Project Mémoire

Nancy Nan Aird

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
Nancy Aird à Fredericton, Nouveau Brunswick, le 27 juillet 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Je travaillais dans un hôpital à Shoreham dans le Sussex en Angleterre, service général. Bien que ce soit un hôpital général, nous avions un grand nombre de soldats ou de militaires comme patients, estafettes qui avait eu un accident. Ils étaient charmants car ils étaient inconscients et vous deviez leur enlever tout cet uniforme. On adorait les américains parce qu’il y avait des fermetures éclairs partout. Et il y avait des unités antiaériennes en garnison autour de nous, alors assez souvent, ils avaient des accidents et devaient venir à l’hôpital. Et beaucoup de soldats se trouvaient dans le Sussex, parce que c’était sur la côte. En fait, une année, on a reçu un bonus parce qu’on nous considérait comme des gens qui travaillaient sur le front, parce qu’on était tellement près des combats. Il avait une rivière à proximité de là où on était et ils utilisaient la rivière pour s’exercer avec les engins de débarquement, qui étaient quelque chose d’assez nouveau. Et ils avaient des calamités, pour dire ça avec légèreté. Une fois, on avait deux aviateurs allemands, des prisonniers. Ils avaient été envoyés là pour bombarder ; il y avait une école de garçons dans un immeuble très imposant, éloigné de nous. Quoiqu’il en soit, ils ont été descendus et blessés et alors c’était des patients qu’on devait soigner. C’était un travail très intéressant. Puis avant que je vienne au Canada, on m’a envoyée dans un hôpital militaire et je travaillais au bloc opératoire là-bas. Il y avait 2000 patients dans des huttes préfabriquées et il y avait aussi une unité de chirurgie plastique qui faisait un travail fantastique. Certains gars par exemple qui pouvaient être restés coincés dans un char en train de brûler. Un gars avait perdu ses sourcils, ses cils et il y avait beaucoup de cicatrices sur son visage. Et la chose difficile pour ces garçons qui avaient des blessures, vous savez, comme ça ou perdre un membre ou quelque chose, aussi longtemps qu’ils étaient là-bas, ça allait mais avoir à rentrer chez eux, vous savez, ça c’était vraiment dur. Je crois que c’était difficile pour tous de rentrer chez eux à cette époque, il n’y avait pas toute l’aide qu’on trouve aujourd’hui. Mais rentrer et être tout défiguré c’était dur. Un gars dans le service de chirurgie plastique, il était dans la marine et sa mâchoire était défoncée et ils lui ont reconstruit la mâchoire. C’était impressionnant le travail qu’ils avaient fait. Et le chirurgien plastique à ce moment-là c’était un canadien.