Project Mémoire

Margaret Emily "Marg" Baker

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Marg Baker
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Photo des membres du Commandement Aérien de l'Est de l'Aviation Royale Canadienne, Division Féminine. On leur a servi un banquet d'adieux à l'hôtel Nova Scotian en novembre 1946.
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Margaret Baker en uniforce, Aviation Royale Canadienne, Division Féminine, novembre 1945.
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Magaret Baker le 25 juin 2010.
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Photo de groupe lors de la première réunion de l'Aviation Royale Canadienne, Division Féminine en 1947.
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Danse de Noël pour le Commandement Aérien de l'Est, Division Féminine, décembre 1945.
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Mais j’étais à Halifax le jour de la Victoire en Europe ; et quand il y a eu les émeutes là-bas, c’était vraiment navrant, je pense.
Pendant la grande Dépression, mon père était plombier et il avait travaillé pour son père, qui avait une entreprise de plomberie ; et à cause de la pénurie de travail et d’argent, et tout le reste, il avait dû se séparer de mon père à ce moment-là. Mais mon père possédait un terrain à Muskoka (Ontario), alors nous sommes partis là-haut pour passer une année et nous y sommes resté pendant 10 ans. Il avait 126 âcres de terrain et il a construit des maisons ; et on avait un bateau en construction dans le salon tous les hivers. Il y avait seulement trois filles dans notre famille et on devait faire cinq kilomètres, deux fois par semaine, pour aller chercher notre courrier. Ma mère avait l’habitude de donner sa liste de courses au postier le mercredi et il revenait le samedi avec notre épicerie ; et on allait le retrouver là-bas avec un traineau ou une chariot, ou n’importe quoi d’autre pour rapporter tout ça à la maison. On est restés là-bas jusqu’en 1940. La guerre avait commencé et il y avait un camp de l’armée à Newmarket en Ontario ; et mon père avait postulé pour un travail de plombier là-bas, alors on a déménagé à Newmarket. On y a passé cinq ans. Ma mère nous faisait suivre des cours par correspondance, trois filles, et ça faisait déjà deux ans que j’étais en 8ème année (la 4ème en France), je crois, et finalement ils m’ont envoyée chez une tante, pour que je puisse aller à l’école et finir ma 8ème année (ma 4ème). Et ça a été nos débuts dans la civilisation. (rires) Bon, je suis allée au lycée à Newmarket pendant deux ans et je me suis engagée dans l’armée de l’air (division féminine de l’armée de l’air canadienne). Je suis allée travailler chez Massey-Harris dans une usine d’aéronautique qui travaillait sur les ailes des Mosquitos (chasseur bombardier de reconnaissance). Et puis ils appelaient les gens à travailler pour l’armée de l’air et les autres services, et j’ai décidé de m’engager dans l’armée de l’air et mes parents ont bien accepté ça parce qu’ils savaient que comme je n’avais pas 21 ans il n’y avait aucune chance pour qu’on m’envoie outre-mer. Je suis partie à Toronto (base de Downsview) et je me suis engagée, j’ai été enrôlée, peu importe comment vous dites ça, et puis je suis partie à Ottawa pour l’entrainement, et c’est comme ça que ça a commencé. Et passer de trois personnes dans ma famille à habiter dans une caserne avec une vingtaine de femmes dans la même pièce, vous savez, c’était… Elles étaient très amicales, alors je ne me suis pas sentie mal ou quoi que ce soit de ce genre. Je suis partie à Halifax Nord, au quartier général du commandement aérien de l’est à Halifax en septembre ; et je suis restée là-bas jusqu’à ce que je sorte de l’armée de l’air en novembre 1946. J’étais aide-comptable pour le commandement aérien de l’est. Je ne travaillais pas avec l’argent ou la paye, ou autre chose. Je m’occupais des inventaires des bureaux et de l’équipement. Mais j’étais à Halifax le jour de la Victoire en Europe ; et quand il y a eu les émeutes là-bas, c’était vraiment navrant, je pense. On avait le défilé où il y avait toutes les branches de services sur la place d’armes et ils ont fait rentrer les divisions féminines juste après ; et on est restées enfermées à la caserne pendant deux jours parce qu’il y avait eu des histoires qui circulaient à propos de la Marine, je crois que c’était, vous savez, ils allaient faire une descente à la caserne ce genre de choses. On n’était pas en très bons termes à ce moment-là, je crois, et ça avait encore empiré après les émeutes parce que les divisions féminines n’avaient pas du tout participé et on ne pouvait pas les blâmer pour quoi que ce soit.