Project Mémoire

Malcom Charles Booth

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Malcolm Booth
Malcolm Booth
Carte d'identité remise par le garde côte des États-Unis à New York.
Malcolm Booth
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Portrait de Malcm Booth prise à la fin de son service naval, en 1947.
Malcolm Booth
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Carte d'identité remise par le garde côte des États-Unis à New York.
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On a pris la mer avec ce convoi, c’était principalement des pétroliers, et c’était ce que les boches convoitaient. Et ils ont pris trois de ces pétroliers, un grand éclair bleu et pouf, plus de pétrolier – des navires de 10 000 tonnes.
Au début quand j’ai commencé, j’avais 16 ans et un tempérament anxieux. Et de ça je me souviens très clairement. J’ai quitté l’école en 1942, en juillet je crois, et j’ai embarqué sur mon premier navire à Glasgow. Comme vous l’avez déjà certainement compris, l’Atlantique n’était pas un endroit très sain. On faisait des quarts en alternant quatre heures de travail et quatre heures de repos. On a croisé des boches, je crois que c’était au milieu de la traversée. On a eu de la chance ; elle a pris quatre ou cinq bateaux, une torpille. Elle nous a manqué de justesse. On a eu beaucoup de chance. En tout cas, nous sommes arrivés à New York après avoir perdu beaucoup de temps. Et on a mouillé sur le même quai que le Queen Mary avait utilisé, l’appontement 93. On y est restés pendant un moment et ensuite ils ont eu l’ordre de se rendre à Vale dans le New Jersey, pour aller prendre un chargement. Ce qu’on a fait, ils ont mis 11 000 tonnes d’explosifs brisants à bord. Dangereux. Nous avons quitté Vale et avons navigué jusqu’à Trinidad, un convoi de douze bateaux avec deux destroyers américains. Et les boches sont venus et ont pris deux bateaux, et les destroyers ont décampé, repartis à New York. Et on s’est retrouvés tout seuls à ce moment-là. On est arrivés à Port d’Espagne, Trinidad. Et on a patienté là-bas parce qu’il fallait attendre des convois ; on est restés là-bas pendant trois semaines à peu près je pense. Finalement ils ont formé le convoi et on a pris la mer avec ce convoi, c’était principalement des pétroliers, et c’était ce que les boches convoitaient. Et ils ont pris trois de ces pétroliers, un grand éclair bleu et pouf, plus de pétrolier – des navires de 10 000 tonnes. Finalement, le jour J est arrivé, l’invasion (de Normandie). Mais avant ça, deux officiers de marine étaient montés à bord du bateau, pour voir qui voulait rester sur ce navire ou en rejoindre un autre (se porter volontaire dans la réserve de la marine pour le jour J) parce que c’était considéré comme dangereux. On s’est engagés et on est partis. Et on a pris notre chargement, des soldats et leur matériel, et on a fait la traversée jusqu’à la tête de pont de Sword et Juno. Et ensuite on a fait la navette entre les plages et entre Tilbury en Angleterre et la plage. On l’a échappé belle par deux fois là-bas parce qu’une fois, il y avait du brouillard. Et on était sur le chemin du retour à Tilbury, à mi-chemin à peu près, quand on a entendu ces moteurs… Et le navire est sorti du brouillard et nous a encerclés, ils ont fait feu sur nous avec leurs canons, il y a eu des trous tout le long du bateau. Et ensuite ils m’ont transféré sur le Dallas City. Et on a pris la mer et continué à naviguer. On a passé un peu de temps à Anvers (Belgique), sur l’Escaut où les boches nous ont eus avec une bombe V2. Elle est tombée à côté du navire et boum. On est allés, on s’est enfoncés par l’avant, en tout cas ils nous ont rafistolés et on est retournés à Londres. Et à ce moment-là, l’invasion se passait bien. Mais ces bombes V2, ils les envoyaient à partir d’un endroit appelé, quel nom déjà, Peenemünde en Belgique. (La mise au point et les test sur les V2 étaient faits à Peenemünde en Allemagne, et les roquettes étaient aussi lancées depuis d’autres endroits du nord de la France et de la Belgique) Et on était tout le temps sur la trajectoire de ces roquettes. C’était ça la partie dangereuse. Et vous ne saviez jamais ce qui allait se passer.