Project Mémoire

Nick Dronyk

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
Nick Dronyk à Olds, Alberta, juin 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Le sergent nous a demandé combien savaient conduire une moto. Il y a eu un certain nombre de mains qui se sont levées, jamais roulé en moto. Mais en tout cas, c’était, des jeunes gars, on voulait tous faire de la moto.
Un jour sur le terrain, le sergent nous a demandé combien savaient conduire une moto. Il y a eu un certain nombre de mains qui se sont levées, jamais fait de vélo. Mais en tout cas, c’était, des jeunes gars, on voulait tous faire de la moto. Donc il y en a eu sept qui ont été enrôlés pour ce boulot ; et puis on est partis s’entraîner avec les motos. Et on a roulé sur des chemins et à travers des gravières. Vous deviez grimper et pousser pour arriver en haut dans la carrière de gravier avec votre moto et redescendre. On se suivait les uns les autres sur les chemins. Alors il y avait un gars devant moi, (rire) alors tout à coup, il s’est arrêté juste devant moi et puis je me suis retrouvé dans un bosquet de saules. (rire) Et un saule a, est passé par ici et m’a attrapé à l’œil ici à peu près, vous savez, c’est bien que ça ne m’ait pas arraché l’œil. Voilà c’était tout. C’était juste un accident, je suppose. Donc l’entraînement était dur sur les motos. Une fois notre entrainement terminé, j’étais sur, j’y ai passé six mois, estafette. On a suivi le convoi. On devait prendre la tête du convoi et quelques uns étaient à l’arrière du convoi. Dès que votre voiture civile passait à travers, vous deviez emmener une troupe au delà du convoi à l’arrière. Une fois qu’ils étaient allés à l’arrière, vous faisiez demi-tour et vous repartiez en tête. Alors il y en avait deux ou trois à l’arrière et deux ou trois à l’avant. C’était pour faire en sorte que le public puisse passer à travers parce que notre convoi était très long, et c’était ça notre travail. Et puis ils m’ont mis dans les entrepôts de la caserne – ce sont les entrepôts d’approvisionnement du camp. Mon travail c’était de fournir les équipements aux gars qui partaient outre-mer. Leurs bons vêtements, bonnes chaussures et uniformes. C’était mon travail dans les entrepôts de la caserne. Et c’était vers la fin de la guerre et il y avait plein de jeunes conscrits, ils avaient 15 ans et plus. Ils avaient deux semaines d’entraînement. Et je, j’étais désolé pour ces jeunes parce que ce n’était pas assez comme entrainement. Vous allez être sur les lignes de front, vous allez les perdre en un rien de temps. Mais, quoiqu’il en soit, un bon paquet d’entre eux est parti là-bas. Ensuite j’ai eu pour travail de surveiller les prisonniers canadiens à Little Mountain, dans le camp de Vancouver. Et les prisonniers étaient des prisonniers canadiens. Ceux qui n’avaient pas répondu présent ou avaient peut-être évité l’armée et avaient été pris et ramenés. Et j’ai fait ça, mais le pire de tout c’est quand les jeunes enfants et leurs mères venaient rendre visite au papa le dimanche. Et le poste de garde avait une clôture tout autour et je me trouvais à l’extérieur de cette clôture et ils venaient rendre visite à leur papa et parents. Et ils devaient se parler à travers le grillage et ils envoyaient un bisou à leur papa à travers le grillage. C’était une chose plutôt triste. Mais qu’est-ce que vous pouvez y faire ? J’ai été rendu à la vie civile à Calgary en février 1946. Et je me suis marié en juillet. Le 16 juillet, de la même année.