Project Mémoire

Malcolm Young

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Malcom Young
Malcom Young
Malcolm Young en uniforme en 2003.
Malcom Young
Malcom Young
Malcom Young
La vie de Malcolm Young a été épargnée grâce à son appareil photo qui a fait dévier un fragment de shrapnel lors d’un combat en 1944.
Malcom Young
Nous étions sur le point de bombarder et de brûler la structure pour faire sortir l’ennemi lorsqu’un civil en est sorti avec un drapeau blanc. Naturellement, nous n’avons pas fait feu
Je m’appelle Malcolm Young. Je me suis joint à l’Armée canadienne en 1941. Une des questions….la plus intéressante est ‘’Aviez-vous peur ?’’ Et, bien sûr, je peux admettre que oui. Par exemple, en atterrissant en France, j’ai eu la diarrhée tellement que j’avais la trouille. Ça démontre bien l’intensité de ma peur. Et, à mesure que nous avancions sur la France, la Belgique et l’Allemagne j’ai vécu plusieurs expériences, parfois pénibles, bien sûr, mais aussi parfois, amusantes, d’une certaine façon. J’avais à l’époque ce qu’on appelait un appareil photo de poche. Elle utilisait une pellicule 127, plus disponible aujourd’hui. L’appareil photo était dans la poche de mon gilet lors d’une escarmouche avec l’ennemi. J’ai été atteint mais le shrapnel a frappé l’appareil photo et je n’ai pas été blessé. Alors, si je suis ici aujourd’hui c’est probablement à cause de cet appareil photo. Nous formions le 8e Régiment de reconnaissance de la 2e Division. Nous étions à la recherche active de l’ennemi. Et, comment faisions-nous ? Bien, habituellement, c’était l’ennemi qui nous tirait dessus. C’est comme ça qu’on les trouvait et qu’on les dénichait. Mais, il y a eu une fois où nous avons remplacé une troupe partie sur la ligne de front. J’étais lieutenant de la troupe et j’étais en tête, à bord d’un véhicule, avec tous mes autres véhicules et porteurs derrière moi. Alors, comme nous avancions, je me suis retourné et j’ai bien vu qu’il n’y avait plus personne derrière moi. J’étais tout seul. Alors, j’ai communiqué par radio avec le sergent responsable et il m’a informé, ‘’C’est correct, tout est bien, Lieutenant. Nous somme tombés sur un champ de choux et nous en récoltons pour le souper de ce soir !’’ C’est une petite anecdote intéressante et amusante. Il y a eu un autre incident impliquant un de nos véhicules de combat. Suite à une bataille, le sergent responsable, Len Mace, qui était un très brave type, est descendu de son véhicule. Il était complètement sorti de ses gonds. Je lui ai demandé ce qui se passait et il m’a répondu : ‘’Bien, vous savez Lieutenant, personne ne boit sa ration de rhum, on met tout ça dans une bouteille pour le conserver. Mais, nous avons rangé la bouteille sur l’extérieur du véhicule !’’ Bien, vous pouvez vous imaginer ce qui s’était passé. Le véhicule avait été endommagé lors du combat et la bouteille de rhum avait été fracassée. Il était en effet un sergent très furieux. Il y a encore un autre incident où nous avons fait preuve de retenue, Dieu merci ! Nous avancions à la recherche d’Allemands. Il y avait une grosse grange et nous croyions que l’ennemi se cachait là-dedans. Nous étions sur le point de bombarder et de brûler la structure pour faire sortir l’ennemi lorsqu’un civil en est sorti avec un drapeau blanc. Naturellement, nous n’avons pas fait feu. Et Dieu merci, parce qu’il y avait environ 200 civils, des hommes, des femmes et des enfants de la région qui vivaient dans cette grange. Ils étaient très contents de s’en sortir. Autrement, ils auraient été faits prisonniers ou envoyés dans un camp. Et maintenant, nous les avions sauvés, en fait, d’une mort atroce ; ils auraient été brûlés vifs.