Project Mémoire

May Summerville Sawyer Barclay

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Photo de May Sawyer en 2010.
Photo de May Sawyer prise en août 1943 alors qu’elle était en visite chez sa famille.
C’était la guerre, et j’étais dans une base opérationnelle, alors ce qui était triste c’était que vous connaissiez ces jeunes hommes, comme les pilotes et les navigateurs et ainsi de suite, qui partaient et parfois ne rentraient pa
J’avais été professeur de danse, je travaillais dans une école de danse, j’enseignais le ballet et les claquettes et toutes ces choses là. Et puis quand la guerre a été déclarée, les écoles de danse, beaucoup d’entre elles ont fermé et celle dans laquelle je travaillais a fermé. Alors comme j’avais une formation d’employée de bureau, j’ai remplacé un homme dans un bureau qui avait été appelé sous les drapeaux ou s’était porté volontaire, je ne sais pas. Alors j’ai travaillé dans un bureau de 1939 je crois jusqu’à ma conscription (Force Féminine Auxiliaire de l’Aviation) en 1942. Donc je travaillais dans un bureau et j’ai été appelée sous les drapeaux de là à cause de mon âge et le travail que je faisais pouvait être repris par une femme mariée. Je n’avais pas d’attaches, je n’étais pas marié ni rien donc je crois qu’ils ont pensé que je pouvais être enrôlée, c’était le cas d’un grand nombre de filles. C’était très différent parce que vous n’étiez pas habituée à dormir dans de grands dortoirs avec toutes sortes de personnalités différentes. C’était le plus gros problème, jusqu’à ce que vous vous soyez adaptée et que vous ayez trouvé une amie et ainsi de suite. C’était un petit peu dur au début, jusqu’à ce que vous vous soyez vraiment adaptée. Mais vous en preniez l’habitude, quand vous bougiez tout le temps comme moi, vous vous faisiez des amies assez vite dans une autre base. On mangeait tous ensemble en quelque sorte. Nous n’étions pas séparés, comme par exemple les filles vont s’asseoir à table de leur côté et vous vous mélangiez avec tous les autres membres qui étaient là-bas. Alors c’était plutôt amusant de faire ça. Et bien sûr, sur les bases, il n’y avait pas que des canadiens et des anglais, il y avait des australiens et des sud-africains et il y avait toutes sortes de gens qui faisaient partie de l’armée de l’air. Alors c’était très intéressant en quelque sorte, vous rencontriez des gens venant d’autres pays. La manière dont j’ai rencontré mon mari, je le connaissais parce qu’il était sur la base bien sûr, il était officier radar et il était à la tête d’une très grande section. Mais il était aussi musicien dans l’orchestre de la base, il était clarinettiste et il jouait dans l’orchestre de la base. Et le moment où j’ai vraiment eu l’occasion de faire sa connaissance c’était, quelques filles ont été invitées à aller à une soirée dansante dans une autre base parce qu’ils manquaient de filles là-bas dans cette base d’entrainement. Et j’y suis allée, les filles qui étaient invitées, sont parties là-bas avec l’orchestre et c’est comme ça que j’ai fait la connaissance de mon mari en fait. On a eu un joli mariage à Glasgow. On a eu quelques jours pour aller nous marier. Et le meilleur ami de mon mari, qui avait été blessé en Italie, se trouvait être en convalescence, alors il a pu être notre témoin, ce qui était vraiment bien, on était vraiment heureux pour ça. Et ma meilleure amie était une WAAF, alors elle a eu une permission pour venir et être ma demoiselle d’honneur. Je pense que les jeunes ne réalisent pas, je veux dire, c’était la guerre, et j’étais dans une base opérationnelle, alors ce qui était triste c’était que vous connaissiez ces jeunes hommes, comme les pilotes et les navigateurs et ainsi de suite, qui partaient et parfois ne rentraient pas parce que leur avion avait été descendu. Alors il y avait beaucoup de tristesse autant que de joies parce que vous perdiez des amis parmi les aviateurs qui étaient descendus ou grièvement blessés. Il y avait beaucoup de tristesse dans l’armée.