Project Mémoire

Otto Hemmerling

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Institut Historica-Dominion
Institut Historica-Dominion
Otto Hemmerling, October, 2009.
Institut Historica-Dominion
On nous avait dit que apparemment les japonais avaient des U-boot dans le secteur et qu’ils surveillaient tout ce qui se passait sur cette île.
Quand j’étais jeune, tous mes copains de l’époque avaient tous appartenus à l’un des corps de l’armée si bien que j’avais du mal à attendre d’avoir l’âge requis. J’ai eu 18 avant d’avoir pu m’engager. Et mon rêve à l’époque c’était d’être dans les forces aériennes, je voulais voler vous savez, avoir la maîtrise de quelque chose. Mais peu après m’être engagé dans les forces aériennes, on a découvert que j’étais daltonien, et ça a éliminé d’office un grand nombre des choses que j’aurais pu faire, auxquelles j’aurais pu prendre part. Je suppose que ma principale affectation a été les îles de la Reine-Charlotte qui se trouvent à l’ouest de la Colombie Britannique, à l’ouest de Prince Rupert. Et à l’ouest des îles de la Reine-Charlotte, il y avait une île appelée Marble Island où le gouvernement canadien avait décidé de faire construire une station radar. Les radars faisaient partie des nouvelles technologies à ce moment-là et le gouvernement canadien avait fait construire cette station radar et ils avaient aussi fait construire un camp là-bas. C’était une toute petite île et ils avaient installé un radar juste au sommet de cette toute petite île. Ils avaient aussi besoin de gens pour s’occuper des génératrices qui avaient été construites pour fournir de l’eau dans les installations où on longeait, et aussi pour transporter le ravitaillement jusque-là. Un bon nombre de groupes électrogènes eux-mêmes étaient en fait alimentés par des moteurs diesels qui fournissaient l’électricité dans le camp et dans la station. Les bateaux de ravitaillement approchaient autant qu’ils pouvaient du tout petit morceau de plage qu’il y avait sur l’île, et ils déchargeaient ces barils de diesel qu’on devait ensuite rapporter et préparer pour être distribués là où on en avait besoin pour faire marcher les génératrices. Ce fut ma principale affectation. C’était un poste intéressant. Vous étiez un peu déboussolé là-bas, il n’y avait pas grand-chose à faire mais j’ai bien aimé cette expérience, tout particulièrement parce que c’était bien. Vous sentiez que vous faisiez quelque chose de bien. Au début, au moment où ils construisaient la station, on nous avait dit que apparemment les japonais avaient des U-boot dans le secteur et qu’ils surveillaient tout ce qui se passait sur cette île. Alors il était très important pour eux de s’assurer que nous serions prêts si jamais les japonais décidaient d’attaquer notre continent à ce moment-là. Les personnes qui avaient l’expérience des radars faisaient bande à part. La plupart d’entre aux étaient des officiers mandatés et ils avaient un travail de responsabilité à effectuer. Et on nous a dit plus tard que s’il y avait une attaque, l’équipement était installé de telle sorte qu’ils pouvaient le faire exploser sans que l’ennemi puisse s’emparer des informations contenues là. Une partie de mon temps était dévolu à surveiller la centrale électrique, je crois qu’il y avait trois génératrices, avec des moteurs diesels qui produisaient de l’électricité pour tout le camp et je sentais que notre travail était quelque chose d’important.