Project Mémoire

John Leland Harvie

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

John Harvie
John Harvie
John Harvie lors du Jour du Souvenir dans l'auditorium de l'école à Hantspert, Nouvelle Écosse, le 11 novembre 2005.
John Harvie
Les générations qui suivent doivent savoir ce qui s’est passé et être prêtes à reconnaître ça, et à vivre avec. Je veux dire qu’on s’est tous engagés. Quand on signait le papier, on donnait nos vies.
Et quand vous y repensez, vous n’auriez pas voulu manquer ça. Mais jamais je ne recommanderais ça non plus. Je suis très content que mes fils n’aient pas eu à partir. J’étais dans le corps des transmissions, et j’y ai passé très peu de temps. Ils nous ont envoyé là-bas en avril et on a débarqué à Ostende en Belgique, et on est remontés jusqu’en Hollande ; et j’étais à Breda quand la guerre s’est terminée, et toujours avec pour rôle d’être télétypiste. Les gens étaient en très mauvais état. Des femmes et des enfants en haillons venaient à la rencontre du train avec leurs mains tendues, et les conditions étaient extrêmement difficiles. On leur lançait nos rations en conserve, mais on a trouvé les hollandais très hospitaliers malgré tout. Bon, une des choses qui ressort à propos des hollandais… J’ai demandé ce qu’on faisait de notre linge à laver. Ils ont juste dit, rassemble-le avec un pain de savon et descends-le, et mets-le sur la barrière. Et j’ai pensé, bon, au revoir le linge, mais je vais essayer. Alors j’ai fait ça et quelques jours plus tard, un petit garçon s’est présenté à la caserne avec ma lessive toute propre et fraichement repassée. L’accueil a été fantastique là-bas. Vous n’êtes plus jamais le même. C’est la camaraderie qu’on apprécie vraiment beaucoup. Je suis un membre fidèle de la légion canadienne. Et on a notre camaraderie et nos souvenirs qui sont particuliers. Les générations qui suivent doivent savoir ce qui s’est passé et être prêtes à reconnaître ça, et à vivre avec. Je veux dire qu’on s’est tous engagés. Quand on signait le papier, on donnait nos vies. Il faut qu’ils soient conscients de ça.