Project Mémoire

Ken Parton

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Ken Parton
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Couverture du livret de solde de M. Parton à l'époque où il servit avec le 8th Canadian Reconnaissance Regiment (14th Hussars).
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Intérieur du livret de solde de M. Parton daté de novembre 1944.
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M. Ken Parton, novembre 2011.
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Intérieur du livret de solde de M. Parton.
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Intérieur du livret de solde de M. Parton.
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C’était un gars courageux, vous savez, se tenir debout là-dedans, un tireur embusqué l’a eu dans la poitrine. Et il m’est tombé dessus, je n’oublierai jamais ça.
Bon, chaque régiment était constitué de trois véhicules par troupe, une voiture blindée et deux chenillettes Bren (un véhicule blindé léger anglais), ou vice versa, ça pouvait être une chenillette et deux voitures blindées. Mais on était neuf par section. Et il y avait les escadrons A, B et C et puis l’état-major de l’escadron et ce qu’ils appelaient les troupes d’assaut (dans le 8e régiment canadien de reconnaissance (14e Hussards canadiens)). Et les leurs étaient semi-chenillés. C’était l’infanterie comme on disait, les soldats. La plupart du temps je n’avais pas l’impression d’être en grand danger. Parce que cette chenillette, vous êtes en dessous de ce métal et il aurait fallu qu’ils tirent drôlement bien pour vous avoir là-dedans. Il fallait juste garder la tête baissée. Il y a une balle qui m’est passée au dessus de la tête, j’ai retrouvé l’empreinte derrière mon siège à la fin de la journée. Je l’avais entendue, mais je ne savais pas où elle avait touché et quand j’ai regardé, j’ai pensé, ce n’est pas passé loin. Alors j’ai baissé la tête encore plus bas la fois suivante. Et le chef de char c’était Mine et je lui ai dit une douzaine de fois de se baisser, mais il fallait qu’il se tienne debout là-dedans. Bon, il s’est pris un coup dans la poitrine le deuxième jour. Et pendant un bon moment après ça je n’ai pas eu de chef de char. J’avais un artilleur à l’arrière, c’était tout. Et il a atterri sur moi. C’était un gars courageux, vous savez, se tenir debout là-dedans, un tireur embusqué l’a eu dans la poitrine. Et il m’est tombé dessus, je n’oublierai jamais ça. Il a fallu que je le repousse et que je dégage de là, pour ne pas me faire descendre. Il y avait une femme dans une maison à la fenêtre en face de nous pendant qu’on passait sur la route et elle abattait les gens avec un fusil. Elle n’a pas fait long feu parce que l’infanterie est arrivée et ils l’ont descendue. C’est nous qui avons libéré la Hollande et pendant toute la traversée là-bas, on était, le RECCE, le régiment de reconnaissance a été le premier sur les lieux et tout ça. Mais vous voyez ce qu’était la puissance de l’ennemi. Et bien sûr, après quelque temps, quand vous avancez, les avions qui avaient été descendus, on prenait des pièces sur les avions (…) et on avait une puissance de feu sur les chenillettes Bren qui nous permettait de détruire un char. On a fait tout ça de notre propre chef, alors chacune des chenillettes Bren qui était là-bas au moins avait un (…) monté dessus qui venait de ces avions. Et toutes, on a commencé, on est arrivé là-bas avec un fusil chacun et une mitrailleuse Bren (mitrailleuse légère anglaise). C’était toute la puissance de feu dont on disposait au début et un petit mortier. Pendant plusieurs jours, vous n’enleviez pas vos vêtements. On sentait sans doute le putois, mais quand vous êtes sur le front, vous n’avez aucune (…), la seule occasion que vous ayez, c’est si vous êtes près d’un ruisseau et que c’est calme et tranquille, et on se baignait. Quand on tenait le terrain autour du Rhin, je veux dire, on était d’un côté du Rhin et ils étaient de l’autre côté et on pouvait juste se lancer des grenades les uns sur les autres. Ils nous lançaient tout le temps ce qu’ils appelaient des grenades à manche (grenade allemande à main Modèle 24) et on les renvoyait aussi vite qu’on pouvait, si on arrivait à les récupérer assez vite. Bon, quand on est allés en Hollande, c’était très (…), les Canadiens sont ceux qui ont libéré la Hollande et quand on est arrivés en ville, les Hollandais nous regardaient en coin parce qu’ils croyaient qu’on était tous noirs. Quand ils ont su qu’on était tous blancs et qu’on était à peu près décents, Dieu, qu’ils ont été gentils avec nous. Et à travers la Belgique et la France, ils étaient gentils avec nous aussi, tous. Je veux dire, ils comprenaient que c’était la guerre et les filles étaient très gentilles aussi. Vous savez, vous êtes jeunes, vous ne savez pas ce qui va se produire, vous prenez les choses comme elles viennent. Tout ce dont je me rappelle en Allemagne, quand la guerre s’est terminée, on s’est tous retrouvés dans une petite ville du nom de Leer. Et puis à partir de là on a pris tous les prisonniers, ils se sont tous rendus et il fallait qu’on les amène à (le camp de transit en Hollande Westerbrook), l’endroit où ils avaient parqué les Juifs et où ils allaient tous les exterminer. C’était (à Westerbrook) dans la région là-bas. Ça s’appelait (Westerbrook), j’ai oublié le nom. C’était là où les Allemands avaient fabriqué une voie de chemin de fer spéciale et une grande clôture en barbelés et des fossés remplis d’eau tout autour et ils avaient parqué tous les Italiens et les Juifs là-dedans, comme des animaux. Et puis ils les mettaient dans un train pour les faire sortir de là. Mais ils n’ont pas pu en faire beaucoup, je pense. Oh, vous ne voyiez que les rails des trains qu’ils avaient pour les trains pour faire sortir les gens. Pas tellement plus, autrement, quelques endroits où ils avaient, après la guerre, ils ont fait un cimetière là-dedans avec des enfants ou des femmes ou peu importe et il y avait un petit bloc pour chacun. C’était très joli comme ça.