Project Mémoire

Lawrence Albert Larry George

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Lawrence George
Lawrence George
M. George à l'Hôtel d'Orsay à Paris, France, décembre 1945.
Lawrence George
Lawrence George
Lawrence George
Photo prise pendant le rapatriement des premiers anciens combattants au Canada, qui s'étaient enrôlés les premiers dans la guerre. Henry (le frère de Lawrence George) avec deux camarades de <em>The Cameron Highlanders of Ottawa</em>.
Lawrence George
Lawrence George
Lawrence George
Anciens combattants à l'Hôtel d'Orsay à Paris, France, en vacances aux frais du gouvernement pour services rendus. Lawrence George est à la première table à droite, le 4ème dans la 2ème rangée.
Lawrence George
Lawrence George
Lawrence George
Anciens combattants au Château de Fontainebleau, France, en décembre 1945.
Lawrence George
Lawrence George
Lawrence George
Mariage de Lawrence George et Helen Reid à l'église Sainte-Anne d'Ottawa, Ontario, le 10 juillet 1948.
Lawrence George
En se rendant vers Caen, on avait été encerclés un moment donné. On n’avait plus de munitions, on n’avait plus de manger... Mais nos troupes ont percé juste à temps pour nous secourir et nous donner les munitions nécessaires pour qu’on puisse se rendre vers Caen.

On est partis dans la nuit. On s’est rendus là, au petit matin vers six ou sept heures. On n’a pas rencontré aucune… sauf quelques avions qui étaient apparus. À ce moment-là, « l’avionnerie » allemande avait été presque défaite. On avait un parapluie d’avions, à tel point qu’ils cachaient le soleil à un moment donné. C’était noir d’avions qui bombardaient les plages et tout ça. Au petit matin, on est descendus dans des péniches pour se diriger vers le rivage, la rive. Pas besoin de vous dire que ça nous pleuvait dessus. C’était le carnage! Rendu le soir, tout était silencieux finalement. On ne s’était pas rendus loin parce qu’on avait les SS en avant de nous autres. Les régiments les plus formidables, l’armée allemande avec leurs « Tiger tanks », puis leurs « Panther tanks » aussi. Mais nous autres, avec nos petits tanks, char d’assauts, on faisait pitié. On se faisait démolir! L’infanterie en prenait un coup. Finalement, ce soir-là, ça a été pour un petit moment calme. Tout ce que je voyais, ce sont les tracés quand un avion montait, il se faisait tirer dessus par les antiaériens. Puis, pas besoin de vous dire qu’on avait peur. On était dans nos trous de sable. C’était du sable sur la plage. Ils voulaient nous rejeter à la mer. On est partis. Mais on a finalement percé Bernières-sur-Mer. C’est là qu’on était partis à Bernières-sur-Mer. On a finalement percé le village, puis on s’est rendus dans les champs en au-dela de la. Entre Bernières-sur-Mer et puis l’aéroport de Carpiquet. Et ça a duré… la, on a stagné là pour un bon bout de temps parce qu’on était ralentis par la contre-attaque allemande pour finalement... Attaque après attaque, contre-attaque à contre-attaque, il y a eu plusieurs morts. Certains régiments ont été anéantis. Ça faisait pitié. Même si nous autres, quand on était sur la défensive, on était en avant des troupes. On était encore avec nos mitrailleuses, puis nos… Mais du moment qu’il y avait une attaque, ils attaquaient à travers nous, puis nous autres, on tirait au-dessus de leur tête. Par exemple, les mitrailleuses qu’on avait, avaient un cylindre rempli d’eau pour… Ça venait tellement chaud que la vapeur en sortait. Un moment donné, la vapeur n’en pouvait plus! L’eau partait. Il fallait avoir de l’eau. Il n’y avait pas trop d’eau aux alentours. Une fois, ils m’ont envoyé chercher de l’eau dans le village le plus rapproché, à travers le bombardement et tout ça. Quand je suis revenu, juste à temps, on a rempli encore les cylindres, et c’est ainsi que ça fonctionnait. Et ça a été d’un champ à l’autre, d’un bosquet à l’autre, d’un cimetière à l’autre. Des batailles acharnées tout le long du [INAUDIBLE] dans l’histoire. Ça, tu le savais.

Moi, finalement, un bon jour, j’étais sur… Oh, j’ai oublié de vous dire qu’en se rendant vers Caen, on avait été encerclés un moment donné. On n’avait plus de munitions, on n’avait plus de manger. Mon capitaine me dit : « Allez, continuez à vous battre. ­– On n’a plus de munitions. – Sers-toi de ta carabine “calice”! » Il y avait des Canadiens français. « Quand il n’y aura plus rien, jette-leur les valises! Il ne faut pas qu’on lâche. » Mais nos troupes ont percé juste à temps pour nous secourir et nous donner les munitions nécessaires pour qu’on puisse se rendre vers Caen. Juste avant de rentrer dans Caen, là, c’était furieux la bataille. J’étais en arrière de notre… Moi, je n’étais pas en mitrailleur, j’étais… Il y en avait toujours un qui était en avant, il y avait le mitrailleur, puis l’aide des mitrailleurs qui fournissait les munitions et tout ça. Et finalement, un cheval blessé qui venait – on était bien camouflés et tout ça – sentir en dessous de nous autres. Quand ils sont blessés, les animaux, ils viennent où sont les humains pour être… Il revenait toujours au même endroit à notre mitrailleuse. Je pense que les Allemands ont visé sur ça. Ils ont compris qu’il y avait leur ennemi. Puis, ils ont lâché là-bas. Les fameux « Screaming Minnies », qu’on les appelait! Vous l’avez entendu celui-là aussi. C’est un de ceux-là qui m’a blessé. Qu’on m’a dit parce que moi, je n’ai pas… Ils m’ont dit à moi – j’étais en garde, un peu à l’extérieur du périmètre – que j’étais tellement près de l’explosion, que ça m’a sauvé! Je me suis réveillé dans une tente. Ce sont les tentes des hôpitaux de champs. Avec une Anglaise comme infirmière. Je n’avais pas vu une femme pendant un mois. Incidemment, la bombe m’a frappé, moi, juste un mois exactement après le jour J : le 6 juillet. C’est ce que j’ai vu dans les rapports, en tout cas. Elle essayait de me guérir, puis moi, je n’avais pas vu une femme depuis longtemps. Je la prends [inaudible] et elle dit: « Oh you ruddy Canadians, you’re all the same! »