Project Mémoire

Malcolm Redding

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Malcom Redding en 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Sur un des navires où j’ai été, le capitaine, c’était un ancien contrebandier, au large de la Nouvelle-Écosse et son premier lieutenant était un officier de la GRC (Gendarmerie royale du Canada). Donc c’était intéressant. Ils étaient de deux, des deux côtés de la barrière, en quelque.
Bon en premier bien sûr, j’ai dû suivre une formation (à l’école de radio de la RAF N°31) à Clinton en Ontario et c’était une formation proposée par les aviateurs anglais et ils ont eu le radar en premier, évidemment. Et ils entrainaient les canadiens à faire fonctionner les stations. Et la formation a duré plusieurs mois et on a appris tout ce qui concernait les radars et ensuite on nous a envoyés dans des petits détachements comme ils les appelaient, dans les provinces de l’Atlantique quelquefois c’était pour construire la station et quelquefois simplement pour la gérer. Alors c’était comme ça que ça a commencé pour moi. J’ai été dans toutes les provinces de l’Atlantique et le but c’était de protéger le Canada au cas où l’ennemi traverse l’océan et par les airs, et les stations radar se trouvaient sur des petites îles en principe ou bien dans certains endroits appropriés qui offraient un bon point de vue de la côte. C’était le principe qui régissait tout ça, protéger la côte. Alors j’ai fait l’expérience de plusieurs stations radar en commençant par la Nouvelle-Écosse et ensuite à travers par Terre-Neuve et le Labrador et puis retour à l’île du Prince Edouard où il y avait une station et aussi à St John dans le Nouveau Brunswick, il y avait une station là-bas à un moment. Je ne vois pas d’autres endroits où j’ai été. Une à l’extérieur d’Halifax qui s’appelait Bell Lake où il y avait une station radar ; j’étais là-bas pendant une courte période. Et les plus excitantes bien sûr étaient celles situées à Terre-Neuve et faire le voyage pour arriver jusqu’à elles était déjà une expérience en soi. L’armée de l’air avait réquisitionné deux vieilles goélettes qui servaient à des contrebandiers d’alcool dans les années 20 et ils avaient mis le personnel de l’armée de l’air dessus pour – au moins les habillaient-ils avec des uniformes de l’armée de l’air – pour les servir. Sur un des navires où j’ai été, le capitaine, c’était un ancien contrebandier, au large de la Nouvelle-Écosse et son premier lieutenant était un officier de la GRC (Gendarmerie royale du Canada). Donc c’était intéressant. Ils étaient de deux, des deux côtés de la barrière, en quelque. En tout cas, ils partaient de Dartmouth pour remonter – j’ai fait le voyage pour remonter jusqu’à Terre-Neuve et tout en haut à l’extrême nord de Terre-Neuve, sur une petite île. J’étais sur ce bateau qui était complètement rempli de personnel portant l’uniforme de l’armée de l’air et avec ces deux-là comme officiers. Ça a été une expérience très, bon, très solitaire parce qu’on était tellement isolés. Mais on avait des tonnes de nourriture jusqu’à ce qu’ils viennent des communautés avoisinantes pour Noël et on avait une salle des loisirs et ils sont restés là et ils ont dansé pendant la moitié de la nuit et ont passé un bon moment. Pendant ce temps, notre station radar était en service et on a communiqué l’information comme quoi des avions volaient de Goose Bay et du Labrador jusqu’en Angleterre. Et on suivait ces avions à la trace. Et on ne communiquait pas avec eux évidemment ; on devait juste les suivre sur notre radar et rendre compte. Il y en avait un groupe de deux cents qui se dirigeaient par là bas. Alors c’était palpitant de voir tous ces avions sur le radar.