Projet Mémoire

Joseph Lauret (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

M. Joseph Lauret s'enrôla au début de la Deuxième Guerre mondiale en Septembre 1939. Il fut peu après envoyé à Kingston (ON) pour suivre des cours intensifs sur les systèmes radar pour être finalement déployé avec une équipe de militaires canadiens prêtés au gouvernement australien. À la fin de la guerre du Pacifique, en août 1945, il était à Java et s'est fait prendre avec son groupe au milieu d'un soulèvement impliquant les rebelles locaux contre les autorités néerlandaises.

Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.

Joseph Lauret
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Joseph Lauret (à droite) en compagnie de membre du Bureau de Renseignement Allié en service en Indonésie. 1945-1946.
Joseph Lauret
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Joseph Lauret pendant son service outre-mer, 1945-1946.
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Photo d'un équipement radar utilisé par le personnel canadien dans le nord de l'Australie. Le gouvernement australien acheta 86 unités fabriquées à Toronto. 1944-1945.
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Le certificat de service de M. Lauret daté du 15 mars 1964.
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Le certificat de service de M. Lauret daté du 15 mars 1964.
Joseph Lauret
La transcription en français n'est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Transcription

Je me suis enrôlé en septembre 1939, j’ai suivi un entrainement de base et j’ai été affecté à la 2e Batterie antiaérienne de l’Artillerie royale canadienne à Esquimalt en Colombie-Britannique. J’ai suivi divers cours militaires et j’ai obtenu mon diplôme d’opérateur radio, et j’ai ensuite été transféré à la Royal Canadian Corps of Signals School à Kingston en Ontario, où je me suis joint à un groupe qui étudiait une nouvelle technologie connue aujourd’hui sous le nom de radar. J’ai obtenu mon diplôme de technicien radar, j’ai été promu sergent et j’ai été affecté à Halifax en Nouvelle-Écosse pour exploiter et entretenir les installations radar de la région.

En 1944, je me suis joint à un groupe de 72 officiers et techniciens radar affectés à l’armée australienne pour leur apprendre à utiliser et à entretenir les radars de fabrication canadienne qu’ils avaient acquis. Une fois cette mission terminée, quelques-uns du groupe ont été transférés au British Intelligence Bureau du Commandement de l’Asie du Sud-Est. Nous avons troqué nos uniformes canadiens contre un ensemble disparate de tenues militaires, de bottes de jungle, de chapeaux Digger, d’armes de poing et de mitrailleuses Austen [« Australian Sten »], et quatre d’entre nous sont partis pour Batavia (aujourd’hui Jakarta), à Java en Indonésie. Nous avions pour mission d’établir et d’exploiter un centre de communication pour les troupes britanniques déployées à Batavia et dans les environs. Nous sommes arrivés le lendemain de la capitulation du Japon (le jour de la Victoire sur le Japon, le 14 août 1945). Le centre de communication a été rapidement opérationnel, avec des liaisons sans fil vers Brisbane en Australie, et vers Londres. Il traitait non seulement les données militaires, mais relayait également les messages destinés aux milliers de prisonniers de guerre récemment libérés.

Les Malaisiens de souche voulaient se libérer du joug colonial néerlandais, et des groupes de patriotes se sont regroupés et ont marché vers le centre d’affaires du centre-ville. Les rassemblements ont rapidement dégénéré en violences, se soldant par des émeutes et des pillages. Des renforts ont été dépêchés et l’ordre a été rétabli, mais le mouvement pour l’indépendance a continué de prendre de l’ampleur et est parfois devenu violent. Nous devions être vigilants en tout temps, ne sachant jamais quand un patriote trop zélé allait nous tirer dessus.

Un jour, j’ai été chargé de conduire un major britannique en mission de reconnaissance. Alors que nous étions arrêtés pour le dîner, un groupe de révolutionnaires armés a encerclé notre jeep, a tiré sur le major et m’a ordonné d’avertir mes supérieurs qu’ils ne toléreraient pas les étrangers s’immisçant dans leurs affaires. Une autre fois, un ami et moi avons décidé de nous rendre dans une station de montagne. Au détour d’un virage, un groupe de civils armés nous a tirés dessus. J’ai fait demi-tour et appuyé à fond sur l’accélérateur et nous avons réussi à nous en sortir indemnes, malgré le fait que la jeep a été atteinte de quelques balles.

Nous sommes retournés tous les quatre en Australie, et ensuite au Canada, et sommes arrivés à Vancouver le 26 février 1946. Trois d’entre nous ont poursuivi une carrière militaire. J’ai servi comme technicien en radiotélégraphie et en communications au sein du Corps du Génie électrique et mécanique royal canadien (GEMRC) dans toutes les provinces, sauf l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve.

Le 21 novembre 1950, ma famille et moi étions à bord d’un train transcontinental du Canadien National en route vers notre nouveau poste à la ville de Québec. Alors que nous nous approchions de Canoe River en Colombie-Britannique, notre train est entré en collision de plein fouet avec un autre train transportant des troupes en route pour la Corée. Dix-sept soldats et quatre employés des chemins de fer ont été tués. J’ai subi une fracture du crâne et j’ai été hospitalisé pendant un mois.

De 1957 à 1960, ma famille et moi avons été postés en Allemagne. J’ai pris ma retraite en 1964 après 25 ans de service.