Project Mémoire

Mort Lightstone (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Mort Lightstone
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Épaulettes de l'Aviation Royale du Canada portées par Mort Lightstone lors de cérémonies et d'occasions spéciales vers 1960.
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Le cadet d'aviation Mort Lightstone lors d'un entraînement à la base de l'Aviation Royale du Canada de Summerside, Île-du-Prince-Édouard (1951).
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Cette carte fut utilisée par des membres du personnel de l'OTAN participant à des manoeuvres d'évasion et d'invasion de la France en 1959.
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Cet insigne fut porté par les membres d'équipage de l'Escadrille 137 pilotant des appareils de type "Bristol Freighters" de l'Aviation Royale du Canada stationnés en Angleterre.
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Le lieutenant d'aviation Mort Lightstone (à gauche) agissant comme commandant d'une garde protocolaire, le Jour de l'Aviation, à la base de l'Aviation Royale du Canada à Winnipeg, Manitoba (1956).
Mort Lightstone
La transcription en français n'est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Je m’appelle Mort Lightstone. Je me suis joint à l’Aviation royale du Canada quand j’avais 18 ans. J’ai été formé en tant que navigateur de l’Aviation royale, et j’y suis resté jusqu’à ma retraite. J’ai servi pendant 28 ans. Au cours de cette période, j’ai accumulé plus de 6600 heures de vol sur diverses opérations et missions militaires. 

La première fois que j’ai été exposé à un environnement de guerre, c’est lors de la guerre de Corée. Je me suis joint à l’Aviation royale en 1951, et j’ai obtenu mon grade d’officier et mon brevet de pilote en avril 1952. À cette époque, l’Aviation royale du Canada pilotait des avions North Star, un avion de transport quadrimoteur, pour ce qui était alors connu comme l’opération Korean Airlift. L’escadron auquel j’appartenais était le 426e Escadron de transport, et nous étions postés à Lachine, juste à l’extérieur de Montréal.  

En règle générale, nous transportions des soldats, et apportions de l’approvisionnement, du courrier, et des médicaments à Haneda, et habituellement nous repartions de là avec les soldats blessés. Ces militaires blessés étaient assez souvent du personnel américain. Mon premier vol pour le Korean Airlift a été assez dramatique pour moi parce qu’à l’époque, j’avais 19 ans, et que jusque là, je croyais que la gloire de la guerre était celle qu’on voyait dans les films. Cependant, alors que nous étions dans le cockpit, des autobus ambulanciers sont arrivés à l’avion avec les blessés. Avant de continuer, je dois dire qu’il y avait du personnel supplémentaire sur notre vol, des infirmières militaires américaines. Et elles étaient réellement magnifiques. Toutes les infirmières sont très belles dans leur uniforme taillé sur mesure. Éventuellement, l’équipe à l’arrière nous a dit que tout le monde était bien attaché et que nous étions prêts pour le décollage, et nous sommes partis. Nous avons pris de l’altitude et avons mis le cap sur Shemua, et je savais qu’une fois que j’aurais établi que nous étions sur la bonne voie, tout irait bien. Alors j’ai décidé, du haut de mes 19 ans n’oublions pas, d’aller à l’arrière en tant qu’officier et de discuter avec les soldats blessés et de leur dire à quel point nous étions fiers de ce qu’ils avaient accompli, et ainsi de suite. Alors j’ai mis ma nouvelle casquette d’officier, j’étais très fier de cette casquette parce qu’elle symbolisait quelque chose d’important pour moi. Bref, je suis entré dans la cabine et je n’étais pas préparé à ce que j’ai vu devant moi. Tous les blessés étaient sur des brancards, attachés avec des sangles spéciales qu’on trouvait dans l’avion. Ces très belles infirmières couraient dans tous les sens, leurs uniformes déjà recouverts de sang, et les soldats avaient perdu des bras, des jambes, et des tuyaux et gadgets maintenaient leur visage en place. C’était une scène à laquelle je n’étais pas préparé. Et l’expression que j’utilise pour décrire cela, c’est que c’est à ce moment que le film s’est terminé et que la réalité de la guerre a pris le dessus. J’ai fait un 180, je suis retourné dans le cockpit, je me suis attaché à mon poste de navigateur, et je suis resté assis là durant le reste du vol de 12 heures. J’ai été vraiment secoué par cette expérience.