Project Mémoire

Lionel Meunier

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Lionel Meunier à la Légion Royale Canadienne de Chandler, Québec, le 13 juillet 2010.
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Lionel Meunier
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Lionel Meunier en uniforme de la Légion.
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Lionel Meunier avec deux camarades. Lieu et date inconnus.
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J’aurais fait une vingtaine d’années dans l’armée. Ma mère, cela l’aurait fait mourir de peine. Elle était contente de me voir à la maison. Elle était tranquille.
J’ai aimé la vie militaire. J’étais attiré à ça. J’ai rendu ma mère d’adoption malade. Quand j’ai été appelé en 1942, j’étais dans le bois pour la compagnie Boos. Le foreman [contremaître] m’a dit qu’il allait me faire exempter. Je lui ai dit que non, je voulais y aller. J’ai passé mes examens et j’ai été accepté et je suis resté dans l’armée. J’ai fait mon entraînement à Montmagny, mon entraînement primaire. Le secondaire je l’ai fait à Petawawa [Ontario] comme artilleur. Au mois de juillet 1943, on m’a transféré dans l’ouest, à Terrace en Colombie-Britannique. Ce n’est pas à la porte ça là. Après ça on m’a transféré à Wainwright, Alberta. En arrivant à Wainwright, Alberta, j’ai eu une mitrailleuse à ma charge. Une mitrailleuse Bren. Pendant ce temps-là ma mère travaillait pour me faire sortir de l’armée. Elle avait peur de me perdre. C’est pour ça que je ne m’étais pas porté volontaire, je savais que je lui aurais fait de la peine. Mon supérieur m’a dit qu’elle tentait de me faire sortir de l’Alberta et de l’armée. Je lui ai répondu : « Obtenez-moi plus d’aide pour mes parents et je m’engage à rester dans l’armée. » Trois semaines après ils m’ont accordé un congé de 30 jours. Trente jours pour partir de l’Alberta et s’en aller en Gaspésie. Je n’avais pas d’argent pour descendre. J’ai appelé mes parents. Ils m’ont envoyé de l’argent et je suis descendu. Quand je suis arrivé, je lui ai dit que j’étais juste là pour 30 jours. Saint-Esprit…quelle peine que je lui ai fait. Je lui ai promis de rester, d’attendre qu’ils viennent me chercher. Ils sont venus me chercher pas mal longtemps après. Ils m’ont monté à Québec...j’ai été 18 jours à New Carlisle. À Québec ils voulaient m’accuser de désertion. Je leur ai dit que je n’acceptais pas ça. Je ne connais pas un déserteur qui aurait donné son adresse. J’ai sorti des copies de télégraphe et je les ai mises sur la table. Il m’a dit que j’avais droit à la cour martiale. Je lui ai répondu que je faisais confiance à son jugement. Quinze jours de « CB » [confined to barracks, consigné au quartier]. À la suite de ça, j’ai été transféré à Peterborough [Ontario] dans le Medical Corps [Corps de santé royal canadien]. Ça n’a pas été trop dur. Si j’avais attendu après la cour martiale, ils m’auraient sûrement mis en dedans. J’avais été 18 jours à New Carlisle donc j’avais déjà payé pas mal. Je n’ai pas été mal traité. J’étais assez bien vu dans l’armée. À Peterborough, un plus haut gradé que moi m’a fait venir dans son bureau un matin pour m’expliquer que j’avais manqué ma chance de devenir lance-caporal si seulement j’avais répondu à l’officier qui était venu me l’annoncer en respectant son grade. Je n’étais pas un commandeur. J’aime mieux faire moi même que commander. J’ai aimé la vie militaire. J’aurais fait une vingtaine d’années dans l’armée. Ma mère, cela l’aurait fait mourir de peine. Elle était contente de me voir à la maison. Elle était tranquille.