous faits mettre en rangs par trois comme vous feriez dans n’importe quelle armée et on les a faits mettre en rangs par trois et il y avait trois kilomètres à parcourir pour les ramener à la police militaire, pour les remettre à la police militaire. Et vous savez, sans doute avec eux, vous savez, ils se rendaient et c’était tout et ils avaient laissé tomber, je suppose.

En tout cas, donc on les a ramenés et tous les cinq on a décidé de, comme il commençait à faire sombre dans la soirée alors on a décidé de retourner à pied là où se trouvaient les blockhaus. Alors sur le chemin du retour, juste au moment où on commençait à marcher, il y a deux chenillettes Bren qui sont arrivées et il y avait deux gars par chenillette, alors on a tous pu faire le chemin en chenillette. Et juste au moment où on a eu ça, il faisait noir comme dans un four, en allant là où étaient les blockhaus, tout à coup, les deux chenillettes ont heurté des Teller mines (mines antichar allemandes destinées à détruire même les blindés) et les deux se sont embrasées et j’ai été projeté à une douzaine de mètres je pense, ou à peu près. Quand je suis revenu à moi, j’étais dans une mare de boue et les deux véhicules flambaient. Je crois qu’il y a eu trois d’entre nous, il y en a eu trois qui ont été tués sur le coup dans les voitures qui avaient explosé et deux de plus qui ont survécu. Et les trois du Regina Rifles ont survécu et j’étais l’un d’eux.