Project Mémoire

Léo Francois Fortin

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Léo Fortin
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Lit superposé de Léo Fortin avec son équipement, 1944.
Léo Fortin
L'Institut Historica-Dominion
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Léo Fortin à Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec, le 29 janvier 2010.
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Léo Fortin et ses camarades avec un ours noir, qu'ils ont tué pendant leur service, 1944.
Léo Fortin
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L'équipage de Léo Fortin avec le navire Arrow, 1944.
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Leo Fortin et ses frères en 1960, qui ont également servi pour le Canada.
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Et puis ils envoyaient aussi des parachutes avec des bombes pour commencer des feux dans les forets. Quand le feu commençait dans le foret, il fallait aller l’éteindre le feu, des fois le soir.

J'ai commencé dans l'aviation parce qu’un de mes frères a commencé dans l'armée à la fin de 1939, au début de 1940. Alors il était un des premiers dans l'armée qui est allé outremer. Là j'étais trop jeune pour commencer dans les forces armées mais quand j'ai eu 17 ans et demi, avec le consentement de mes parents, j'ai commencé dans l'aviation. Pour commencer, j'ai été au centre de recrutement à Montréal et le 2 septembre, j'ai commencé à Lachine [Québec] pour l'entraînement primaire. Et de Lachine, j'ai été envoyé à Toronto pour aller à l'école d'anglais, pour apprendre l'anglais. Et puis de Toronto, j'ai été transféré à Vancouver. Ils appellent ça... au sud de Vancouver, ils y un nom pour la place... Et puis à partir de Vancouver, j'ai été transféré à Tofino, au nord-ouest de l'île de Vancouver. Et de Tofino, j'ai été à Ferrer Point [station de radar], une base de là leur. Nous étions seulement 33 sur la base et puis on avait un bateau qui venait à tous les 11 jours pour les rations. Il y avait le lait, les œufs en poudre et le dessert était toujours la citrouille. Et puis s'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec le bateau, il fallait attendre 22 jours avant d'avoir les rations.

On était là nous autres, à la station de radar, parce qu'il y avait des sous-marins japonais qui venaient bombarder les côtes du pacifique. Et puis ils envoyaient aussi des parachutes avec des bombes pour commencer des feux dans les forets. Quand le feu commençait dans le foret, il fallait aller l’éteindre le feu, des fois le soir. Pour l'électricité il y avait une génératrice. L'électricité se fermait à 23:00 tous les soirs. Et puis pour les bâtisses, il y avait toujours deux portes parce que le soir, c'était noir partout pour qu'il n'y ait de la lumière. Il fallait fermer une porte avant d'ouvrir la deuxième porte pour entrer dans la bâtisse. J'étais là un peu plus qu'un an.

Quand j'étais à Lachine, les personnes qui ne parlaient pas l'anglais, ils allaient à Toronto. Les personnes qui comprenaient l'anglais, qui parlaient un peu d'anglais, ils allaient dans l'ouest et des différentes places, des choses comme ça. Là je n’avais jamais été à Toronto, mais je parlais un peu d'anglais et je comprenais l'anglais aussi. Mais j'ai dit que je ne parlais pas l'anglais du tout, parce que je voulais aller à Toronto. (il rit) Donc je suis allé à Toronto. Et puis là à Toronto, je suivais des cours le matin et l'après-midi, suffit que j’ai été assez bon en anglais. Là ils m'ont donné une job comme « waiter » dans la messe des officiers. Et puis là j'allais seulement en après-midi et le soir pour servir des repas aux officiers. Je pouvais aller en ville, partout. Mais la chose qu'il y a, quand on sortait nous autres, on avait notre carte « bunk bed » qu'ils l'appelaient avec un numéro de lit et puis là si un officier ou un sergent passait et s'il pensait qu’on n’avait pas fait quelque chose, il disait, « Give me your bunk bed ». Là on pouvait plus sortir parce qu'on n'avait pas de carte « bunk bed » pour sortir et puis quand on revenait à la porte, on donnait notre nom et puis il nous donnait notre lit « bunk bed » (il rit). C'était toute une histoire, là. Et puis là, ce qui s'est passé, je m’assois là, mais un soir il y en avait certains qui travaillaient avec nous autres qui ont mis le feu dans un panier de papier. Le lendemain matin, on était tous transférer à Vancouver.

Le temps qu'on était à Toronto, on était au « Canadian National Exhibition Ground » qu'ils l'appelaient, sur le bord de l'eau, et puis là aussi on avait des « bunk bed » et ils voulaient placer nous autres où ils avaient des animaux pendant l'exposition. Ça sentait toujours le ciment et ces choses là. Et puis là je disais que j'avais un peu la toux et ces affaires là et ils m'ont transféré dans le « chicken coop » en bas où c'était sec ! (Il rit) Et puis quand on sortait, il y avait le « Sainte Agathe Canteen ». Ma femme elle appartenait à la langue italienne, et puis là ils nous invitaient une fois par semaine pour une danse. Ont arrivaient là et puis ont prenaient un nom, il y avait les noms de toutes les filles qui étaient là. Et puis là ont prenaient un nom et ont pouvaient danser avec elle, et à la fin de la veillée, elle avait un lunch pour nous autres. Donc ont s'assoyaient ensemble pour manger. J'allais là et quand c'était fini, il y avait des filles qui restaient là, mais il fallait sortir, on ne pouvait pas sortir avec les filles. Et puis là j'ai connu une fille qui connaissais ma femme dans ce temps là, et là ils ont parlés ensembles et puis ma femme a dit, « Ok, on va se rencontrer là, d'abord ». Et c'est là que j'ai rencontré ma femme au « Sainte Agathe Canteen » où on n'était pas supposé sortir ensemble. On s'est rencontré en 1943 et on s'est écrit mais on s'est marié seulement qu'en 1947.