Project Mémoire

Norman Dawber

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Norman G. Dawber
Norman G. Dawber
Escadron 438, pilotes de la RCAF en salle d'opérations.
Norman G. Dawber
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Journal de bord de Norman G. Dawber, montrant les vols de 1939 à 1945.
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Escadron 438, pilotes de la RCAF et un Hawker Hurricane.
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Médailles miniatures de Norman G. Dawber. De gauche à droite: Croix Distinguée de Vol (Distinguished Flying Cross); 1939-45 Star; France Germany Star, Médaille du Service des Volontaires Canadiens, Médaille de guerre (1939-45).
Norman G. Dawber
Je flottais vers le sol et j’entendais les canons et les mitrailleuses. Mais, de tout ça, les oiseaux, les oiseaux pépiaient et chantaient comme des fous.
Norm Dawber. Bien, je suis né le 23 juillet 1920, à Toronto. Ça fait que j’ai 89 ans aujourd’hui. Il y a bien longtemps que je suis né mais j’ai eu une très belle vie de famille. Nous étions une famille de quatre : mon frère aîné qui avait six ans de plus que moi, ma mère et mon père. C’est seulement à l’époque de la Deuxième Guerre mondiale que les choses ont commencé à changer ; il y avait plus d’argent. L’argent était plus facile d’accès et ils avaient besoin des gens dans les forces armées. Et, mon frère et moi, nous avons servi dans l’Aviation. Et, nous avons tous les deux traversé cette période, une période de six ans ; nous l’avons traversée sans se faire tuer, c’est certain. Et, nous en sommes très reconnaissants. Et, moi, j’ai obtenu le grade d’officier pilote. Et, ils m’ont envoyé - au lieu de m’envoyer là où je voulais aller, c’est-à-dire, outre-mer piloter des Spitfires - ils m’ont envoyé en Alaska. Je pilotais des chasseurs américains contre les Japonais. Mais, les Japonais étaient trop éloignés de nous alors nous pourchassions leurs sous-marins qui pourraient s’approcher du Canada. Ce chasseur américain était l’équivalent d’un Spitfire. Très bel avion, bâti comme un Cadillac. Et, il comportait cinq, six canons de 50 millimètres. Et, ça, c’est beaucoup dire ! (Il rit.) Mais, il est certain, qu’on aurait pu détruire un sous-marin en surface. Alors, on partait à leur recherche, si jamais il y en avait qui se pointaient dans les environs. Par la suite, les Japonais on quitté les îles, les îles qu’ils occupaient là-bas et ils sont rentrés au Japon. Alors, notre escadron a été renvoyé à Vancouver avec l’avion américain. Nous les avons échangés ces avions et, nous sommes partis, en groupe, outre-mer, en Grande-Bretagne. Dès lors, nous étions basés en Grande-Bretagne et nous divisions notre temps entre la Grande-Bretagne et le continent. Nous suivions l’armée et supportions l’armée britannique selon leur besoins en services de pilotes de chasse. Plusieurs missions comportait des vols en basse altitude et des activités intenses. Nous avons perdu plusieurs hommes mais, en revanche, l’armée a été très bien servie. Si vous disiez aux gars de l’armée que vous pilotiez des Typhoons, ils répondaient, ‘’Mon Dieu, oui, laisse-moi te serrer la main.’’ C’est un sentiment formidable. Pendant une mission, nous avons bombardé en piqué un pont qui traversait la rivière Rhin. Et, l’armée n’était pas particulièrement contente de perdre ce pont mais, en revanche, cela a empêché les Allemands de revenir avec leurs tanks et tout ça de l’autre côté de la rivière. Alors, nous devions bombarder ce pont et c’était une tâche très difficile. Nous subissions des dommages des tirs antiaériens. Lors de mon troisième voyage là-bas, mon moteur a été atteint d’un obus de 88 millimètres. Le moteur s’est enflammé et il fallait que je balance les bombes que j’avais à bord. Nous avions sur ce chasseur, nous avions des bombes de 2,000 livres. C’est un gros chiffre ! Et nous en avions plusieurs, vous savez. Nous pouvions probablement détruire le pont avec des bombardements soutenus. Mais, il a fallu que je me sauve après avoir lancé mes bombes. Je suis allé aussi loin que possible vers l’ouest en espérant rejoindre les Britanniques qui étaient postés quand même assez loin. Je suis parvenu au-dessus d’un lieu où je pouvais observer des combats alors j’ai préparé l’avion, j’en suis sorti, j’ai sauté en parachute et j’ai tiré sur la corde d’ouverture. Je flottais vers le sol et j’entendais les canons et les mitrailleuses. Mais, de tout ça, les oiseaux, les oiseaux pépiaient et chantaient comme des fous. Je n’arrivais pas à le croire. Mais c’est vrai. C’est la seule chose qui déclenche mes souvenirs de ces moments-là, vous savez, parce que c’est quelque chose de particulier, quelque chose d’inattendu. En tous cas, lorsque j’ai atterri, deux soldats britanniques sont sortis de leur avant-poste et m’ont envoyé un signal. Je voyais bien qu’ils portaient des casques britanniques alors j’ai accouru dans leur direction. Je les ai rejoints et nous avons tous regagné leur cachette à la course. Nous avons couru sur une bonne distance. Et, j’étais, je ne m’étais pas rendu compte que j’étais en train de me faire mitraillé par les troupes allemandes, mais qu’ils avaient manqué leur cible. Dieu merci !