Project Mémoire

Joseph Arditti

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Dr. Joseph ARditti à Saint-John, Nouveau Brunswick, le 28 juillet 2010.
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Dr. Joseph Arditti
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Usttegmen (capitaine) Joseph Arditti, armée turque, 1955.
Dr. Joseph Arditti
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Uttegmen (capitaine) Joseph Arditti assis dans une jeep pendant un exercice d'entrainement de l'armée turque, vers 1954-55.
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Usttegmen (capitaine) Joseph Arditti et un camarade de l'armée turque s'entrainant en Turquie, 1954.
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« On n’entendait jamais parler de l’Holocauste en Turquie, on ne parlait de rien de tout ça. »
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Turquie était un pays ami de l’Allemagne. Et ça datait de la Première Guerre mondiale où ils avaient combattu ensemble et perdu la guerre, l’Allemagne et la Turquie. La Turquie est restée amie avec l’Allemagne, et l’Allemagne, quand ils avançaient en Europe et qu’ils sont allés en Russie, ils sont allés jusqu’à la frontière turque. Parce qu’ils étaient amis, ils n’ont pas pénétré sur le sol turc. Pendant toutes ces années, pendant la guerre, la Turquie a rappelé tous les réservistes dans l’armée. Tous ceux de moins de cinquante ans étaient enrôlés pour la deuxième ou la troisième fois, peu importe, dans la guerre. Ils étaient préparés à partir à la guerre au cas où les allemands fassent leur entrée. Tout était rationné en Turquie. Tout était avec des petits coupons pour aller acheter un pain. Pendant presque quatre ans, il y a eu un énorme manque de nourriture. On avait droit à un pain pour une famille de six personnes et il n’y avait ni œufs, ni sucre, ni viande. Et c’est à peu près comme ça qu’on a survécu en mangeant des lentilles ou des pois chiches, ou des haricots secs. Un tas de souvenirs à propos de ces années-là. J’avais à peu près 14 ou15 ans. C’est pendant la guerre. On n’entendait jamais parler de l’Holocauste en Turquie, on ne parlait de rien de tout ça. La Turquie a joué un rôle crucial à rester neutre pendant la guerre. Et Istanbul servait de lieu de rencontre pour tous les attachés, tous les ministres des affaires étrangères, qui allaient et venaient. Mais ils n’ont jamais fait état de rien de tout ça aux nouvelles, dans les journaux ou quoi que ce soit, tout était caché. C’était très difficile, très dur. C’était une question de survie. Je me souviens aller dans une boulangerie pendant la fabrication du pain et j’ai attendu trois ou quatre heures avant d’avoir un pain. Il y avait deux ou trois cents personnes qui attendaient, pas de files, tout le monde se battait. Ce n’était pas facile. Alors petit à petit ils ont commencé à avoir un peu plus de nourriture, un peu plus d’éléments de nutrition. Et alors à cette époque, j’étais un jeune lycéen, juste un adolescent qui se préparait pour entrer à l’université.