Project Mémoire

Liam Dwyer

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157033
Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157033
Survivants du <em>HMCS Esquimalt </em>débarquant du <em>HMCS Sarnia</em>, Halifax, Nouvelle-Écosse, le 16 avril 1945. Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157033
Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157033
Liam Dwyer
Liam Dwyer
Couverture du DVD d'une présentation faite par Liam Dywer, intitulée "Les dernières 12 heures du HMCS Esquimalt".
Liam Dwyer
Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt.de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157021
Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt.de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157021
Survivants du <em>HMCS Esquimalt </em>débarquant du <em>HMCS Sarnia</em>, Halifax, Nouvelle-Écosse, le 16 avril 1945. Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt.de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157021.
Visages de Guerre: Lt. Richard G. Arless / Canada. Dépt.de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-157021
Cette histoire parle de jeunes hommes canadiens qui donnèrent leurs vies dans les dernières semaines de la Deuxième Guerre mondiale tout près du Canada.
Ce que j’ai fait, j’étais officier marinier à bord du (NCSM) Sarnia (dragueur de mines). J’ai écrit cette histoire, mais j’en ai fait une fiction. La Deuxième Guerre mondiale commença en septembre 1939, et se termina en mai 1945 en Europe. Ceci est l’exposé d’une douzaine d’heures de cette guerre. Cette histoire parle de jeunes hommes canadiens qui donnèrent leurs vies dans les dernières semaines de la Deuxième Guerre mondiale tout près du Canada. C’est une histoire vraie, celle du dernier navire de la marine royale canadienne qui fut coulé par la marine allemande. L’action se déroula à cinq milles au large de Chebucto Head près de l’entrée du port d’Halifax le 16 avril 1945. Les approches du port d’Halifax étaient divisées en quatre secteurs de patrouille en triangle. La pointe du triangle c’était l’entrée du port. La base s’étendait entre les bouées de navigation et le bateau-phare d’Halifax n°6 (un vaisseau phare ancré à demeure). Le 16 avril au matin, le (NCSM) Esquimalt (dragueur de mines) patrouillait dans le secteur quatre tandis que le dragueur de mines, le NCSM Sarnia, patrouillait dans le secteur un. À environ 4 heures du matin, l’Esquimalt établit un contact positif, que la surveillance pensa être un sous-marin aux abords du bateau-phare d’Halifax n°6. On fit retentir le branle-bas de combat et l’Esquimalt dragua le secteur, sans toutefois pouvoir confirmer l’endroit exact du contact. Peu après 6h15, l’équipage du U-boote 190 (sous-marin allemand) détecta le son des hélices qui approchaient à la poupe. L’Esquimalt avait mis le cap à 260° pour retrouver le Sarnia à la bouée C afin de draguer les mines pour un convoi prévu à la sortie d’Halifax à 8 heures du matin. (Lieutenant Hans Edwin) Reith fit remonter un périscope et vit un bateau arriver droit sur lui. Il donna l’ordre qu’on ouvre les tubes arrière et tira une torpille acoustique Gant, programmée pour se diriger vers le son émanant des hélices de l’Esquimalt. Le U-190 ressentit la secousse de l’explosion et entendit le son du bateau qui sombrait. Ce fut le premier coup mortel porté à la patrouille par un équipage allemand avide d’action. La Port War Signals Station à Halifax avait contacté l’Esquimalt juste quelques instants avant que la torpille frappe, essaya à nouveau à 7h41 sur différentes fréquences, mais ne reçut aucune réponse. Cette information, qui aurait pu sauver de nombreux membres de l’équipage de l’Esquimalt, ne fut rapportée à l’officier de surveillance qu’à 10h20 du matin. C’était près de quatre heures après que l’Esquimalt ait sombré, que des recherches furent finalement entreprises. Pendant ce temps, le NCSM Sarnia était à la bouée C en train d’attendre l’Esquimalt avec lequel il avait rendez-vous de 8 heures du matin. Son capitaine, le Lieutenant Robert Dowdy, signala le commandant du port d’Halifax et reçut pour instruction de rester à la bouée C jusqu’à nouvel ordre. Dowdy soupçonnant le pire avisa le commandant du port du fait qu’il allait opérer indépendamment et partir à la recherche de l’Esquimalt. Près de six heures après que l’Esquimalt ait sombré, les vigies de pont sur le Sarnia repérèrent un radeau près du bateau-phare d’Halifax n°6. Le bateau-phare d’Halifax n°6 envoya un canot de sauvetage jusqu’au radeau sur lequel Frank Smith et Jack Ware ainsi que 11 autres avaient avancé à l’aide de pagaies. Cinq dans le radeau étaient à peine en vie. Quand le Sarnia se rangea le long du radeau, Ware montra du doigt trois autres radeaux, à 2500 mètres au sud-est. Treize corps furent déposés sur le pont du bateau pour qu’un officier et Howard Finkbeiner (l’assistant sanitaire du Sarnia) procèdent à l’identification quand c’était possible. Leurs visages étaient recouverts et leurs corps enveloppés dans des couvertures À Halifax, la rue Barrington, au dessus du chantier naval, était noire de badauds quand le Sarnia accosta aux environs de 6h30 le soir. Sur la jetée n°5 une file d’ambulances attendait avec du personnel en blouse blanche. Ils ne vieilliront pas comme nous qui leur avons survécu. Au coucher du soleil ainsi qu’au petit matin nous nous souviendrons d’eux, nous nous souviendrons d’eux.