Project Mémoire

Lottie Gillis Wallwork

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Lottie Gillis
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Certificat canadien de voyage attribué à Mme Lottie Gillis avant de quitter l'Angleterre pour son voyage au Canada, tamponné à l'arrivée le 4 juillet 1946.
Lottie Gillis
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Carte d'identité d'enregistrement national de Lottie Gillis qu'elle avait besoin de garder sur elle par tous les temps pendant la guerre, dans le cas où les autorités en auraient fait la demande. Daté de 1939 à 1945.
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Certificat de sortie de l'armée de terre des femmes (Angleterre et Pays-de-Galles) pour Lottie Gillis qui a été membre du 22 juillet 1943 au 16 novembre 1945.
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Carte d'embarcation de Mme Lottie Gillis qui a été attribuée à chaque passager du RMS Queen Mary pour le trajet de l'Angleterre au Canada, tamponnée au départ le 29 juin 1946.
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Menu du déjeuner provenant du<em> RMS Queen Mary</em>, sur lequel Lottie Gillis a voyagé d'Angleterre jusqu'au Canada en tant que mariée de guerre, daté du 30 juin 1946.
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Nous allions en forêt quand le temps était plus frais pour abattre des arbres. Puis on les envoyait aux scieries où nous en faisions des traverses de chemin de fer ou des étais de mine.
Et bien, la raison pour laquelle je me suis engagée, parce que ma mère ne voulait pas que j’aille dans les forces armées. Et ma sœur était déjà dans le Women’s Timber Corps. Alors avec mon amie nous sommes allées nous engager ensemble, avons passé la visite médicale, etc. Et puis nous avons attendu d’être appelées. Et alors on nous a envoyées dans le sud du pays de Galles pour l’entraînement et j’avais toujours vécu en ville et là nous étions à une vingtaine de kilomètres d’une ville. Alors c’était un style de vie bien différent pour ainsi dire. Et puis nous n’avions pas, vous savez, des scies électriques et des choses comme ça à l’époque, c’était tout à la hache et à la tronçonneuse et des trucs comme ça. Alors c’était vraiment du travail pénible. Et ils devaient nous aguerrir en quelque sorte pour le travail. Au mois de février suivant, on m’a envoyée dans un endroit appelé Guildford dans le Surrey [Angleterre], c’st au sud-ouest de Londres. Et j’ai travaillé dans une scierie là-bas pendant un bon moment et c’est là que j’ai rencontré mon mari, il était stationné dans cette ville. C’était une rencontre arrangée. C’était dimanche, et dans la plupart de ces villes du sud de l’Angleterre, ils avaient un vieux château et c’est là que les gens faisaient leur promenade du dimanche après-midi. Alors vous marchiez vers la rivière et on s’asseyait dans l’herbe. Mais je portais un ensemble bleu pâle tout neuf que j’avais réussi à acheter en accumulant assez de bons pour ça. Alors je ne voulais pas m’asseoir sur l’herbe avec mon nouvel ensemble. Donc la première chose qu’il a faite, ça a été d’enlever sa veste de l’armée et de la poser sur l’herbe pour que je puisse m’asseoir dessus. Et ça a été mon premier rendez-vous avec lui. Et c’était en mars que je l’ai rencontré et puis au mois de juillet, on m’a renvoyée dans le Kent à un endroit appelé Ashford, dans le Kent. Et il n’avait pas la permission de quitter l’endroit où il était à cause de la guerre, en attendant de partir pour l’Europe. Et j’ai dit que je viendrais le voir le weekend suivant mais quand le weekend est arrivé, il était déjà parti pour la France. Donc je ne l’ai pas revu jusqu’au mois d’avril suivant. Et puis je lui écrivais des lettres tous les jours, parce qu’il ne recevait pas tellement de courrier, je lui écrivais chaque jour. Et je numérotais mes lettres comme ça au cas où le courrier saute, il saurait qu’il manquait des lettres. Puis quand je suis allée à Ashford, on sortais dans les bois, pour couper des arbres et quand il faisait plus frais, alors ils étaient envoyés dans les scieries et on était sur place pour les débiter en traverse de chemin de fer ou en étais de mines, quelque soit ce dont ils avaient besoin. On travaillait avec des hommes qui avaient été réformés pour des raisons médicales. Mon amie et moi on habitait ensemble et comme tout le monde on était logées chez l’habitant. Ils devaient nous prendre chez eux, qu’ils le veuillent ou non. Et on avait des vélos et on les prenait pour monter en ville et puis on faisait le retour à l’arrière d’un camion, recouvert d’une bâche bien-sûr. Et quelquefois on allait dans les camps de prisonniers de guerre pour aller chercher des prisonniers, italiens. Ils travaillaient avec nous aussi. Mais on n’a jamais travaillé avec des prisonniers de guerre allemands, parce qu’ils avaient des gardes armés avec eux tout le temps et alors on ne travaillait jamais avec eux. Seulement avec les prisonniers italiens. Et ils vous emmenaient très loin dans la campagne où il y avait des zones à défricher. Alors vous y passiez la journée, qu’il pleuve ou pas, on continuait à travailler, il n’y avait pas grand-chose à faire, alors on ne faisait que travailler, qu’il pleuve ou pas. Ouais. Et puis retour en ville dans le camion la nuit. Alors on s’est mariés en août 1945, le 25 août 1945 et la guerre était terminée depuis le 15. Alors je n’étais pas vraiment une épouse de guerre, n’est-ce pas ?