Project Mémoire

Lewis Billard

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Quand le maréchal de l’Air Leckie se trouvait à sa base de l’ARC, les supérieurs de Lewis Billard (à l’extrême-droite) ont demandé à celui-ci de figurer sur la photo en tant que membre du personnel au sol.
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Écusson de l’Armée royale canadienne figurant en page de couverture de l’album que Lewis Billard a consacré à son expérience de la guerre.
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Salle de danse et théâtre de la base de l’ARC de Lewis Billard en outre-mer.
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Lewis Billard dans son uniforme de l’Armée royale canadienne.
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Lewis Billard (dernière rangée, septième à partir de la gauche) et les diplômés de la Technical Training School de St-Thomas, Ontario, en 1943. Le cours duraient d’octobre à décembre.
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Je n’avais évidemment jamais quitté mon patelin de Glace Bay, et c’était donc toute une expérience. Car voyager, c’était quelque chose de totalement inconnu pour le jeune homme que j’étais
Je m’appelle Lewis Billard et je suis né à Glace Bay en 1923. Quand j’ai été appelé, je travaillais depuis presque deux ans à la Banque de la Nouvelle-Écosse de ma ville natale. Mon père a toujours travaillé dans l’automobile, si bien que j’ai décidé de me spécialiser dans les moteurs d’avion. Comme je travaillais dans une banque, le type de la station de recrutement s’est étonné de mon choix : « Mais pourquoi ? Tu vas travailler dehors, au grand froid, et tu auras toujours les mains sales et graisseuses. Tu serais beaucoup mieux à la Trésorerie militaire ! » Je lui ai rétorqué que ça ne m’intéressait pas et lui ai demandé de passer un test d’aptitudes. Et bien sûr, ils se sont rendu compte que j’étais passablement doué en mécanique. Après une assez longue formation, je suis devenu ce qu’on appelle mécanicien de moteurs d’avion. Avant d’avoir mon uniforme, à Moncton, j’ai fait un apprentissage de base en limage de métal et diverses autres tâches. Puis je suis allé au dépôt des effectifs, en machinerie, d’où l’on m’a envoyé à l’école de formation technique de St-Thomas, en Ontario. Je n’avais évidemment jamais quitté mon patelin de Glace Bay, et c’était donc toute une expérience. Car voyager, c’était quelque chose de totalement inconnu pour le jeune homme que j’étais. Disons que j’étais très impressionné, toujours emballé à l’idée de découvrir de nouveaux lieux. Après St-Thomas, j’ai passé près de neuf mois à l’École de bombardement et de tir nº 9. Puis je suis rentré en permission à Glace Bay quand un ami avec qui je m’étais enrôlé (mon numéro était le R252010 et le sien le R252009) a décidé de partir pour l’Angleterre parce qu’on cherchait des volontaires pour le service outre-mer. Devant ma déception de le voir partir, il m’a dit : « Et si tu t’enrôlais toi aussi ? ». J’ai suivi son conseil et nous sommes montés à bord du même bateau. Car à l’époque, on traversait évidemment l’océan en bateau. Le nôtre s’appelait l’Ile de France, et je plaisante toujours en disant que j’avais un billet de retour, car je suis revenu sur le même bateau.