Project Mémoire

Lorna Collacott

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Première photographie de Lorna E. Fletcher (Collacott) en uniform, février 1944.
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Programme de théâtre. Londres, Angleterre, juin 1944.
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Livret de paie et de sortie de Lorna Collacott (Fletcher).
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacot (Fletcher)
Lorna E. Collacot (Fletcher)
Copie d'une affiche de recrutement.
Lorna E. Collacot (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Photo de mariage de Lorna E. Fletcher et de John S. Collacott, prise à l'extérieur de l'église, le 15 juin 1945.
Lorna E. Collacott (Fletcher)
Nous avons convolé un vendredi et si vous travailliez pour participer à l’effort de guerre, comme le faisaient beaucoup de nos amis et connaissances, vous ne pouviez prendre congé. Si bien qu’il n’y avait que 12 invités à notre mariage.

Mon père a fait la Première Guerre mondiale. Il a essayé de s’engager dans la Deuxième Guerre mondiale mais ils ne voulaient pas le prendre, alors j’ai dit : « Bon, c’est à mon tour d’y aller. » Bon, il a fallu choisir entre les ATS [Auxiliaires féminins de l’armée de terre] et le WAAF[Auxiliaires féminins de l’armée de l’air] et j’ai choisi le WAAF, parce que je préférais leur uniforme à celui des ATS.

Vous alliez dans l’ACH, le service général de l’aviation, et puis soit on vous donnait une occupation ou alors vous en choisissiez une. Le seul travail vacant c’était plieuse de parachute et je n’avais pas vraiment envie que quelqu’un soit au bout du parachute que j’avais plié je crois. Alors ils m’ont donné un travail de bureau.

On travaillait, je pense que tout le monde a entendu parler de la machine Enigma, on travaillait sur des copies de ça, on avait un code différent chaque jour on l’avait pour l’encodage des messages, et pour décoder les messages et ça s’appelait un carnet de clés à usage unique. Et puis on en avait un autre pour l’encodage qui était un truc mathématique très compliqué.

D’accord, bon, ils nous envoyait à l’école de radio à Campton Bassett [Angleterre] et quand vous aviez acquis les bases de ce que vous alliez faire, ils avaient ce très grand bâtiment et il était entièrement divisé en pays. Et vous aviez deux personnes pour un pays. Et puis vous deviez encoder ces messages et, bien-sûr, vous ne pouviez pas les envoyer en morse ou quoi que ce soit, parce vous étiez dans un bâtiment. Et puis vous aviez un messager qui faisait la navette en courant avec votre message, et vous deviez attendre que la réponse revienne du pays où vous l’aviez envoyé.

Et pendant qu’on était là-bas, on nous a dit qu’on devait changer les cames sur les machines Enigma alors on a travaillé à ça. Vous tapiez sur le clavier en anglais ordinaire, et quand ça sortait de l’autre côté, c’était déjà sur une bande en morse et encodé, prêt à être envoyé. Le seul autre système qu’on utilisait c’était ce truc mathématique. La chose bizarre à ce sujet c’est que c’était de la soustraction, alors vous faisiez une soustraction à partir de l’autre côté, du bord gauche au bord droit. Bon. Donc vous avez un, deux, trois, quatre, sur une ligne et vous allez soustraire un, un, un, mais au lieu d’aller sur le bord droit et de prendre le un du quatre, vous commenciez à l’autre bout. Et vous ne pouviez rien reporter. Comme je l’ai dit, c’était un peu compliqué mais une fois qu’on s’y était fait, ce n’était pas trop dur.

Et je suis allée à Edimbourg et c’était l’équipe d’état major n° 6 du commandement de l’aviation côtière. A ce moment-là, avec le commandement de l’aviation côtière, il n’y avait pas grand-chose qui se passait. Ils sortaient pour faire des patrouilles au dessus le l’atlantique Nord et tout ce qu’on avait à faire c’était de rester en contact avec ces escadrons et de nous assurer que tout leurs affaires étaient opérationnelles et que nos affaires étaient opérationnelles. Et on faisait de l’encodage et du décodage, mais pas comme si on s’était trouvés dans une station opérationnelle.

On a eu deux semaines de congé d’embarquement pour aller en Inde, mais entre temps je m’étais mariée et ils n’envoyaient pas les femmes mariées outre-mer. Alors je ne suis jamais partie outre-mer. Je l’ai rencontré au YMCA à Gloucester [Angleterre]. Il n’était descendu du bateau que depuis une semaine et puis il a été envoyé dans le Yorkshire et moi j’étais à Gloucester pour étudier et ensuite j’ai été à Edimbourg, mais on se débrouillait pour que ça marche. Dans la plupart des unités vous aviez une journée de congé pendant la semaine. A Gloucester, on ne travaillait jamais pendant le weekend, alors je pouvais faire la moitié du voyage vers le nord et il faisait l’autre moitié et on passait nos weekends ensemble.

Le 15 juin 1945, très calme. Il y avait douze personnes à mon mariage parce qu’on avait seulement le weekend de congé. On s’est marié un vendredi et si vous travailliez, dans un travail lié à la guerre mondiale comme un grand nombre de mes amies et de membres de ma famille aussi, vous ne pouviez pas prendre votre vendredi, et tant pis. Alors il n’y avait que douze personnes à mon mariage.

Quelquefois je regarde la télévision et mon sentiment c’est, vous savez, ça ne se passait pas comme ça, ça ne s’est juste pas passé de cette manière. En fait, j’ai passé toute la période des bombardements à Londres, mais quand on est partis pour Gloucester, Gloucester n’avait jamais été bombardée et tout le monde là-bas disait, oh vous savez, vous vous plaignez tout le temps au sujet des bombes et je me disais, oh oui, vous devriez monter à Londres et y vivre pendant quelques temps. Il n’y avait pas le moindre bombardement autour de Gloucester. Je ne les trouvais pas très compréhensifs. C’était comme, pas la peine d’en faire tout un plat, quelque chose comme ça. C’est terrible de dire ça, mais je n’ai pas eu de problèmes. Après avoir quitté Londres et les bombardements, nous n’avons pas vraiment eu de problèmes.