Project Mémoire

Maurice Whitey or Maury Whiting

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Maurice Whiting
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Maurice et Mari Whiting, le jour de leur mariage à Ruislip au Middlesex, Angleterre, le 11 juillet 1945.
Maurice Whiting
L'Institut Historica-Dominion
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Maurice Whiting à Saskatoon, Saskatchewan, le 5 juin 2010.
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Maurice Whiting
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La compagnie "C" du Regina Rifle Regiment à la base d'entraînement de Dundurn, en juin 1940.
Maurice Whiting
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Roy Pretty et Maurice Whiting en permission à Londres (Trafalgar Square), Angleterre, en octobre 1941.
Maurice Whiting
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Maurice Whiting en permission chez ses parents à Qu'Appelle, Saskatchewan, 1940.
Maurice Whiting
Il y avait une radio dans sa jeep et tout en prenant la carte, j’ai entendu le type annoncer que la guerre était finie.
Mon père a dit qu’il nous conduirait là-bas après que j’ai réussi à le convaincre que je devrais m’enrôler. On est allé vers le hall d’exercices militaires à Regina et on a vu ces panneaux et j’ai vu leRegina Rifle Regiment. J’ai dit à mon père « regarde, ils ont l’air de recruter ». Il me répond : « Hey, tu veux pas te joindre à ces gars, ce sont des beetle crushers (godillots. » Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par « beetle crushers ». Il m’a répondu « l’infanterie ». Il avait été dans l’artillerie pendant la Première Guerre mondiale alors il m’a dit : « Enrôle-toi dans la force aérienne ». Donc on est allé à la force aérienne et ils ne recrutaient pas ce jour-là. Il a vu un autre panneau pour l’intendance militaire mais ils étaient en train de déjeuner. Après tout ce temps, on avait fait le tour du hall et on était de retour aux Regina Rifles. Dans le bureau, il y avait le Major Scott Calder. Il a vu mon père et a dit : « Hé, Fred. » Quand il a dit ça, il est sorti et il est allé parler à mon père qu’il avait connu pendant la Première Guerre mondiale. Teaser Rashton, Roy Lixon et moi on est entrés furtivement dans le bureau et on s’est inscrits avant qu’il ait le temps de faire quoi que ce soit. Premièrement, le bataillon n’est pas allé en Angleterre avant septembre 1941. Ensuite, on, j’étais avec eux pour l’entraînement en Angleterre jusqu’en 1943. Ensuite, on m’a fait revenir au Canada pour faire la formation d’officier à Brockville. J’ai eu mon diplôme de sous-lieutenant en février 1944 et j’ai été promu au rang de lieutenant en août. Je suis retourné en Angleterre en décembre 1944 et j’ai rejoint mon bataillon en avril 1945 avec le grade de lieutenant. Je me souviens que je lisais la liste des soldats morts le Jour J et il y avait les noms de gars avec lesquels je m’étais enrôlé; j’ai eu le sentiment que je les avais laissé tomber, vous savez, que j’aurais dû être là-bas pour les aider. C’est comme si vos frères et soeurs avaient des difficultés, vous voulez les aider, c’est exactement comme ça que je me sentais. Je pense que je me suis joint à eux juste après leur départ de Emden [Allemagne]. On menait un combat contre des troupes qui retardaient les choses. L’ennemi n’opposait pas grande résistance, mais ils retardaient nos troupes. Alors on continuait à avancer, vous voyez, on se battait et on prenait leur position et le jour suivant on repartait. Et on a fini par se retrouver à Leer, un des endroits dont je me souviens, mais on est parti de là-bas pour aller dans une autre ville dont je ne me souviens plus, mais en tout cas, la nuit avant la fin de la guerre, on a dû attaquer des dépôts de U-boot [sous-marin allemand] en Allemagne du Nord. Pendant que le CO [commandant] préparait ses notes pour ça, il m’a demandé d’aller lui chercher une carte qui se trouvait dans sa Jeep et quand je suis allé la chercher, j’ai entendu un gars dire que la guerre était finie. Je suis retourné et c’était le Major Bob Orr qui était le commandant parce que le Colonel Gregory était parti, je suis retourné et je lui ai dit : « J’ai entendu que la guerre était finie ». Alors il a téléphoné à la brigade qui a confirmé que oui mais ils lui ont demandé de rester discret en attendant d’être sûr et de tenir les troupes en garde et rien de plus. Il m’a demandé de ne pas en parler aux commandants de compagnie. Il les a fait convoquer pour un Gp O [groupe des ordres] ce soir-là et mon ami, le Capitaine Buzz Keating qui est décédé il y a deux ans, était le commandant de la Compagnie C et on lui avait donné pour tâche d’attaquer ces fortifications et cela n’aurait pas été beau à voir. En tout cas, le Major Orr a dit au groupe des ordres et à tous ceux qui étaient assis là, il a dit soudain : « et bien, juste pour vous le signaler, la guerre est terminée ». Ils ont dit au quartier-maître [chargé de la distribution du ravitaillement et de l’approvisionnement] d’envoyer un gallon à toutes les compagnies et d’en envoyer un ici aussi. [Rires] Je faisais partie de ce groupe des ordres et il y avait un silence absolu. Ensuite les gars se sont serrés la main en se félicitant de s’en être sortis. Ensuite l’ordonnance [domestique militaire d’un officier] du Major Orr, un petit jeune de Regina qui parlait couramment l’allemand et l’anglais et qui était aussi homme à tout faire, on était dans une ferme et il a vu un cochon et il l’a tué et du coup on a eu du rhum et du cochon frais pour le petit-déjeuner. [Rires] C’est une nuit dont je me souviens, c’est tout ce dont je me souviens. J’ai bu trop de rhum. [Rires] Mon expérience se situe principalement à la fin de la guerre et après la guerre. C’est à ce moment-là qu’on a été très occupés avec l’aspect administratif, vous savez, faire les arrangements avec les soldats. Certains voulaient rester avec leur bataillon et rentrer ensemble; ceux qui étaient restés outre-mer pendant quatre ans avaient la priorité pour rentrer chez eux. Les blessés, ceux qui avaient été blessés étaient prioritaires pour rentrer chez eux. Ceux qui s’étaient portés volontaires pour servir dans le Pacifique étaient prioritaires. Ceux qui étaient entrés tardivement dans la guerre ont été transférés au 4e Bataillon des Reginas Rifles dans la force d’occupation [Armée d’occupation canadienne]. Après la guerre, on leur a donné une permission pour aller en Angleterre ou ailleurs s’ils le voulaient, dans la mesure du possible, étant donné qu’un certain nombre d’entre eux devaient rester dans le bataillon au cas où quelque chose recommençait. On essayait de trouver des exutoires par le sport et avec les Hollandais on organisait des matchs de tennis et des fêtes quand on le pouvait, des danses et des choses comme ça, pour les distraire. Les Hollandais avaient une station thermale à Arnhem; Ils pouvaient aller là-bas une fois par semaine et pour 50 cents, ils pouvaient avoir un bain chaud et une bonne friction. On veillait à ce qu’ils fassent le tour. Il y avait aussi beaucoup de défilés militaires à faire, ils détestaient ça bien sûr. [Rires] Mais on devait les faire. On a fait deux gardes d’honneur et une garde royale pour la Reine Wilhelmina [des Pays-Bas] et on a fait une garde d’honneur pour le Feld Maréchal [Sir Bernard] Montgomery pendant qu’on était là-bas et ça nous a demandé des semaines de préparation, bien sûr. Voilà, c’est le genre de choses qu’on faisait.