Quand j’avais sept ans, je vivais à Wildwood en Alberta et un dimanche après-midi on a entendu un drôle de bruit, c’était un avion tout près qui survolait notre maison. C’est quand j’ai vu cet avion que j’ai dit à mes parents, un jour je piloterai un de ces avions.
Plus tard quand j’avais 12 ans, un avion a atterri dans le champ du fermier. Ils avaient emmené des gens pour faire un petit tour, pour leur montrer où ils vivaient et pendant que je regardais cet avion, j’ai eu une vision. La vision, c’était une dame qui tenait un enfant derrière cet avion. J’ai demandé à l’ami qui était avec moi s’il avait vu quelque chose de différent et il m’a répondu que non. Donc, je n’ai rien dit non plus parce que je ne voulais pas qu’ils pensent que j’étais bizarre. [Rires]
Rien d’autre n’a été dit à cet instant. Quand nous avons écrit notre examen final à la [the Royal Air Force heavy] conversion unit [formation pour les équipages de bombardiers lourds], j’ai obtenu une moyenne de 87 % en navigation. En fait, à ce moment-là, ce 87 % était la note la plus élevée pour tous les gens de Pologne, de France et du Commonwealth qui avaient fait l’examen. Et c’est quelque chose qui a changé toute ma vie parce que j’ai été affecté à l’unité Recherche et développement 1577 en Angleterre. Comme j’étais le premier navigateur parce que j’avais eu les meilleures notes, le ministère de l’Air de Londres ne voulait pas que j’aille chez quelqu’un d’autre, ils en ont profité.
Donc je suis passé du bas de l’échelle au sommet de l’échelle et étant au sommet, j’ai été envoyé en Inde pour une mission spéciale. C’est comme ça que je suis allé en Inde avec l’unité Recherche et développement 1577. Ensuite quand on était en Inde, on avait des gens de leur unité, on n’était qu’un corps d’aviation, ils avaient un équipage expérimenté pour le [Avro] Lancaster [bombardier lourd] et deux équipages inexpérimentés pour le Lancaster et le [Handley Page] Halifax [bombardier lourd]; je faisais partie d’un des équipages inexpérimentés du Halifax. Donc, on a été affecté en Inde et j’ai eu la distinction de piloter le premier Halifax vers l’Iran et l’Inde [rires]. Ensuite, en Inde, on a eu un accident. On était allé en avion à Bombay, on était dans la jungle à Salbani au nord-est de Calcutta. On faisait des tests parce qu’ils nous disaient ce qu’il fallait faire et on pilotait juste les avions. Ensuite, quand on était à Bombay, on était en train de retourner à notre base de Salbani et quand on est arrivé à Calcutta, il y avait une bataille aérienne entre les avions japonais et les [Hawker] Hurricanes [avion de chasse britannique]. Ils avaient un escadron de Hurricanes, des avions de chasse, à Calcutta. Donc, on ne pouvait pas atterrir là-bas.
On est retourné à notre base et quand on s’est approché de notre base… En Inde, il y a beaucoup de vents de travers et beaucoup de vents. Une grosse tempête de vent arrivait sur Salbani, donc on a atterri. Au moment de l’atterrissage, le vent a soulevé notre avion, l’a fait dévier de sa route et on a atterri. Mais on n’était plus sur la piste d’atterrissage, on traversait la terre battue via la piste d’atterrissage. Et on a touché un emplacement de pièce [structure de défense] et bien sûr, l’avion s’est écrasé. Vous savez, on ne pouvait plus le piloter tellement il était abîmé, mais on n’a jamais été sérieusement blessé ou rien. Mais c’en était fini de l’avion.
Vous savez ce que c’est la mousson? Et bien, je suis allé à la recherche d’une mousson en octobre de cette année et on a pris le Lancaster. Pendant qu’on survolait la région de la mousson, la trappe du Lancaster s’est envolée. Les moussons sont des orages terribles. Toute l’eau rentrait dans l’avion. On a trouvé le lit de cette mousson et quand vous rentrez dans le lit du vent, tout est calme. Le nuage est comme rasé. Vous pouvez regarder au-dessus de vous et voir le ciel et regarder en dessous et voir l’eau. Vous voyez, dans le lit de la mousson tout est clair.
L’année précédente, ils avaient eu une mousson dans cette région, entre Ceylan et la Baie du Bengale à Calcutta, mais c’était beaucoup plus au sud que là où on était dans le nord. En tout cas, ils voulaient savoir dans quelle direction allait la mousson parce qu’ils avaient perdu beaucoup d’avions l’année précédente parce que quand les avions sortaient, le vent les soulevait et les jetait au sol. Ce qui se passait là-bas, on a découvert, on a pris des visées d’après le soleil et on a fait un tracé et ensuite on a dû retourner dans la tempête. Bon, quand on est retourné dans la tempête, avec l’eau qui rentrait dans l’avion et l’avion plein d’eau et bien ce n’était pas bon. Les hélices, quand elles tournaient, tout était jaune. Vous savez, l’électricité, toutes ces quatre hélices qui tournaient étaient toutes jaunes. Je n’avais jamais vu ça auparavant non plus.
En tout cas, on est rentré sans problème, mais je pense que le bon Dieu nous a aidé parce que l’eau et les avions ne font pas bon ménage.