Project Mémoire

Kathleen Pollock

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Kathleen Pollock (2ème à gauche) pendant qu'elle était en permission avec ses amis à Jasper, Alberta.
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Carte d'honorable libération de Kathleen Pollock.
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Kathleen Pollock lorsqu'il était en permission pour rendre visite à ses parents à Barrie, Ontario, 1944.
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Kathleen Pollock à Heatherdown, Alberta, après son enrôlement le jour de la Victoire en 1945.
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Kathleen Pollock à son école de télégtaphiste à Montreéal, Québec, 1942.
Kathleen Pollock
J’ai commencé à me tourner mais un de mes pieds est resté collé dans du goudron et je n’arrivais pas à me dégager. Je me suis dit, oh mon Dieu, ça va vraiment être un désastre.

Je suis montée dans le train avec un groupe de filles, je pense qu’on était une trentaine, mais je n’en suis pas sûre. On allait à Ottawa et on est arrivé là-bas à 1 h du matin. On avait faim à cette heure-là, on pensait qu’ils nous serviraient peut-être du thé et des biscuits mais à notre grande surprise, ils nous ont apporté des assiettes pleines de ragoût de bœuf. Je n’avais pas l’habitude de manger ce genre de nourriture à 1 h du matin [rires]. En tout cas, on en a mangé un peu et ensuite ils nous ont montré nos chambres. On nous a réparti en groupes. Ils ont choisi une fille du groupe comme chef et on devait lui obéir dans tout ce qu’elle faisait. Quand on est sorti sur la place d’armes, elle était à l’avant et elle devait nous diriger et tout ça. Elle était très efficace aussi, une fille très tranquille, mais sympathique.

On a été en formation là-bas pendant six mois. On était assises dans les petits box que les enfants aveugles avaient occupés avant nous et c’était juste ce qu’il fallait pour faire notre travail. On avait chacune notre propre machine à écrire et on apprenait à taper à la machine et à prendre des messages au téléphone. Ensuite, à la fin de notre apprentissage, on a eu des tests et ensuite ils nous ont dit qu’on allait avoir un genre de cérémonie pour nous montrer aux autres et on pouvait inviter qui on voulait à y assister. Ça c’était sympathique et on a invité quelques amis qu’on s’était faites.

J’étais un peu énervée là-bas parce qu’ils nous appelaient par notre nom, vous voyez et on devait aller vers l’officier responsable et il nous épinglait un insigne ailé sur la manche ce qui voulait dire qu’on avait terminé le cours. Quand on m’a appelé, j’étais d’un côté mais je devais me retourner de l’autre côté pour aller vers l’officier. J’ai commencé à me tourner mais un de mes pieds est resté collé dans du goudron et je n’arrivais pas à me dégager. Je me suis dit, oh mon Dieu, ça va vraiment être un désastre. Mais j’ai continué à remuer mon pied et finalement j’ai réussi à le dégager et j’ai pu me retourner et aller vers lui [rires].

Ils nous ont laissé choisir entre aller sur la côte est et partir pour l’Europe ou aller sur la côte ouest et commencer là-bas. Je ne voulais pas traverser l’océan parce que je savais que je serais très malade tout au long du voyage. Donc j’ai demandé Vancouver et c’est là que je suis allée avec, je pense, cinq autres filles, on a pris le train et on est toutes allées à Vancouver. Ils demandaient des volontaires pour aller à Prince Rupert. On s’est retrouvé directement dans les bureaux là-bas et on a commencé notre travail, envoyer et recevoir des messages radio. On était à l’écoute des messages de pilotes qui pensaient qu’ils allaient s’écraser ou des choses de ce genre. Ils appelaient à l’aide et on devait transmettre le message au sergent responsable de nos bureaux et il le transmettait aux autorités et ça suivait son cours à partir de là. Mais on ne recevait pas beaucoup de ces messages.

Apparemment, ce qu’ils faisaient là-bas, c’était aller et venir en avion pour surveiller les avions japonais qui [pouvaient] venir et fermer tout ce que nous faisions, vous voyez. Ils étaient persuadés que les Japonais allaient venir, c’est pourquoi ils les ont tous pris et se sont déplacés [sic] au-delà des montagnes en Alberta, beaucoup d’entre eux, de la côte ouest. Et apparemment, les Américains faisaient la même chose. Ils avaient aussi peur que les Japonais les attaquent.