Project Mémoire

Osborne John Tancock

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Osborne Tancock
Osborne Tancock
Photo de Ossie Tancock, prise en Allemagne en 1945.
Osborne Tancock
archives publiques du Canada
archives publiques du Canada
"Les leaders les plus importants sur le champ de bataille sont les commandants de très petites unités tel que les sections, comme le lieutenant Tancock, de Burlington, Ontario. Il était officier avec le régiment du <em>Highland Light Infantry of Canada</em>. La durée de vie moyenne d'un commandant de section était au plus de quelques semaines. C'était ce genre d'homme qui faisait la différence." (PA132867/Oybkuc Archives Canda).
archives publiques du Canada
Osborne Tancock
Osborne Tancock
Photo contemporaine de Ossie Tancock.
Osborne Tancock
« Quand on tire au coup par coup, ça fait “bang-bang-bang”. Mais en mode répétition, ça fait “Brrrrrrrt” et on peut tirer 28 coups à la fois. C’est ce que je faisais et ça m’a souvent sauvé la vie. »

Un de mes amis intimes, Lynn Els, était dans la HLI, Highland Light Infantry, alors j’ai décidé d’y aller aussi. J’ai changé mes papiers et j’ai pu aller là-bas à la mi-février. Et juste au moment de [la Bataille de] Hochwald après la grande bataille des Ardennes, on est passé par la France pour aller en Hollande. On était la première force canadienne à traverser le Rhin. Quand on est arrivés au bord du Rhin, il fait 800 m de large, on est arrivés là-bas à 3 h du matin, un Hollandais est arrivé avec un vieux bateau à moteur pas très grand qui avait de la place pour six hommes et moi, on est montés et on a traversé la moitié du Rhin. Les Allemands nous tiraient dessus mais ils ne pouvaient pas nous voir. On a dérivé pendant environ 800 m avant que le moteur ne nous lâche en plein milieu du fleuve; et on a dû se servir de nos fusils en guise de rames pour rejoindre la rive!

On est finalement arrivés là-bas. Les Black Watch [(Royal Highland Regiment) du Canada] étaient entrés dans Speldrop et ils s’étaient battus avec acharnement contre les Allemands mais ils ont été vaincus et ont battus en retraite, mais 50 d’entre eux se sont trouvés piégés. Ils étaient entourés par les Allemands alors ils ont décidé d’envoyer la HLI pour prendre la relève. Donc, on y est allés et on en a tué 20 environ et 30 autres se sont rendus. On est entrés dans Speldrop et ensuite on a dû aller à Biennen et faire la même chose parce que les Argyll et les Sutherlands [Highlanders of Canada (Princess Louise’s)] étaient piégés là-dedans et on devait leur porter secours. Alors on a livré une bataille mémorable. C’était une bataille très dure de trois jours mais on a survécu.

J’étais commandant de peloton. Oui, j’avais 37 ou 38 hommes. Les officiers avaient des réunions. Le colonel devait vous dire ce qui se passait et ensuite vous deviez expliquer ça à vos hommes et ensuite vous deviez les diriger. Si on devait partir pour prendre une maison, c’était toujours moi qui entrais en premier parce que j’avais une mitraillette Thompson, je lançais aussi une grenade. Donc j’allais vers la maison, j’ouvrais la porte et je lançais une grenade à l’intérieur, j’ouvrais juste la porte et je tirais avec ma mitraillette Thompson. Je mitraillais d’abord les Allemands – on les tuait ou ils se rendaient.

J’étais aussi bon que possible. Je pense que j’étais un soldat de première classe. Je m’occupais de mes hommes et je leur ai vraiment fait passer des moments très difficiles.

J’ai rencontré des Américains. Ils avaient des mitraillettes Thompson alors j’ai parlé à l’un des gars et il m’a dit : “ Tu m’apportes deux pistolets Luger allemands et je te donne une mitraillette Thompson ». Alors je suis parti, j’ai eu deux prisonniers et j’ai pris leurs armes. J’avais une mitraillette Thompson et quand on appuyait sur la gachette, elle tirait un coup ou 28 coups en une seule fois. Quand on la réglait sur un seul coup, ça faisait “Bang-Bang-Bang,” mais quand on la réglait sur la position répétition, ça faisait “Brrrrrrrrrrrrt,” et ça tirait directement 28 coups. Je me servais tout le temps de ça et ça m’a sauvé la vie plusieurs fois.

Je suis resté avec ce groupe jusqu’à la fin de la guerre. À l’époque le Colonel Hodgins était célibataire et moi j’avais assez de points pour rentrer chez moi en juillet parce que j’avais été outre-mer pendant deux ans et que j’étais marié. Mais il a décidé qu’il voulait que les officiers qui avaient combattu avec lui restent pour le défilé de Galt [Ontario, qui a maintenant fusionné avec Cambridge], alors il ne m’a pas laissé rentrer chez moi avant que l’unité ne rentre, le 6 janvier. Quand on a fait le défilé sur la rue principale de Galt, j’ai vu ma femme et ma fillette de neuf mois que je n’avais pas encore vu. Alors je suis sorti du défilé, je suis monté dans sa voiture et nous sommes rentrés chez nous.