Project Mémoire

John Langelier

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
John Langelier à Chandler, Québec, le 13 juillet 2010.
L'Institut Historica-Dominion
L’armée c’est l’armée. Pas de passe-droit pour personne. C’est ça que j’ai aimé.
Je suis rentré dans l’armée parce que j’avais une famille, j’avais quatre enfants et ma femme en attendait un autre. On crevait de faim. On avait $2,50 par semaine. Je me suis enrôlé dans l’armée pour ça. Je me rappelle que l’année que je me suis enrôlé en 1941, il y avait une gang de prisonniers du pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul [en Laval, Québec]. Ils les avaient sortis de la prison pour rester dans l’armée. Je me souviens très bien de ça. Je craignais ça, j’avais peur. Des prisonniers qui faisaient des méchants coups. Ils n’avaient pas été pris pour rien. Nous autres, on était sage on n’avait pas de dossier, rien. Ils appelaient ça la draft [le contingent], c’était les 50 ou 60 soldats qui prenaient le bateau pour aller à Halifax, ou ils étaient envoyés à Petawawa [Ontario] ou Vancouver. Moi je n’ai pas bougé de Québec. J’ai été à Lauzon, mais ce n’est pas bien loin de Québec. N’arrive pas en retard, car c’est l’armée. Si le train déraillait, ce n’était pas de notre faute, mais ils ne voulaient rien savoir. L’armée c’est l’armée. Pas de passe-droit pour personne. C’est ça que j’ai aimé.