Project Mémoire

John Lionel Jack Martin

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

John Martin
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M. John Martin aux quartiers généraux de l'armée à Calgary, Alberta, en 1945. M. Martin avait commencé une tournée de conférences concernant les entreprises de Calgary employant plus de vingt personnes.
John Martin
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Médailles de service de John Martin (de gauche à droite): Etoile 1939-45; Etoile d'Italie; Médaille du Service des Volontaires Canadiens (CVSM); Médaille de guerre (1939-45), insluant ses ailes de parachutistes, barres de blessure, et médailles américaines avec insigne de combat de fantassin et étoile de bronze.
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Insigne original d'épaule de la Première Force de Service Spécial, datant de 1942.
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Et ce qui était écrit en allemand c’était : « Le pire est encore à venir. » Les allemands nous appelaient les diables noirs, les diables noirs aux visages sales.

Bon, le 1er Détachement du service spécial était une force américano-canadienne. C’était une unité de commando spéciale qui avait été formée dans le Montana aux Etats-Unis. Ils voulaient qu’elle soit moitié américaine et moitié canadienne. À l’origine elle avait été conçue, ou formée, parce qu’ils allaient larguer la force sur la Norvège pour semer la confusion dans les réserves de carburant allemandes là-haut dans leurs réservoirs de pétrole.

Bon, on m’a enrôlé à Nanaimo et puis on m’a envoyé à Helena dans le Montana où la force a été réunie et c’est là-bas qu’on a fait notre, au fond, la plus grande partie de notre entrainement s’est fait à Helena dans le Montana. C’était en août 1942 qu’on était là-bas. On a suivi l’entrainement pendant tout 42 là-bas, et puis on a continué la formation dans le Vermont et ensuite on est descendus, on a suivi un entrainement sur les amphibies en Virginie. Oui.

À peu près à ce moment-là, les allemands ont découvert d’une manière ou d’une autre qu’on allait être largués en Norvège, et ils ont menacé le gouvernement norvégien d’user de représailles envers la population s’il arrivait quoi que ce soit à leurs réservoirs de pétrole. Donc l’attaque a été annulée, alors on n’est jamais aller en Norvège. À la place ils nous ont envoyés dans le Pacifique dans les îles Aléoutiennes pour faire partir les japonais des îles Aléoutiennes, retour là-bas. Mais on est montés là-haut et on était fin prêt, on est arrivés dans l’île Kiska qui était aux mains des japonais, mais je suppose qu’ils avaient découvert qu’on allait venir et pendant la nuit, ils sont partis. Alors on est arrivés là-bas, il n’y avait pas de japonais. Alors ils nous ont immédiatement renvoyés à San Francisco et puis de l’autre côté en Virginie à nouveau, et puis ils nous ont envoyés à Casablanca (Maroc) et puis en Italie.

Il y avait une grande montagne à une certaine distance au nord de Naples, ça s’appelait le Monte Difensa ; et ça retardait les américains et l’avance de tous les alliés vraiment. Ça les retenait là depuis trois mois et tout un tas d’unités avaient essayé de s’en emparer, sans succès, alors notre commandant a décidé que lui pourrait en venir à bout parce qu’on était entrainés pour la montagne et tout ça. Alors il a décidé qu’on allait escalader par l’arrière du Monte Difensa et arriver dans le dos des allemands pour les surprendre, et les déloger du sommet, ce qui est ce qu’on a fait. On est montés, on a grimpé avec des cordes et tout le reste par l’arrière de la montagne. On a passé le sommet et on a délogé les allemands de là-haut.

On opérait en petits groupes. On fonctionnait différemment, suivant l’endroit où on se trouvait mais on était, après avoir pris le Monte Difensa et fait la remontée à travers la vallée du Liri. Puis ils nous ont envoyés, ils ont fait une percée sur la tête de pont sur le côté ouest de l’Italie, celle qui avait pour nom la tête de pont d’Anzio. Notre force a été envoyée là-haut ; et on opérait en petits groupes de nuit, la plupart du temps derrière les lignes ennemies. Aller là-bas de nuit et faire un boucan de tous les diables dans le noir et puis fiche le camp de là. Alors on prenait des petits bouchons et on se noircissait le visage comme ça la lune, il n’y avait pas de reflets ; et puis vous deviez juste travailler tout le long en essayant de localiser les allemands et les descendre, le plus grand nombre possible.

Le commandant avait fait des petites étiquettes, des étiquettes autocollantes, qu’on avait comme ça quand on tuait un allemand l’idée c’était de lui coller une de ces petites étiquettes sur son casque. Et ce qui était écrit en allemand c’était : « Le pire est encore à venir. » Les allemands nous appelaient les diables noirs, les diables noirs aux visages sales. (rire)

Date de l'entrevue: 29 septembre 2010