Project Mémoire

Lois Johnson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Lois Johnson (à droite) participe à un sketch avec ses camarades soldats à Aldershot, Royaume-Uni.
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Insigne d'épaules de CWAC appartenant à Lois Johnson.
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Invitation à la <em>garden party</em> à Rideau, reçue par Lois Johnson en 1943.
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Lois Johnson (première à droite en ligne) debout pour une inspection par le Major Générale pendant qu'elle était stationnée en Angleterre.
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Lois Johnson après son enrôlement en 1942.
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Mettez vos vieux bonnets kakis avec la feuille d’érable sur le dessus, et ensuite nous nous lancerons dans la bataille.
Mettez vos vieux bonnets kakis avec la feuille d’érable sur le dessus, et ensuite nous nous lancerons dans la bataille. Et nous dirons à Hitler qu’il n’y a presque plus d’espoir pour lui, maintenant que les CWAC (service féminin de l’armée canadienne) sont en route. Et à la fin de la guerre, on reviendra vers le Major Dover avec un million de médailles à brandir, et dans une vieille maison du CWAC plus tard on racontera toutes ces histoires à dormir debout sur comment nous avons remporté nos victoires. On avait plein de chansons, mais c’était en quelque sorte la chanson maitresse. On en avait beaucoup, voici quelque chose… Angleterre, les CWAC sont en route, la Grande Bretagne compte sur nous à tout moment, Churchill, vous disiez que vous avez besoin des outils et regardez-nous, et nous suivrons les règles à la lettre, et ça continue. On avait plein de chansons militaires. Or, les amies que j’avais dans l’armée de l’air et dans la marine, elles n’en avaient pas, mais on en avait de toutes sortes. J’ai aimé toutes ces choses qu’on a vues, comme le Palais de Buckingham et Big Ben et tous les paysages et tout ça. Mais c’est cette affaire de bombes qui m’a vraiment atteinte. Je suis rentrée chez moi malade, je suis allé droit à Camp Hill (hôpital militaire). J’ai passé deux ans à Camp Hill. Je pouvais entendre les canons quand il n’y en avait pas du tout parce qu’on était juste à côté de Hyde Park avec les tirs de DCA ; et je pouvais les entendre, par exemple j’étais assise ici, je pouvais les entendre exactement comme s’ils étaient… Alors ça m’a rendue vraiment neuneu. Ça commençait à 11 heures, réglez votre montre, ça ne sera pas terminé avant 5 heures, toute la nuit. Je, j’ai juste, souffert un peu de claustrophobie, là en bas dans les abris antiaériens ça n’aidait pas, et ça me gênait. Et puis Hitler a commencé avec ses bombes volantes V1 et V2, et elles étaient épouvantables. On les appelait les avions sans pilote, les anglais les surnommaient doodlebug. Elles avaient une petite lumière rouge et vous pouviez, parfois, on n’était pas censées ouvrir nos blackouts, mais si on en entendait une, on regardait subrepticement et elles avançaient tout droit, et puis elles cliquetaient, et il y avait une lumière rouge. Bon, lumière rouge, elles descendait en piqué et s’écrasaient. Et puis les V2, vous ne pouviez pas les entendre du tout. Vous pouviez être n’importe où et tout à coup, vous pouviez être bombardée. Elles ne faisaient pas le moindre bruit. Je travaillais au quartier général à la poste et on devait lire toutes les lettres, mais tellement de lettres et vous deviez les lire ; et s’il y avait quoi que ce soit dedans dans ce qu’ils racontaient, où ils étaient, s’ils étaient sur un bateau et des choses comme ça, on devait les couper ou les effacer. Ce n’était pas particulièrement stressant, d’une certaine façon, on se sentait un peu mal parce qu’on lisait les lettres d’amour de tout le monde. Ils devaient les faire défiler. Quand vous les faisiez défiler, vous deviez avoir deux soldats de chaque côté et puis la fille punie était au milieu et ils devaient tous aller chez l’officier. Et tout ce qu’elle était censée faire c’était donner son nom et son numéro de matricule ; et elle sait pourquoi vous êtes là, mais celle-là, il fallait qu’elle raconte toute son histoire encore une fois. Ces filles travaillaient à l’intendance militaire et juste à l’arrière de notre caserne, quand on était à Lansdowne Park, il y avait un garage de l’intendance ; et les filles travaillaient là-bas aussi. Elles conduisaient des jeeps et des camions, et des camions de l’armée, et tout. Elles avaient un salon là dedans. Bon, la nuit, les sergents amenaient leur petite amie et se servaient du salon du CWAC, et ils laissaient la pagaille derrière eux en partant. Alors elles se sont fâchées à cause du nettoyage, alors elles ont juste laissé les choses en l’état. Alors ce jour-là, le Capitaine Smith est venu ; et ça l’a rendu dingue l’état de la pièce et il les a toutes punies. Certaines devaient laver les vitres, d’autres les tables, certaines devaient laver par terre et puis ceci, ça m’embête beaucoup de vous dire ça mais, mon Dieu, que c’est drôle, je n’aimerais pas avoir ça dans mon dossier, celle-là était censée s’occuper des toilettes. Bon, c’était elle la plus contrariée de toutes, alors après qu’il soit parti, elles en ont toutes discuté : est-ce qu’elles allaient le faire ou est-ce qu’elles n’allaient pas le faire. Alors celle-là a dit, bon, je suppose que si le Capitaine Smith est à le patron des nettoyeurs de chiottes, je ferais bien de les nettoyer, mais quand je l’aurais fait, je lui mettrai la tête dedans et je tirerai la chasse ; et l’interphone était allumé partout dans le garage et tous le monde a entendu ça. (rire) Alors elle a eu, évidemment, elle s’est fait réprimander par son officier. Capitaine Davis avait le sens de l’humour, alors elle l’a juste réprimandée. Mais ça a fait le tour en moins de deux.