Project Mémoire

Moses Cardash

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Moses Cardash
Moses Cardash
Moses Cardash en juin 2011.
Moses Cardash
Photo de M. Cardash en uniforme. Il était mécanicien d’instruments dans l’ARC.
Et j’aimais l’armée de l’air parce que je connaissais les règles de l’armée de l’air. J’aimais l’uniforme, j’aimais le costume qu’ils portaient le matin, ils avaient un défilé là-bas. Tout le monde était en uniforme.

Mon père a fait la Première Guerre mondiale et il était dans l’armée russe. Il a été prisonnier en Allemagne et il est revenu en Russie, dans sa ville natale. Et ma sœur est née en Russie, Bessie. Et les Russes sont arrivés dans la ville, vous savez, les bolcheviks, vous savez. Et ils sont entrés, ils ont vu mon père avec ses bottes, il avait repris son métier de tailleur et il portait un joli (il indique un costume). Ils ont dit : « Êtes-vous avec nous ou contre nous ? » Et mon père était là avec les armes, vous savez, il dit : « Je suis avec vous. » Alors il dit : « Très bien, enlève ta veste, et enlève tes bottes. » Et le gars les met sur lui alors il a dit : « Mais je suis avec vous. » Et l’autre gars répond : « Je suis ici depuis plus longtemps que toi, j’avais besoin de chaussures, de bottes. »

Et j’aimais l’armée de l’air parce que je connaissais les règles de l’armée de l’air. J’aimais l’uniforme, j’aimais le costume qu’ils portaient le matin, ils avaient un défilé là-bas. Tout le monde était en uniforme.

Certains de mes amis s’engageaient. Et je suis allé sur Queen Street (à Ottawa), ils avaient le recrutement là. C’était un joli petit immeuble qui donnait sur Queen Street et vous entriez là et le docteur vous examinait et il vous faisait passer un test de vision et il vous regardait les yeux. Il dit, allez au parc des expositions sur Bank Street et l’armée se trouvait là-bas. Et vous entrez là, et il y avait, comme le bétail qui était là-bas avant, vous voyez ce que je veux dire, et il y avait un endroit où vous vous asseyiez, mais quand vous alliez dans le centre de recrutement de l’ARC, c’était tout moderne.

Il y avait un général du Premier Contingent et ils avaient besoin d’hommes et il dit : « vous voyez comment ? » J’ai répondu : « Je vois le gros E flou. » Il dit : « enlevez vos lunettes, qu’est-ce que vous voyez ? » J’ai dit : « Je ne vois rien du tout. » Il dit : « Mettez vos lunettes et lisez l’article. » Et j’ai lu la dernière ligne, fait au Canada, oui. Il dit, vous avez une bonne vision, présentez-vous lundi matin, on était vendredi, présentez-vous lundi matin à la gare d’Ottawa, vous partez à Toronto, vous allez dans l’armée.

Écoutez, je mangeais uniquement casher quand je suis arrivé. C’était la première fois que je partais loin de chez moi. Quand je suis allé dans l’immeuble Jackson, j’ai mangé des tartines et bu du café pour la première fois et j’avais l’habitude de manger le matin. Je descendais et j’allais chercher le petit déjeuner pour les filles.