Project Mémoire

Nicholas Melnechuk

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Nicholas Melnechuk
Nicholas Melnechuk
Nicholas Melnechuk, 1943.
Nicholas Melnechuk
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Nicholas Melnechuk
Photo de l'équipe "Toronto". M. Melnechuk est photographié au premier rang, le 3ème à gauche.
Nicholas Melnechuk
L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
M. Melnechuk en 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Nicholas Melnechuk
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Nicholas Melnechuk avec son équipement de hockey, 1945.
Nicholas Melnechuk
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Nicholas Melnechuk
M. Menelchuk est le 2ème à gauche dans le 2ème rang du fond. Photo prise à Trenton, Ontario, le 23 décembre 1942.
Nicholas Melnechuk
« Et tout à coup, j’ai traversé un endroit dégagé et les avions allemands étaient au dessus de nous et c’est sur eux que les canons tiraient. Et la bombe a explosé ; et je les ai tous battu à plate couture jusqu’à la tranchée. »
… Pendant la guerre et j’ai reçu un avis de mobilisation de l’armée de terre et je travaillais à Winnipeg comme membre du personnel médical dans le service de la psychopathie. Et j’ai dit, je n’irai pas dans l’armée de terre et j’ai vu que l’armée de l’air recrutait, alors je suis entré dans le bureau ; et j’ai dit, j’ai reçu un appel de l’armée de terre et je travaille à l’hôpital général de Winnipeg. Oh, on vous veut dans l’armée de l’air et donnez-nous votre feuille ; et je la lui ai donnée et il dit vous pouvez venir vous engager dans l’armée de l’air, on a besoin de vous dans les services médicaux. Et j’ai dit, mais j’aimerais rentrer chez moi. Vous prenez un mois de congé et vous revenez ; et c’est ce que j’ai fait. C’est comme ça que je suis devenu adjoint médical dans la RCAF. J’ai participé à la deuxième formation à Trenton en Ontario. Et à peine j’étais arrivé à Camp Borden et à l’entraînement et reçu mon uniforme, et mes vaccins, et je n’avais même pas encore commencé les exercices que tout à coup ils ont appelé mon nom et ils ont dit, présentez-vous à la salle des rapports et je l’ai fait. Nous vous envoyons à la base de Trenton immédiatement. Et tout le monde disait, comment peux-tu y aller sans avoir suivi le moindre entraînement, (rire) on a besoin de vous dans le service de santé. Donc c’est là que je suis parti à Trenton. Et de là, je suis allé dans un endroit appelé Pearce (base RCAF) en Alberta, où ils formaient les pilotes et tout ça qui venaient d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Et de là, je suis parti outre-mer. On a fait le voyage à bord du NSM Queen Mary et j’ai débarqué à Greenwich en Écosse et puis on est allés en train jusqu’à Bournemouth dans le sud de l’Angleterre. Et on a réquisitionné deux grands hôtels jumeaux où nous nous somme installés. Et j’ai appelé mon frère qui était à Aldershot (QG des unités de renfort) un de mes frères ainés lui avait dit que j’étais là et il allait venir me voir et je descendais la rue à pied pour aller au NAFFI (Navy Army and Air Force Institutes) comme ils les appelaient, et j’entends des avions qui arrivaient, et je vois tout le monde courir. J’ai dit, mais qu’est-ce qu’ils ont tous à courir comme ça ? Et tout à coup, j’ai traversé un endroit dégagé et les avions allemands étaient au dessus de nous et c’est sur eux que les canons tiraient. Et la bombe a explosé ; et je les ai tous battus à plate couture jusqu’à la tranchée. (rire) J’aurais battu le record Olympique. (rire) Oh mon Dieu, ça m’a donné une de ces trouilles. C’est la première action que je voyais là où la bombe est tombée. Et puis après j’ai reçu mon transfert dans le Yorkshire en Angleterre, à un endroit qu’ils appelaient le (RCAF n°) 6 Group Bomber Command, c’est là qu’ils organisaient tous les raids aériens sur l’Allemagne. Et je jouais au ballon avec eux pendant la journée, et la nuit, ils se faisaient descendre et vous veniez chercher les corps après qu’ils aient atterri en Angleterre. Dur. Et au moment où je rentrais des soins et j’allumais la lumière, tout le monde, on dormait tous dans les mêmes quartiers, tous les gens de l’hôpital, tous les hommes. Pourquoi est-ce que tu allumes la lumière ? Je viens juste de rentrer, j’ai terminé, et je dis, je vais au lit. Et j’allais me coucher et puis je me réveillais et je dis, il y a quelque chose qui cloche, il y a quelqu’un sous mon lit, et j’avais une vision, qu’un de ces cadavres était sous mon lit. Oh, bigre. Et j’allumais la lumière ; et ils disaient, qu’est-ce que tu fabriques ? Et je disais, je vérifie s’il n’y a pas quelqu’un sous mon lit et vous savez, l’état de choc. Ça a fini par passer, vous vous habituez après. Oui, dur mais, on a survécu. Et ensuite j’ai été transféré à Londres en Angleterre parce que je jouais au Hockey et j’étais à un endroit appelé Park Royal au bureau de poste de la base (Central Middlesex Hospital) en Angleterre. Et je faisais tourné l’unité médicale là-bas, et ensuite j’ai été transféré au quartier général pour faire tourner l’unité médicale du quartier général, et je jouais au hockey. Et on a gagné le championnat de la RCAF outre-mer à Glasgow et j’ai des photos du gardien de but. C’était un ancien du Detroit Red Wings qui s’appelait Johnny Mowers. J’ai sa photo et tout, toutes les photos et les comptes-rendus tout ça. Donc on a gagné le championnat d’outre-mer. Jusqu’à ce que la guerre soit terminée, je suis resté à Londres en Angleterre tout le temps. Il y avait beaucoup de bombardements et puis les V1 (bombes volantes) et les V2 (missiles à longue portée) ont commencé à arriver. Les V2 vous pouviez les entendre parce que leur moteur tournait et vous saviez qu’elles se dirigeaient sur vous, et quand le moteur s’arrêtait, vous saviez qu’elle allait descendre. Et qu’il y aurait une grosse explosion. Et la plus proche de moi j’étais à un pâté de maison là où elle a atterri, mais les V1, quand ils les tiraient depuis l’Allemagne, vous ne les entendiez jamais jusqu’à ce qu’elles explosent. Mais je ne me suis jamais trouver assez près de l’une d’elle alors. Et puis quand la guerre s’est terminée, on m’a renvoyé à Winnipeg et j’ai été démobilisé, mais je suis retourné dans le service en 1951, la guerre de Corée.