Project Mémoire

Lawrence Durant

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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M. Lawrence Durant à Charlottetown le 28 avril 2010.
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Je ne sais pas combien de temps on a passé là-bas, mais on était bombardé toutes les nuits. Ensuite on est partis. On a passé trois mois à peu près dans les lignes allemandes.

On est allé à Naples en bateau, en Italie, et on est arrivés à Naples et on a atterri dans le camp appelé Avellino et vous m’avez entendu parler d’Avellino, Whitley, et c’est là que j’ai rejoint le (Premier) détachement du service spécial (une unité de commando canadienne et américaine : la brigade du diable). Un jour ils ont demandé des volontaires et j’ai levé la main. (rire)

Je ne sais pas combien de temps on a passé là-bas, mais on était bombardé toutes les nuits. Ensuite on est partis. On a passé trois mois à peu près dans les lignes allemandes. Chaque nuit, chaque nuit, chaque nuit. Oui. Et puis après ça, on a fait la grande poussée sur Rome, 15 jours de marche et plus loin, tout le long. On avait des éclaireurs pour voir s’il y avait quelqu’un là-bas ou qui était là, ou quelque chose. Oh, on n’a pas eu de problèmes pour traverser. On était barbouillés de noir. Ils ne pouvaient pas nous voir.

C’était toutes les nuits, toutes les nuits, toutes les nuits. On partait à la nuit tombée, au crépuscule, et on ne rentrait qu’après le lever du jour, on rentrait avec le lever du jour le matin. On partait toute la nuit. Et puis on obtenait des renseignements de, on en a capturé quelques-uns. Une fois on était, on était sortis et on retournait à nos lignes et on a croisé une patrouille allemande, qui faisait la même chose que nous. Les renseignements c’était surtout : combien de gens, combien d’Allemands derrière les lignes ennemies, et quelle était leur force, et quel genre d’équipement ils avaient, et tout ça. On est entrés dans Rome, bon sang, les rues étaient rouges de vin. Les Allemands avaient fait sauter les grosses barriques. Mais c’était dangereux de boire ce vin parce qu’ils en avaient empoisonné une partie.

Mais, en tout cas, on est arrivés là-bas, on a perdu quelques hommes. Évidemment, je suis resté en vie. Oui. C’était bien. Ensuite je suis descendu à ce lac, dont je vous ai parlé. On est restés là-bas, oh, je ne sais pas, un mois et demi, deux mois, pour se reposer. Un joli lac et de là, on est allés en Corse. Il y a deux îles, mais on est allés dans une des deux et on a fait notre entrainement d’assaut amphibie pour cette affaire dans le sud de la France. Et puis on est partis dans le sud de la France. De la folie, moi, j’ai levé la main pour me porter volontaire et il y a, vous savez, combien les navires sont hauts, vous descendez par une échelle de corde. Oh, avec tout votre équipement sur le dos. Et vous n’êtes censé ne faire aucun bruit, on n’en a pas fait. Je suppose qu’on nous avait dit d’aller sur les plages pour mettre des lumières pour la force principale. Mais on ne savait pas ce qu’il y avait sur cette plage. Je crois qu’on était neuf en tout, ça fait trois par bateau. Je crois qu’il y avait trois bateaux, trois canots pneumatiques. On a réussi; on a mis les lampes et l’armée est arrivée. J’ai adoré, adoré ça. On est passés… C’est la seule armée dont j’ai fait partie jusqu’à ce qu’ils la dispersent, et ensuite je suis allé dans le West Nova (West Nova Scotia Régiment). Mais, on a passé les meilleurs moments dans le, vous savez, on s’entendait tous tellement bien sans aucun problème.