Project Mémoire

Julia Boyd

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Julia Boyd devant un avion d'entraînement Harvard, elle porte une combinaison trop grande.
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Julia Boyd montrant la combinaison de vol portée par les pilotes et les passagers des avions d'entraînement Harvard.
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Julia Boyd (2<sup>ème </sup>à droite sur la rangée de devant) assise avec d'autres membres de l'Aviation Royale du Canada, division féminine.
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Dégâts causés par une bombe sur des bâtiments prêts de la boutique Harrod à Londres, en Angleterre en 1944.
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Julia Boyd dans le cockpit peu de temps avant de voyager en tant que passager dans un avion d'entraînement Harvard.
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La transcription en français n’est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Transcription

J’étais juste une fille qui travaillait. Dans une usine. J’ai été formée pour le travail de bureau, mais je n’aimais pas ça. Un midi, je marchais dans la rue, et j’ai vu un panneau de la Force aérienne […]. Je me suis dit que j’allais me renseigner. J’y suis donc allée à midi et il était 20 h quand je suis ressortie. On m’a fait passer un entretien, on m’a fait passer un examen, puis on m’a dit de me présenter au Havergal College [à Toronto] deux semaines plus tard, ce que j’ai fait.

J’ai appris beaucoup de choses là-bas. Comment marcher, comment faire tout. Environ un mois plus tard, nous sommes allés à Aylmer #14 [une école de pilotage militaire], c’est là que je suis allée en premier. J’y suis allée et d’abord nous avons […], j’étais en quelque sorte une maîtresse de poste, je prenais juste les lettres et je distribuais tout. Puis j’ai été promue et j’ai obtenu un poste à l’entraînement de base au pilotage, je m’occupais des registres, je m’assurais que les élèves et les instructeurs le signent de leur nom. S’ils ne le faisaient pas, il y avait des problèmes. Et si quelqu’un venait vérifier les registres, vous saviez que quelque chose était arrivé. Je n’ai eu qu’un seul décès là-bas, et c’était un grand gaillard qui s’appelait Little John. C’est pour ça que je me souviens de lui. Il était australien.

Eh bien, je me suis engagé en 1942, en janvier, et j’y suis restée jusqu’au printemps 1943, lorsque j’ai été affectée à l’étranger. Mais entre-temps, j’ai fait mon travail et je m’entendais bien avec tout le monde, et ils avaient l’habitude de m’emmener faire un tour en avion le matin. Mais, je suis montée dans un avion.

Lorsque j’ai été affectée en Angleterre, nous sommes d’abord allés à Ottawa, où nous avons travaillé trois semaines en quarts de nuit avec les dossiers. Puis nous sommes allés trois autres semaines à Halifax pour terminer les dossiers et nous avons terminé les dossiers à 11 heures du soir. Nous sommes allés au navire et j’ai dû monter par les grands escaliers.

Un ami qui était instructeur à Aylmer est descendu, il était l’officier de service. Il est descendu pour m’aider. Et cette voix anglaise [a crié], « si elle ne peut pas porter ses bagages, elle peut faire demi-tour et revenir à terre ». Nous sommes donc partis et nous étions autorisés à rester sur le pont tout le temps, nous ne pouvions pas aller dans nos cabines. Nous sommes allés jusqu’aux îles Canaries et au retour, une des filles a pris de méchants coups de soleil. Ah, en passant, nous étions 15. Et puis nous sommes arrivés à Liverpool [Angleterre], où il y avait une voiture qui attendait pour nous emmener à Londres. Nous sommes allés à Londres, il y avait un raid aérien à ce moment-là. Je ne sais pas où nous avons dormi cette nuit-là, mais quelque part. Le lendemain, on nous a dit de nous trouver un logement. Belle [une amie] et moi, eh bien, nous avons trouvé un endroit dont on a dû nous donner l’adresse. Nous avions cette pièce et c’était une grande pièce avec un lit double dedans et un joli fauteuil rembourré et deux brûleurs dans la couchette, un pour le chauffage et un pour la cuisine. Et c’est là que nous avons vécu tout le temps que nous étions là.

Chez nous, il y avait une fenêtre, nous pouvions voir les bombardements et les raids aériens et les Grosse Bertha [gros canons], tout ça faisait beaucoup de bruit, et ça arrivait souvent. Une nuit, il y avait beaucoup de bombardements et nous avons marché dans les rues. Je n’ai jamais été dans un abri mais les métros étaient bondés de gens qui y dormaient la nuit. Art [son mari Arthur] est revenu d’Afrique à l’automne 1944 et l’ordre a été donné d’en haut que toutes les femmes mariées du Service féminin de l’Aviation royale du Canada soient libérées. Art est parti en congé pendant quelques semaines et nous sommes retournés à Liverpool pour prendre le Queen Mary [un célèbre paquebot britannique] pour rentrer chez nous. Le Queen Mary était rempli de jeunes mariées anglaises. J’étais la seule du Service féminin de l’Aviation royale du Canada à bord.

Nous sommes retournés à Ottawa, sommes allés à Boston [Massachusetts], et nous avons pris un train pour Ottawa. Et là, Art a été affecté au ministère de la Défense pendant quelques mois, puis il a été affecté à Trenton et il est allé à Sea Island. Et j’ai été libérée en janvier 1945, après presque trois ans de service. Le 15 août 1945 [le jour où l’on a annoncé que le Japon avait l’intention de se rendre, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale], je suis allée à l’hôpital pour accoucher de Bonnie [sa fille]. Comme il n’y avait pas de taxi, j’ai pris un tramway et j’ai été coincée entre la porte et un groupe de personnes. Je suis allée à l’hôpital, mais je n’ai pas eu Bonnie ce jour-là, j’ai accouché le lendemain. C’est ce dont je me souviens de la fin de la guerre, assez banale.