Project Mémoire

John MacFarland

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

John MacFarland
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John MacFarland en compagnie de son équipage. Il est dans la rangée arrière, troisième depuis la gauche.
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John MacFarland sur un bombardier Lancaster.
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John MacFarland et un autre membre de l'équipage à coté d'un bombardier Lancaster en Angleterre.
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Vue aerienne des bombardements sur l'Allemagne, datée du 25 avril 1945.
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Officier pilote John MacFarland.
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« Les projecteurs balayaient le ciel, il y avait les lueurs des tirs de canons antiaériens et on pouvait voir les avions exploser en plein vol. »
On s’est amarré à Liverpool et on est descendus dans le sud de l’Angleterre et bon, c’était au début du mois de février quand il y avait des roses en boutons à l’hôtel où on nous avait mis à Bournemouth. Et ça me paraissait tellement différent de ce qu’on venait juste de quitter. De là, je suis allé dans un dépôt à Innsworth Lane dans le Goucestershire. Et c’est là que j’ai rencontré ma femme, ma future femme, quand j’étais en poste là-bas. On a continué ensemble en s’écrivant. Nous avons décidé à la mi-novembre je crois que c’était, en 1944, de nous marier et on a retenu une date en juin. La guerre s’est terminée avec l’Allemagne, elle s’est terminé en avril à peu près, et j’ai découvert qu’on allait être renvoyés au Canada, dès que tous les arrangements pourraient être pris pour le retour en avion. Et c’était avant la date de notre mariage, et c’était très important pour nous d’être marié au moment de repartir parce que sinon le pays la renverrait. Alors on a dû avancer la date du mariage et la déplacer de juin à mai. Marié à la mi-mai et vers la mi-juin, ou au début du mois de juin, je suis reparti en avion au Canada. Elle devait produire deux recommandations que je devais leur donner pour qu’ils valident le mariage et moi je n’ai pas eu à lui donner des recommandations. Elle a trouvé que ce n’était pas très juste. De là, on est allé dans le Yorkshire dans des Lancaster là où le 428 était stationné à Middleton, St George et c’était un escadron frère du 419 ; l’escadron Moose. Le 428 c’était le Ghost. Et c’est là que j’ai fait toutes mes opérations de là, jusqu’à ce que la guerre se termine… C’était la première mission, et c’était une tentative de 300 avions sur Nuremberg. De tout ce que j’ai vu, ça reste gravé dans ma mémoire car ça m’a tout de suite fait penser à la première fois où je suis allé à Regina quand j’étais gamin, à la fête foraine de Regina, j’étais au camp de garçons de ferme, et j’ai vu des feux d’artifice pour la première fois et des courses de chevaux et ainsi de suite. Quand on est arrivé au dessus de la cible, il était à peu près minuit et tout était éclairé. Il y avait des projecteurs allumés, il y avait des éclairs et des tirs de DCA, il y avait des avions en train d’exploser en l’air que vous pouviez voir. Et je suis sorti de cet état d’anéantissement total dans lequel je me trouvais dans le noir, et j’en suis sorti après ça et je suis retourné à la navigation, j’en avais assez vu. On est passé au travers et on a bombardé la cible et on est rentrés à la maison. Mais la vision de ce spectacle m’a rappelé les feux d’artifice de la fête foraine de Regina, quand j’étais un petit garçon. Les amis proches que vous vous faisiez c’était les gars de votre équipage et vous étiez très, très proches, et vous le restiez pour le restant de votre vie. Je m’en suis rendu compte après que je sois rentré. Le fait que j’avais été loin pendant trois ou quatre ans, de la ferme, et j’avais grandi à la ferme, et j’ai quitté la ferme, et quand je suis retourné à la ferme, c’était tout simplement fantastique la manière dont les choses avaient changé. J’avais laissé une exploitation qui fonctionnait encore avec des chevaux. Quand je suis rentré, ils avaient un tracteur. Mais on avait de l’équipement léger à la ferme qui fonctionnait avec des batteries et ainsi de suite, ils avaient échangé ça contre une éolienne et tout. Le changement était tellement grand, le blé se vendait à un bon prix. Il y avait de l’argent à faire. Tout le monde travaillait. Ce travail était vraiment intéressant en ceci que je m’occupais des anciens combattants avec lesquels j’avais servi. Je connaissais les problèmes qu’ils avaient eu à se remettre dans le bain et il y avait un sentiment de réussite à les voir aller de l’avant, de voir leurs familles s’agrandir. Et longtemps après avoir quitté tout ça, je recevais encore des nouvelles d’eux à Noël dans leurs cartes de vœux, ils ont continué à me raconter combien d’enfants ils avaient et tout ça. Alors ça m’a permis de rester en relation avec les anciens combattants et de savoir qu’ils se débrouillaient bien. Et ça a été particulièrement intéressant d’observer à quel point les épouses de guerre se sont bien acclimatées à la ferme. Pour moi, ça a été la période la plus satisfaisante de ma vie, c’était de voir comment aider ces gars à se remettre dedans et réussir à en tirer le meilleur parti.