Project Mémoire

Maurice Ypres Junior Snook

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Maurice Snook
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Photo prise au Stalag VIIIB (8b) à Lamsdorf, Pologne, vers 1942. Maurice Snook est à l'extrémité droite dans la rangée du haut.
Maurice Snook
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En réponse de rapports disant que les soldats canadiens ont tué des prisonniers de guerre allemand sur un bateau en Angleterre, des prisonniers de guerre canadiens ont été forcés à porter des fers pendant 11 mois. Ces fers sont ceux portés par le Sgt. Snook pendant 11 mois en 1942-43 lorsqu'il était dans le Stalag 8B.
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Après la marche depuis le Stalag 8B à Lamsdorf, Pologne, ers un hôpital à Stettin, Allemagne, près de la mer Baltique en 1944, le Sgt. Snook a été fait administrateur d'un hôpital là-bas. Sur cette photo, il s'amuse avec d'autres prisonniers de guerre pendant que le médecin était parti.
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Liste d'appel pour la Compagnie "C" après le raid de Dieppe, 1942.
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Sergent Maurice Snook, à l'âge de 17 ans, en uniforme de cérémonie du régiment Essex Scottish, en 1937.
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Chaque semaine on nous donnait à manger quatre pommes de terre avec la peau, des petites, deux centimètres et demi de diamètre et puis on avait un bol de soupe de navet. Je n’ai jamais remangé de navets.

On est parti à l’entraînement pour Dieppe et tout notre entraînement s’est passé sur des collines de sable mais quand on est arrivés à Dieppe, c’était du rocher d’escalade, des falaises ou du rocher. On devait descendre les U-bootes qui étaient dans la Manche et malheureusement, on n’est jamais arrivés là-bas. Les allemands avaient leurs canons dans les cavernes ici et cette… ici avait une mitrailleuse et là il y avait une mitrailleuse dans notre dos. Et à notre insu il y avait une grand trou creusé dans le gravier, parce que sur la plage il y avait plein de sable boulant. Et ils s’entraînaient sur ce trou là et huit de mes hommes sont montés dans la colline, sont tombés dans le trou en tout cas et ils ont été tués là, juste là. Je suis resté allongé pendant neuf heures derrière un mur et quand on s’est faits capturés à 1h50 de l’après-midi, les allemands nous ont pris, ont confisqué toutes nos armes et nous ont fait marcher au pas jusqu’en ville.

Quand on est arrivés dans la ville, une infirmière là-bas, Sœur Agnès, prenait soin des canadiens blessés et l’allemand lui a mis son pistolet sur la tempe et lui a dit, arrête de t’occuper des canadiens et occupe-toi de mes hommes, ou je tire. Et avec ça un autre gars a sorti son pistolet et a dit, si tu la tues, je te tues. Alors elle a terminé ce qu’elle faisait.

On est monté à bord d’un train, on est arrivé à un endroit appelé Lamsdorf [Allemagne] dans la nuit et ensuite on a marché de là jusqu’à un camp de prisonniers et on était logés dans certains bâtiments, 132 par bâtiment. Le lendemain, on a eu deux centimètre et demi de pain, c’est ce qu’on avait – chaque semaine on nous donnait à manger quatre pommes de terre avec la peau, des petites, deux centimètres et demi de diamètre et puis on avait un bol de soupe de navet. Je n’ai jamais remangé de navets.

Il y avait trois gars par lit superposé. Une couverture. Une paillasse. Est-ce que vous savez ce que c’est qu’une paillasse ? C’est un matelas de paille, juste de la paille, de la paille pour les chevaux. C’était ça. Vous la recouvrez et c’est ce que vous aviez. Vous aviez du charbon une fois par semaine, vous aviez un seau de charbon, pour vous chauffer. Donc on nous traitait vraiment mal à ce moment-là mais on s’amusait bien.

En fait, ce qu’on essayait de faire c’était de forcer les allemands à être sur le qui-vive tout le temps. On trouvait toujours quelque chose à faire pour les mettre en colère contre nous. Une fois c’était vraiment bon. On était assis dans un dortoir à jouer aux cartes, sans manteau sur le dos ni rien. Mais on était enchainés. Le cadenas à chaque bout de la chaine fait approximativement 3 mètres ou plus. Quand ils passaient ça autour de votre poignet, ils les passaient à travers là et cadenassaient sur l’intérieur et on pouvait toujours les ouvrir avec un clou plat. Mais si jamais vous vous plaigniez que c’était trop serré au poignet, alors ils vous mettaient une autre sorte de chaines avec des cadenas qu’on avait. Mais vous ne pouviez pas vous défaire de celles-là mais vous enleviez celles-ci tout le temps.

Et au moment où ils ont hurlé venez dehors avec les chaines, on est sortis avec nos manteaux sur le dos ! Ils n’ont jamais su comment on avait réussi à remettre nos manteaux mais j’avais pu à les défaire avec un clou. Et ensuite à les remettre.

On creusait un tunnel dans le quartier et il y avait un garde dehors, dans une bâtiment sur le toit – comment vous appelez ça ? Il avait une mitraillette. Alors on a commencé à faire un jeu. Il y avait un gars qui avait une chaussette et il courait avec une boite de conserve remplie de cailloux et ils attrapaient un gars avec et ensuite il essayait de taper sur le gars. Et l’allemand là-haut était tellement plié en deux de rire, et pendant qu’il se marrait, on avait une trentaine de gars qui allaient dans le tunnel. Ils les ont tous pris mais on moins on les avait faits sortir. Ils avaient un travail à faire et on avait un travail à faire. Ils essayaient de travailler pour Hitler et nous on faisait l’ennemi. Alors neuf fois sur dix on s’entendait bien avec eux.